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Lois Anti-terroristes ou Lois Liberticides? Déclaration commune des membres de l’opposition sénégalaise en France

«Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage», dit l’adage. Réprimer, museler et casser de l’opposant, c’est certainement ce qui a motivé Macky Sall et ses chiens de garde, à faire voter les lois dites «antiterroristes», modifiant le code pénal et le code de procédure pénale.


Rédigé par leral.net le Samedi 17 Juillet 2021 à 09:11 | | 0 commentaire(s)|

En effet, depuis les manifestations de mars 2021 contre l’arrestation d'Ousmane Sonko, sur fond de pauvreté et de chômage massif des jeunes, Macky Sall, qui, il faut le rappeler, joue au double langage du «Ni oui, Ni non» sur sa troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024, montre à travers ces lois, sa volonté manifeste d’empêcher toute forme de contestation sur le territoire national sénégalais.

Comme l’ont fait remarquer les organisations de la société civile (Raddho, Lsdh, Amnesty international Sénégal), le nouveau texte de l'article 238 du Code pénal incriminant le crime d'association de malfaiteurs au Sénégal en rapport avec le crime de terrorisme, «remettrait substantiellement en cause le droit à la manifestation et, de façon générale, le droit à la liberté d'expression».

Avec cette loi, tout acte de contestation devient criminel, et leurs auteurs (les opposants politiques, les membres des organisations de la société civile ou même des citoyens lambda, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Sans doute, Macky Sall veut faire peur. Mais en réalité, la peur n’a-t-elle pas changé de camp ?

En voulant réduire l’opposition à sa «plus simple expression», Macky Sall s’attaque à notre démocratie. Mais le peuple sénégalais refuse de voir cette démocratie si chèrement acquise depuis des décennies, au prix de multiples sacrifices, soit piétinée sans aucun état d’âme par un président usurpateur.

Face à une menace réelle du terrorisme, Macky Sall comme à son habitude, préfère instrumentaliser et manipuler la loi à des fins politiciennes. En réalité, la lutte contre le terrorisme concerne tous les Sénégalais, et même tous les Africains. Et compte tenu des débordements d’autoritarisme qui accompagnent souvent ces lois anti-terroristes à travers le monde (Usa, Europe etc.), il est indispensable qu’elles soient issues d’un consensus national sur la définition ainsi que sur les modalités de lutte.

«Un débat national sur la question pour dissiper les doutes concernant l'utilisation de cette lutte contre le terrorisme à des fins politiciennes, est aussi indispensable». Mais, Macky Sall a refusé le débat et a fait voter cette loi en procédure d’urgence par «sa majorité mécanique» de l’Assemblée nationale, dès lors Macky Sall rend la confrontation inévitable. C’est pourquoi nous appelons dès à présent le Peuple sénégalais à prendre ses responsabilités face à l’Histoire, et réclamons :

• La libération de tous les prisonniers politiques au Sénégal ;

• Une enquête indépendante sur les meurtres des 13 personnes lors des évènements de mars 2021 ;

• Le retrait des lois liberticides «mackyllées» en lois antiterroristes du code pénal et du code de procédure pénale ;

• L’arrêt des intimidations du pouvoir contre des citoyens qui ne demandent qu’une chose : que leur liberté d’expression garantie par la Constitution soit respectée ;

• Le renoncement à toute tentative de briguer un troisième mandat présidentiel interdit par la Constitution sénégalaise;

• Le retrait de l’article L.29 et L.30 du code électoral

Les Signataires : BGG, PTS, TEKKI, FRAPP, BEN, GP, MSU, YAW, SET, PASTEF, FDS, PDS, B. SALL






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