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Malick Ndiaye, Directeur général de La Banque Agricole : « Nous considérons le crédit-bail comme une option primordiale pour la promotion de la mécanisation agricole »


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Août 2021 à 00:07 | | 0 commentaire(s)|

En 2020, malgré le contexte de la Covid-19, La Banque Agricole (LBA) est restée résiliente. Elle a, selon son directeur général Malick Ndiaye, réalisé un Produit net bancaire de 17 milliards 888 millions de FCFA. Dans cet entretien, M. Ndiaye est revenu sur le financement de la production agricole 2020-2021 qui a nécessité la mobilisation de 21 milliards 338 millions FCFA. Il a aussi abordé la stratégie de sa banque avec le lancement de nouveaux produits, les activités de relance post-covid, l’accréditation de LBA au Fonds vert pour le climat, etc. Entretien.
Malick Ndiaye, Directeur général de La Banque Agricole :    « Nous considérons le crédit-bail comme une option primordiale pour la promotion de la mécanisation agricole »
  • Monsieur le Directeur général, vous venez de tenir votre Assemblée générale ordinaire, comment se porte La Banque Agricole ?
 
Je dirai que La Banque Agricole se porte bien. Nous avons réussi en dépit d’un environnement particulièrement difficile à assurer notre rôle d’accompagnement de l’Etat du Sénégal dans le financement du secteur agricole. En effet, la Banque a poursuivi ses activités de soutien à l’agriculture notamment le financement de la production et l’appui à la commercialisation des produits agricoles.   Nos interventions en termes de financement et conseils ont touché toutes les chaines de valeur agricoles (arachide, céréales, banane, horticulture, coton, etc)  de la production à  la commercialisation en passant par , les fournitures d’intrants,  et le matériel agricole. En chiffres, le financement de la production agricole en 2020/2021 a atteint 21 milliards 338 millions FCFA. Parallèlement, nos concours à la commercialisation des produits agricoles ont atteint 8 milliards 442 millions FCFA en 2020 du fait de l’absence quasiment de la collecte arachidière.
La Banque Agricole a clôturé l’exercice 2020 avec un total bilan de 335 milliards 232 millions de FCFA et un Produit net bancaire de 17 milliards 888 millions de FCFA.
 
 
  • Suite à la crise sanitaire, LBA est intervenue dans la résilience et la relance des activités économiques. A quels niveaux ?
 
Nous avons eu une activité de veille particulièrement intense durant la crise sanitaire pour une bonne maîtrise de l’information en vue de la mise en place d’un dispositif de résilience apte à protéger la banque et ses clients. A cet effet, nous avions en interne élaboré une stratégie de riposte et de résilience face à la crise, conçu et mis en œuvre un plan de continuité d’activités en adéquation avec les recommandations des autorités sanitaires nationales et internationales compétentes.
Par ailleurs, dans l’opérationnalisation du dispositif, plusieurs mesures en relation avec les autorités de contrôle et de supervision ont été prises  notamment, les reports d’échéances des créances des entreprises et particuliers impactés par la Covid-19 d’une part, et d’autre part, l’élaboration d’une stratégie d’atténuation des impacts économiques de la Covid-19 sur le secteur agricole, qui nous a permis de lever 1,7 milliard FCFA auprès de l’Agence française de développement (Afd) pour accompagner la production de mil, maïs, niébé, sésame et fonio dans les parties Centre, Nord et Sud-Est du pays.
 
 
  • Vous avez lancé des produits innovants parmi lesquels le crédit-bail. Cette solution de financement aura-t-il un impact sur l’accès des producteurs aux matériels agricoles ?
 
Le guichet crédit-bail participe à la diversification de notre offre de service. Il permet à nos clients de découvrir un produit innovant qui satisfait leurs besoins et attentes. Le produit est souple, accessible et vise à satisfaire les besoins de nos clients en acquisition d’équipements comme les camions, les engins lourds, les véhicules utilitaires, etc.
Face aux difficultés réelles d’accès aux équipements, la mise en place d'un guichet crédit-bail vient pour offrir une solution de financement adapté qui sans aucun doute va contribuer d’une part, à un meilleur accompagnement de la modernisation, mais aussi de la transformation et de l’accélération de la croissance des chaines de valeur agricoles d’autre part.
 
Nous considérons le crédit-bail comme une option primordiale pour la promotion de la mécanisation agricole en ce sens qu’il permet de financer l’acquisition d‘équipements agricoles lourds. Aussi, ses règles de garantie simplifiées facilitent l’accès à la fois, aux matériels agricoles, de transformation et de transport.

Dans l’opérationnalisation, nous venons tout récemment de procéder à trois cérémonies de remise de clefs à des clients crédit-preneurs respectivement à nos agences des Maristes, Kédougou et Tambacounda en compagnie de nos partenaires dans la commercialisation du produit comme Ccbm et Cfao, etc.
 
  • La Banque Agricole (LBA) a obtenu son accréditation au Fonds vert pour le climat (Fvc). Pouvez-vous revenir sur le processus d’accréditation et les bénéfices attendus pour la Banque ?
 
L’accréditation de La Banque Agricole au Fonds vert pour le climat (Fvc) a été l’un des faits majeurs pour la Banque en 2020. Nous avons initié le processus d’accréditation de LBA depuis 2017. C’est à la suite d’efforts soutenus consentis par nos équipes à l’interne, que nous avons pu boucler avec succès le projet en août 2020 qui a reçu l’approbation du Conseil d’administration du Fvc lors de sa 26ièmesession.
Auparavant, le Fvc avait porté son choix sur La Banque Agricole pour seulement assurer la gestion administrative et financière du programme « Readiness » du Sénégal (en français Programme de préparation) qui est un mécanisme mis en place pour accompagner le renforcement des capacités institutionnelles des Autorités nationales désignées (And) ou des points focaux (Pf) et des entités accréditées (Ea) d'accès direct.
 
 
  • Comment LBA compte contribuer à réaliser les objectifs de la Finance inclusive dans le monde rural ?
 
Notre politique Finance inclusive vise à permettre l’accès de la population aux services financiers de base. Nous sommes dans une perspective de mettre à la disposition des populations particulièrement les couches vulnérables et défavorisées, une gamme de produits et services financiers et non financiers pour lutter contre l’exclusion financière et bancaire. A LBA, nous avons très tôt compris les enjeux liés à la bancarisation inclusive, gage d’une bonne mise en œuvre de toutes politiques et stratégies de financement des activités du développement rural.

Notre plateforme digitale AgriCash est un instrument nous permettant d’offrir, aux populations n’ayant pas accès à la banque classique, des produits et services financiers aptes à assurer leurs besoins en épargne et transactions financières diverses.
 
 
  • Quels sont les grands chantiers qui se profilent ? Vos perspectives à court terme ?
En 2020, nous avons atteint l’an 3 de la mise en œuvre de notre plan d’affaires Synergie 2022. Nous nous réjouissons des résultats obtenus qui font ressortir un taux d’exécution moyen de 84,5% malgré de nombreuses péripéties liées particulièrement à la crise de la Covid-19. Ce résultat globalement satisfaisant indique que la Banque est sur une bonne trajectoire de transformation qui permet d’espérer l’atteinte des objectifs qu’elle s’est assignée en 2022.

Par ailleurs, la Banque est résolument inscrite dans une dynamique d’innovation commerciale pour satisfaire les attentes et besoins de sa clientèle. Les défis liés au renforcement de l’action commerciale sont énormes, face à une clientèle de plus en plus exigeante et une concurrence ardue sur la place. Néanmoins, LBA s’attèle à ses principaux chantier qui visent à:
  • Développer des produits spécifiques sur la finance climatique et durable à la suite de notre accréditation aux Fvc .
 
  • Mais elle reste néanmoins focus sur le développement
des produits et services bancaires spécifiques en direction des couches défavorisées dans le cadre de la mise en œuvre de notre politique Genre et d’inclusion financière, tout en travaillant davantage sur des offres packagées en rapport avec les besoins spécifiques de notre clientèle.

Les mutations du secteur imposent d’aller vers la digitalisation d’une bonne partie de nos services bancaires avec le partenaire Adria , avec en perspective de développer des moyens de paiement sur mobile et/ou Web Banking, et de nouveaux produits monétiques.
Lejecos Magazine
 
 
 



Source : https://www.lejecos.com/Malick-Ndiaye-Directeur-ge...

La rédaction