"Senghor incarnait la Nation, Mamadou Dia incarnait l'État". Mamadou Dia fut un homme généreux, consumé par une ambition de servir incompatible avec les usages, pratiques, compromissions et combines politiciennes bassement matérialistes qui animèrent les caciques du landernau politique de son époque.
Après qu'il eût imposé Senghor comme Président suite à la rupture avec les soudanais, consécutive à son refus obstiné de le lâcher et sa détermination à imposer son leadership, il mit toute son énergie à construire le Sénégal du renouveau qui devait être le phare de son époque.
Il y parvint, "en mettant au pas fonctionnaires, marabouts et politiciens carrièristes pouvoiristes".
C'est la politique qui le rattrapa pourtant, et le perdit.
Fort en effet du soutien d'un Senghor auprès que qui il avait multiplié les gestes de loyauté et de fidélité sincères et généreux, il ne vit pas la levée de boucliers contre ses méthodes et ses pratiques jugés dictatoriaux et autoritaires.
Senghor qui craignit dès lors d'être la victime collatérale de son alter ego dont le destin l'engageait, au vu du bicéphalisme qui caractérisait l'organisation institutionnelle du Sénégal, prit le parti de la majorité, les politiciens et marabouts revanchards, et laissa, comme Ponce Pilate avec le Christ, la représentation nationale régler son compte à un Mamadou Dia esseulé, fragilisé par la dure réalité d'une Constitution qui fit chuter son gouvernement au détour d'un vote de défiance auquel il chercha courageusement à échapper, en empêchant que l'Assemblée nationale se réunisse pour acter sa chute.
Elle sera votée au domicile d'un Lamine Gueye ravi de retrouver les premiers rôles, et de s'offrir sur un plateau d'argent la tête d'un des membres du duo responsable de toutes ses misères politiques.
Victime de la légalité constitutionnelle malgré l'entorse de la réunion qu'il jugera non réglementaire chez le vieux Lamine Gueye, Mamadou Dia en appela à sa légitimité politique que son parti devait défendre.
Il était trop tard.
Faute de s'être piqué de politique, esseulé, il subira la loi de Senghor, exilé à Kédougou sous le bruit des cliquetis des verres de cristal des neo colons sablant le champagne pour célébrer sa chute !
Mamadou Dia a connu le tragique destin de tous ces héros de l'indépendance, qui ne virent pas qu'on la leur offrait pour mieux les contrôler.
Il voulut changer sa société par le culte du travail, la promotion du mérite par la compétence, et se retrouva ainsi bien seul contre tous.
Sa vie son parcours exemplaire et sa foi célébrée jusqu'au tréfonds de son âme impétueuse de révolutionnaire patriote sont des phares qui doivent éclairer comme des leçons de vie notre présent et contribuer à forger notre avenir !
Cissé Kane NDAO
Après qu'il eût imposé Senghor comme Président suite à la rupture avec les soudanais, consécutive à son refus obstiné de le lâcher et sa détermination à imposer son leadership, il mit toute son énergie à construire le Sénégal du renouveau qui devait être le phare de son époque.
Il y parvint, "en mettant au pas fonctionnaires, marabouts et politiciens carrièristes pouvoiristes".
C'est la politique qui le rattrapa pourtant, et le perdit.
Fort en effet du soutien d'un Senghor auprès que qui il avait multiplié les gestes de loyauté et de fidélité sincères et généreux, il ne vit pas la levée de boucliers contre ses méthodes et ses pratiques jugés dictatoriaux et autoritaires.
Senghor qui craignit dès lors d'être la victime collatérale de son alter ego dont le destin l'engageait, au vu du bicéphalisme qui caractérisait l'organisation institutionnelle du Sénégal, prit le parti de la majorité, les politiciens et marabouts revanchards, et laissa, comme Ponce Pilate avec le Christ, la représentation nationale régler son compte à un Mamadou Dia esseulé, fragilisé par la dure réalité d'une Constitution qui fit chuter son gouvernement au détour d'un vote de défiance auquel il chercha courageusement à échapper, en empêchant que l'Assemblée nationale se réunisse pour acter sa chute.
Elle sera votée au domicile d'un Lamine Gueye ravi de retrouver les premiers rôles, et de s'offrir sur un plateau d'argent la tête d'un des membres du duo responsable de toutes ses misères politiques.
Victime de la légalité constitutionnelle malgré l'entorse de la réunion qu'il jugera non réglementaire chez le vieux Lamine Gueye, Mamadou Dia en appela à sa légitimité politique que son parti devait défendre.
Il était trop tard.
Faute de s'être piqué de politique, esseulé, il subira la loi de Senghor, exilé à Kédougou sous le bruit des cliquetis des verres de cristal des neo colons sablant le champagne pour célébrer sa chute !
Mamadou Dia a connu le tragique destin de tous ces héros de l'indépendance, qui ne virent pas qu'on la leur offrait pour mieux les contrôler.
Il voulut changer sa société par le culte du travail, la promotion du mérite par la compétence, et se retrouva ainsi bien seul contre tous.
Sa vie son parcours exemplaire et sa foi célébrée jusqu'au tréfonds de son âme impétueuse de révolutionnaire patriote sont des phares qui doivent éclairer comme des leçons de vie notre présent et contribuer à forger notre avenir !
Cissé Kane NDAO