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Marché de 9 milliards FCfa gagné pour les permis de conduire et plaques d’immatriculation : Gemalto aurait corrompu des autorités sénégalaises, selon la justice française

L’information judiciaire a été ouverte le 13 juin 2022, pour corruption d’agent public étranger en bande organisée, blanchiment aggravé de corruption d’agent public étranger et association de malfaiteurs. Selon "Le Figaro", l’affaire est née d’un signalement de Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy et a donné d’abord lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire, portant sur des marchés gouvernementaux conclus par Gemalto, devenue Thales DIS, avec plusieurs pays africains, a confirmé le Parquet national financier français. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Février 2023 à 10:12 | | 0 commentaire(s)|

L’enquête porte sur plusieurs dizaines de marchés (cartes d’identité, cartes électorales, plaques d’immatriculation) remportés par Gemalto, entre 2015 et début 2019, notamment sur « des commissions touchées, pour remporter ces contrats, par plusieurs intermédiaires ».

Au Sénégal, Gemalto avait gagné un marché de plus de 13 millions d’euros (9 milliards FCfa) en 2017, de production de nouveaux permis de conduire et de plaques d’immatriculation dans le cadre du projet « Capp Karangë ». Le jeudi 21 mars 2019, le ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, à travers le Directeur des Transports Routiers, Cheikh Oumar Gaye, accompagné de son partenaire privé, Michel Thomas, Directeur général de Gemalto Sénégal SA, avait procédé à la remise des premières cartes grises numérisées et à la pose des premières plaques d’immatriculation sécurisées, au CICES, pavillon esplanade des régions.

L’article du « Figaro » ne précise pas les contours de la corruption. Mais au niveau de Thalès, contacté par la presse française, il a été confirmé que sa filiale Gemalto s’est vue « remettre en octobre 2022, une réquisition judiciaire en vue de communiquer des documents et informations en relation avec des contrats remportés par Gemalto avant son acquisition par Thales en 2019. Thalès dit se conformer strictement aux réglementations nationales et internationales et pratique une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption et du trafic d’influence ».

Les autorités sénégalaises du ministère des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement, du moins celles qui étaient en place en 2019, ne vont assurément pas manquer d’être éclaboussées par cette affaire de corruption, qui intervient à un fort mauvais moment, marqué notamment par l’ouverture d’enquêtes préliminaires sur des détournements de fonds présumés dans l’utilisation des fonds de riposte à la pandémie de covid-19. Une affaire de détournement mise au jour par la Cour des Comptes.

Le Marocain M2M Group avait contesté le choix de Gemalto

Ce marché de 9 milliards FCfa attribué à Gemalto, n’avait pas été un long chemin tranquille pour le régime du Président Macky Sall. Le groupe marocain M2M avait vivement contesté le choix du français Gemalto. Le groupe marocain était le moins-disant, avec une offre de 9,4 millions d’euros, soit 7,27 milliards FCfa, alors que Gemalto était à 13 millions d’euros soit près de 9,28 milliards FCfa.

Ce qui fait une très grande différence, qui aurait pu profiter aux automobilistes sénégalais. Mais bon, il fallait bien intégrer dans l’investissement de l’entreprise française, un « bougna » pour nos fonctionnaires et hommes politiques. Ce qui fait que, bien qu’étant plus chère — et pour cause ! —, c’est son offre qui a été retenue…






Le Témoin