OUSMANE SONKO PRÔNE UNE AFRIQUE SOUVERAINE ET UNIE

En visite officielle de 48 heures au Burkina Faso, le Premier ministre Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), diffusé ce lundi 19 mai 2025. Durant cet échange, il a délivré un message fort sur la souveraineté africaine et les relations internationales.

Invité sur le plateau de la chaîne nationale burkinabè, Ousmane Sonko a appelé à l'unité des forces panafricaines pour parachever la libération du continent. « Aujourd'hui, l'enjeu est de rassembler tous les panafricains et les souverainistes autour d'un objectif commun : celui de la libération de l'Afrique », a-t-il déclaré, estimant que les indépendances obtenues dans les années 1960 sont restées largement incomplètes.

L'une des annonces marquantes de cet entretien concerne la présence militaire étrangère au Sénégal. Le chef du gouvernement sénégalais a révélé que son pays sera libéré de toute base militaire étrangère d'ici juillet 2025. « On ne peut pas admettre qu'il y ait des bases militaires étrangères. Et pour tous les pays qui avaient une base militaire au Sénégal, on a notifié pour leur dire de retirer toutes les troupes », a-t-il précisé.

Sur le plan régional, Ousmane Sonko a exprimé son soutien total au président Ibrahim Traoré et au peuple burkinabè dans leur lutte contre le terrorisme, qu'il qualifie de « tumeur cancéreuse » menaçant l'ensemble de la sous-région. « Aucun pays de la sous-région ne sera sauvé si cette tumeur cancéreuse continue de se propager... Nous sommes ici pour montrer notre soutien absolu au président Traoré et au peuple burkinabé », a-t-il souligné.

Le Premier ministre a également plaidé pour une coopération renforcée entre les pays africains face aux défis sécuritaires communs. Il a averti qu'il serait « illusoire de penser que cette épreuve subie par le Burkina Faso, le Mali et le Niger restera simplement dans les frontières de ces pays », évoquant la possibilité d'une collaboration plus étroite entre le Sénégal et ses voisins sahéliens.

En marge de sa visite, Ousmane Sonko a participé à l'inauguration du mausolée de Thomas Sankara à Ouagadougou, où il a appelé les peuples africains à « se réapproprier leur histoire » et à préserver la mémoire des figures clés du mouvement de libération du continent.

Cette visite au Burkina Faso, qui fait suite à un déplacement similaire au Mali en août 2024, semble confirmer la volonté du nouveau gouvernement sénégalais de renforcer ses liens avec les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), qui ont quitté la CEDEAO en janvier dernier.