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PRESIDENTIELLE 2012 /DIRECTION GENERALE DES ELECTIONS (DGE) La tête de Cheikh Guèye pour un troisième mandat ?

Cheikh Guèye, le Directeur général des élections (Dge) organisera-t-il sa troisième présidentielle ou sera-t-il sacrifié par les stratèges libéraux sur l’autel d’une réélection qu’ils souhaitent sans douleur de leur candidat ? Des rumeurs persistantes font état « d’une cabale » en branle pour le débarquer d’autant plus qu’il serait rétif à « certaines pratiques » peu orthodoxes que l’on envisagerait pour élire « dès le premier tour le vieux ». Si pour la présidentielle de 2007, ces stratèges s’étaient en effet, avance-t-on dans les milieux avisés, intéressés au fichier électoral, on leur prête pour la prochaine échéance, l’intention de vouloir s’occuper « sérieusement » de la partie organisation du processus électoral. Histoire de changer de manœuvre quoi !


Rédigé par leral.net le Lundi 26 Octobre 2009 à 11:46 | | 0 commentaire(s)|

Cheikh Tidiane Sy n’est plus le ministre de l’Intérieur du Sénégal depuis la dernière retouche de l’équipe de Souleymane Ndéné Ndiaye par le président de la République. Il aurait demandé, disent certains de ses affidés, à être déchargé pour convenance personnelle et pour des questions de santé. Ce que d’aucuns réfutent en parlant plutôt d’un limogeage purement et simplement pour ne pas gêner les plans d’un retour annoncé de l’enfant prodige Idrissa Seck au bercail libéral. Toujours est-il que selon des sources généralement bien informées, s’il n’avait pas quitté le ministère de l’Intérieur, l’inspecteur général d’Etat, Cheikh Guèye ne serait plus Directeur général des élections (Dge). Les mêmes sources renseignent en effet qu’au dernier Conseil des ministres auquel il a assisté, le désormais ancien ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur avait proposé son départ de la Dge. A sa place, il aurait recommandé au chef de l’Etat de nommer l’ancien Directeur général de la sureté nationale (Dgsn), ancien conseil technique à la Primature du temps de Mack Sall, Cheikhou Cissé. Celui-ci a-t-il donné des gages pour ce poste tout aussi stratégique que la Dgsn ? Tout cela n’est-il que simples rumeurs sans fondements ? Il n’y a jamais de fumée sans feu note cependant l’adage.

Cheikh Tidiane Sy parti, Cheikh Guèye organisera-t-il sa troisième présidentielle pour autant ? Rien de moins sur. Surpris et débordés notamment dans la capitale : Dakar aux élections législatives de 1988 avec un taux de participation de 57, 9%, un taux un peu inférieur à celui de la présidentielle du même jour de 58,8%, par le Parti démocratique sénégalais (Pds), le Parti socialiste (Ps) malgré le fait qu’au finish, ses 794.559 voix, soit 71,34% des suffrages valablement exprimés lui ont octroyé 103 des 120 sièges de l’Assemblée nationale d’alors, se devait d’inverser au plus vite la tendance pour ne pas être balayé du pouvoir plus rapidement que prévu.

C’est ainsi qu’aux élections locales de 1996, certains de ses responsables se mirent à chahuter comme jamais l’organisation de la consultation pour parer à toute éventualité face à une opposition qui ne cessait de marquer des points et d’éroder ses places fortes. Un ministre de l’Intérieur complètement débordé par ses propres camarades de parti, un gouverneur de région qui ne savait plus à quel saint se vouer et qui s’était même approché d’une station Fm pour s’enquérir des résultats. Un Ps au faîte de sa capacité de « nuisance » électorale avec notamment, dans la capitale un certain Mbakiyou Faye,-est ce le même que celui de la dation sur les terres de l’aéroport pour le monument de la Renaissance africaine ?,- à qui on a même prêté la prouesse d’avoir fait escamoter un camion de matériel électoral, privant par conséquent plusieurs bureaux de vote de bulletins des candidats et autres accessoires nécessaires au bon déroulement du vote constituèrent un cocktail qui a enivré l’opposition participante un peu naïve ou trop confiante à sa bonne étoile. Le procédé l’avait assurément pris de court. Le Ps récupéra sa capitale ainsi que les principales villes du pays dont il était cependant donné perdant partout.

Cependant, la « parfaite » désorganisation des élections locales de 1996 a tellement choqué l’opinion publique et internationale au point que le président de la République, le Socialiste Abdou Diouf se résolut à la création de deux structures nouvelles pour la gestion désormais des élections dans le pays de sorte à ne plus avoir une telle situation. C’est ainsi que vit le jour la Direction générale des élections (Dge) logée au ministère de l’Intérieur avec pour principales missions l’organisation des élections nationales et locales et des référendums. A ce titre, elle assure l’établissement et la révision des listes électorales, en liaison avec la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) du ministère de l’Intérieur. Tout comme elle s’occupe de la tenue des fichiers électoraux ;

la conception, la confection, l’installation et la conservation des documents et archives électoraux. Elle a en charge l’organisation et le suivi de la distribution des cartes d’électeur ; le contrôle des conditions d’impression des bulletins de vote ; l’application et le contrôle, en liaison avec les autorités territoriales, des principes applicables en matière de propagande électorale ; l’appui aux services de sécurité pour ce qui concerne le dispositif de sécurité applicable lors des opérations de vote ; la formation afférente au processus. électoral des responsables administratifs, des autorités judiciaires et des élu ; les campagnes de sensibilisation et d’information civique, l’ élaboration et la gestion de la carte électorale ;

l’adaptation des outils informatiques aux besoins électoraux ;- l’analyse des scrutins électoraux ; la diffusion de l’information technique relative aux élections notamment celle qui concerne la mise en œuvre du processus électoral et les diverses statistiques ; l’appui aux autorités judiciaires dans l’exercice de leurs missions relevant du Code électoral ;

l’élaboration et l’exécution du budget de la révision des listes électorales et des élections en relation avec les services compétents. Le Directeur général des élections a autorité sur l’ensemble des services placés sous sa responsabilité. Il dispose, en tant que de besoin, de l’appui des représentants de l’Etat dans les différentes circonscriptions administratives du pays et dans les missions diplomatiques. Ensuite, concomitamment plutôt, l’Observatoire national des élections (Onel) dont la présidence fut confié à un général versé à la deuxième section, le général Mamadou Niang. Depuis 2000, l’Onel a été remplacé par la Commission électorale nationale autonome (Cena), sans que les prérogatives et les procédés changent dans le fond.

N’empêche, la Cena du vieux juge Moustapha Touré ne cesse de recommander des améliorations du système électoral et de dénoncer des manquements qu’elle juge criards dans le processus électoral pour toutes les consultations qu’elle a supervisées au point d’agacer sérieusement à haut niveau, informe-t-on. Est-ce la raison pour laquelle, dans la foulée d’une présidentielle à un tour que l’on percevrait le plus « dramatiquement » du monde, on parlerait de la suppression purement et simplement de la Cena, d’autant plus qu’elle ne fait qu’alourdir le système pour les libéraux au pouvoir et fournit sans être adoubée par l’opposition, arguments à celle-ci pour revendications et remises en causes de la sincérité des élections ? Cheikh Guèye, ce haut fonctionnaire qui dans moins de trois ans devrait être admis à faire valoir ses droits à un repos mérité, s’est-il montré un peu moins enthousiastes vis-à-vis d’un tel projet et rétif à certaines entorses à ses prérogatives qui seraient envisagées ?

Dans les couloirs du ministère de l’Intérieur on redoute en effet, que sa tête ne soit sacrifiée à l’autel d’un troisième mandat que l’on voudrait offrir au vieux président en « actionnant cette fois ci le levier organisationnel ». On s’y inquiète ainsi que le tout nouveau ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Bécaye Diop ne remette dans le circuit le projet de décret le limogeant. Pourtant le fonctionnaire qui, sans vagues, sous les ordres de quatre ministres déjà depuis 1998, s’est attelé à l’organisation des consultations populaires : Deux présidentielles dont l’une historique parce que consacrant l’alternance politique au sommet de l’Etat en 2000, trois élections législatives (1998, 2001 et 2007), deux élections locales (2002, 2009), un référendum constitutionnel : (janvier 2001), une sénatoriale qui n’ont pas fait l’objet de constations sérieuses de la part de la classe politique ainsi qu’au sein de l’opinion publique en générale. Est-il devenu trop ancien et trop gradé pour que l’on ait prise sur lui ?
source sud quotidien

Pape Alé Niang