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Plans émergents africains : Makhtar Diop, le vice-pdt de la Banque Mondiale, adoube le Rwanda et l'Ethiopie et zappe le PSE sénégalais


Rédigé par leral.net le Mardi 3 Juillet 2018 à 18:00 | | 0 commentaire(s)|

Le vice-président de la Banque Mondiale pour l'Afrique, M. Makhtar Diop et le Ministre de l'Economie du Tchad,  Mme Mariam Mahamat NOUR
Le vice-président de la Banque Mondiale pour l'Afrique, M. Makhtar Diop et le Ministre de l'Economie du Tchad, Mme Mariam Mahamat NOUR
Répondant à une question du journal Le Monde.fr : « depuis quelques années, plusieurs pays annoncent de manière tonitruante leur « émergence » : le Sénégal, le Bénin, la Côte d’Ivoire. Qu’est-ce que cela vous inspire ? », Le vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures a presque donné un pied de nez au Sénégal, le Bénin et la Côte d'Ivoire, pour citer les exemples du Rwanda et de l’Ethiopie qui sont sur la  de l’émergence des plans rigoureux avec des objectifs chiffrés et mesurables
 
« Avoir une aspiration de développement économique et des ambitions pour son pays est une excellente chose. Des pays comme le Rwanda ou l’Ethiopie se fixent des objectifs raisonnables et essaient de les tenir. Ils ont des plans rigoureux avec des objectifs chiffrés et mesurables. La réalité doit aller  au-delà des simples formules. L’émergence suppose, par exemple, un accès ininterrompu à l’électricité. Elle implique des coûts maîtrisés, une qualité des services fournis au public. Elle suppose aussi que les agences de régulation font leur travail. Je ne suis pas sûr que tous ces critères soient réunis dans nombre de pays africains affichant leur « émergence », a analysé le vice-président de la Banque mondiale.

Avant d’ajouter : « Les institutions, tout comme l’administration, doivent fonctionner  et être au service des citoyens. Il faudrait, enfin, accepter  d’être comparé à d’autres, y compris hors du continent. Quand un tiers du budget d’un pays va dans l’éducation, le public est en droit d’attendre des résultats. Le capital humain, pourtant essentiel, est souvent oublié dans les plans émergents africains qui se réduisent parfois à un listing d’infrastructures ».
 
A lire entre les lignes, le Plan Sénégal Emergent (PSE) ne retient pas les mêmes attentions que les plans du Rwanda et de l'Ethiopie. Macky Sall et Amadou Bâ vont certainement prendre acte.

Pourtant, le Sénégal avait décidé d’adopter un nouveau modèle de développement pour accélérer sa marche vers l’émergence. Cette stratégie, dénommée Plan Sénégal Émergent (PSE) se décline en une vision qui est celle d’« un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit… avec une transformation structurelle de l’économie à travers la consolidation des moteurs actuels de la croissance et le développement; une amélioration significative des conditions de vie des populations et  le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et de la consolidation de l’État de droit ». Mais, ce PSE , au-delà de la formule, est-il rigoureux avec des objectifs chiffrés et mesurables ? That’s the question.

En tout cas, Makhtar Diop, ancien ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal a levé le lièvre dans la brousse sunugalienne. Rappelons que Makhtar Diop est diplômé en finance de l’Ecole supérieure des sciences commerciales appliquées de Paris et en économie de l’Université de Warwick (Royaume-Uni). Avec ses 58 ans, il a débuté sa carrière dans les années 1980 en tant qu’analyste financier dans le secteur bancaire. De 1997 à 2000, le natif de Dakar a travaillé en tant qu’économiste au Fonds monétaire international (FMI), avant d’entrer dans le gouvernement de Moustapha Niasse en avril 2000, comme ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal.




Massène DIOP Leral.net avec Le Monde.fr