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[Portrait] Spécialiste du triple saut et de l'heptathlon: À 19 ans, Saly Sarr à la conquête des pistes du monde

Rédigé par leral.net le Mercredi 23 Juin 2021 à 23:31 | | 0 commentaire(s)|

Avec déjà à son actif 27 médailles dans les petites catégories (17 d’or, 8 d’argent et 2 de bronze), l’athlète de 19 ans, Saly Sarr, spécialiste du triple saut s’essaie, avec grand bonheur, à l’heptathlon. La native de Ouakam, à Dakar, rêve de monter un jour sur le podium des championnats séniors du monde d’athlétisme. […]

Avec déjà à son actif 27 médailles dans les petites catégories (17 d’or, 8 d’argent et 2 de bronze), l’athlète de 19 ans, Saly Sarr, spécialiste du triple saut s’essaie, avec grand bonheur, à l’heptathlon. La native de Ouakam, à Dakar, rêve de monter un jour sur le podium des championnats séniors du monde d’athlétisme. Son coach est convaincu qu’elle en a le potentiel. Pour l’heure, Saly se concentre sur le sport et les études, ses « deux amis » pour s’assurer un bel avenir.

Ils ont eu le nez creux, ces enseignants qui, en 2011, voyant  la jeune Saly Sarr, élève en classe de Cm1 hyperactive et toujours en train de courir, ont décidé de l’inscrire à une compétition sportive à Ngor. « J’ai eu une bonne participation puisque mon équipe avait remporté la première place en relais », se souvient l’athlète ouakamoise. Saly Sarr s’était peut-être ainsi trouvé une voie. Née dans une famille sportive avec un papa ancien footballeur et une maman ancienne basketteuse, celle qui est aujourd’hui en classe de 3ème n’a eu aucun problème pour pratiquer sa discipline préférée, l’athlétisme.

Déjà, toute petite, Saly Sarr adorait regarder à la télé la première discipline olympique et admirer les athlètes aux corps bien sculptés, mais aussi les jeunes de son village qui allaient s’entraîner avec le coach Amadème Guèye, son actuel entraineur à l’Union sportive de Ouakam.

  Aujourd’hui, à 19 ans, elle a déjà accroché, à son palmarès, 27 médailles dans les petites catégories (17 d’or, 8 d’argent et 2 de bronze). Revenue récemment des championnats de la Zone 2 de la Confédération africaine d’athlétisme à Kaduna (Nigeria) avec 3 médailles d’or, la jeune athlète de 19 ans  s’en sort avec l’heptathlon, spécialité dans laquelle elle a été championne d’Afrique des U18 en 2019 en Côte d’Ivoire. Pourtant, signale-t-elle « ce n’était pas mon choix, c’est mon entraineur qui m’avait suggéré de m’essayer à d’autres spécialités puisque je suis encore dans les petites catégories ».

  La sociétaire de l’Uso depuis 2014, tente, aujourd’hui, d’allier sports et études même si elle reconnait que ce n’est pas de tout repos. Surtout qu’elle est actuellement en classe d’examen. Après les cours, Saly Sarr file directement aux entrainements. Et si elle doit prendre part à des compétitions internationales, elle s’arrange pour obtenir une autorisation d’absence quitte à suivre des cours de rattrapage et de renforcement. Mais, malgré toutes les difficultés, Saly est optimiste et souhaite vivement continuer ses études. Elle rêve de faire Droit plus tard ou de devenir pédiatre, pour être au chevet des enfants. Ce qui, pour elle, ne signifie pas couper avec le sport ; car elle compte aussi être coach en athlétisme. «Si je ne me concentre que sur le sport et qu’un jour j’ai une blessure grave (ce que je ne souhaite bien sûr pas), tout s’arrêtera d’un coup. C’est pourquoi, je tiens à mener parallèlement mes études pour m’assurer un bel avenir », confie-t-elle.

L’athlétisme pas choyé au pays…

Surtout qu’elle a constaté que l’athlétisme  fait partie des parents pauvres du sport sénégalais. « J’aimerai bien que les athlètes soient traités par les dirigeants de ce pays comme les footballeurs », plaide-t-elle. De l’aide, on en a vraiment besoin, estime Saly Sarr : «Pour aller de l’avant et réaliser de belles performances, il nous faut des infrastructures, des pistes et des moyens, surtout pour nous de la jeune génération. On espère faire aussi bien voire mieux que les anciens  athlètes pour redorer le blason de l’athlétisme sénégalais».

D’ailleurs, se désole son entraineur Amademe Gueye, assis à côté d’elle, dans une cabane en face de la mer sur la plage de Ouakam, « Saly travaille d’arrache-pied sans aucun soutien à part le transport que son  club lui accorde et l’équipement qu’elle porte pour les compétitions ». D’après le coach, sa protégée et Mamadou Lamine Sakho de l’As Douanes ont été proposés par la fédération sénégalaise d’athlétisme et la direction technique nationale,  pour des aides de la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des  Sports de la Francophonie  (Confejes)  en athlétisme.

« Mais, en 2020, rien n’a été fait ; jusqu’ici, elle n’a reçu aucun franc. Pour 2021 qui tire à sa fin aussi, d’autres rapports ont été envoyés ; et rien n’est encore fait », se désole Amademe Guèye, convaincu que « si Saly est mise dans les meilleures conditions, elle peut battre le record national de Constance Senghor à la Hauteur (1,83 m) et même de Kene Ndoye au Triple saut (15 m) ».

La principale concernée semble aussi en être convaincue. « Mon objectif, c’est de battre mes performances et mes records personnels afin de monter très haut, un jour, sur le podium des championnats du monde », confie-t-elle, sans sourciller. Saly Sarr qui soutient n’avoir que ses « deux amis », le sport et les études, n’en oublie pas pour autant qu’elle est une femme. «Et comme la plupart des femmes,  je fais aussi les travaux domestiques et j’aime bien cuisiner quand je suis disponible. D’ailleurs, je suis un cordon bleu », ajoute-t-elle dans un sourire. La jeune demoiselle dit détester « les fréquentations, par-ci, par-là ». Car, soutient-elle, « je n’ai pas de temps à consacrer à ce genre de choses ».

Fama NDIAYE



Source : http://lesoleil.sn/portrait-specialiste-du-triple-...