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Pourquoi cette équipe croate est surcotée ?


Rédigé par leral.net le Lundi 9 Juillet 2018 à 11:53 | | 0 commentaire(s)|

Coupe du monde

Une purge. Une honte. Une torture. Une insulte au football. Après Danemark-France, les mots ont été forts pour qualifier cette vraie-fausse rencontre entre deux équipes déjà qualifiées. Face à des Danois qui ont refusé le jeu, la France a été incapable d’en créer un minimum. Au point que le seul 0-0 du Mondial a été hué à l’unanimité par le public de Moscou. Une anomalie pour les hommes de Didier Deschamps, qui comme Paul Pogba, assument très honnêtement que « l’objectif, c’était de passer et d’être premier » . Rien de plus. Mais pas de quoi satisfaire des supporters français dépourvus d’émotions à ce moment-là. Surtout que « vous allez voir, la Croatie va montrer à tout le monde comment on roule sur le Danemark » . La suite de l’histoire, on la connaît. La Croatie ne va rouler sur personne et galérer comme tout le monde contre une équipe regroupée et invaincue depuis 19 matchs. Parce que si la force de frappe française a pu être sous-estimée, la hype Croatie a surtout été bien gonflée. Comme d’habitude.

Le Danemark, pas si facile

Face aux Danois en huitièmes de finale, les Croates n’ont pas seulement buté sur un mur, ils ont même été malmenés dans le jeu, offrant pas mal d’opportunités à leurs adversaires. Ils se sont finalement imposés à l’arrache au bout d’une séance de penaltys dantesque. Heureusement que Danijel Subašić veillait au grain, d'ailleurs. Et tout à coup, le monde a réalisé que la France – qui sortait d’un gros match contre l’Argentine – n’était pas si horrible. Et que la Croatie n’était pas si belle.

La vérité, c’est que le nouveau statut d’outsider sérieux de la Croatie ne tient pas à grand-chose : à savoir une partie de tableau bien dégagée et un beau tableau d’affichage contre l’Argentine (3-0). D’ailleurs, ce seul match contre une Albiceleste complètement désorientée sert de bel écran de fumée devant la prestation globale de la Croatie. Sauf qu’une rencontre de bouchers qui bascule à l’heure de jeu sur une énorme boulette de Willy Caballero, ne construit en rien un sérieux prétendant.

Flatté par un exploit individuel de Luka Modrić et une dernière banderille de Rakitić dans les arrêts de jeu contre des dépressifs, ça ne suffit pas. Car finalement, en y regardant de plus près, même si les Croates ont maîtrisé leur phase de poules, ils ne l’ont pas survolée sans conteste comme on aimerait bien nous le faire croire. Contre le Nigeria, il a fallu un c.s.c. tout dégueu d’Etobo pour faire la différence contre des Super Eagles amorphes pour leur début de Mondial. Et que tirer comme conclusion d’une victoire tardive (but de Perišić à la 90e minute) contre une Islande déjà quasiment éliminée ? Rien. Le but n’est pas de dépeindre la bande à Modrić comme une mauvaise équipe, mais de lui redonner le statut qu’elle devrait avoir : une équipe à sa place en quarts de finale, rien de plus.

La même hype tous les deux ans

Si l’on se voulait un peu sarcastique, on pourrait aisément supposer que la hype Croatie repose avant tout sur un beau maillot à damier, des noms en « ic » qui fleurent bon la Yougoslavie, et une supposée culture du beau jeu. Sauf que la Croatie, c’est l’illusion du beau jeu. Depuis dix ans. Que ce soit à l’Euro 2008 (éliminée en quarts par la Turquie après être sortie première de son groupe devant l’Allemagne), à la Coupe du monde 2014 (sortie en poules après un bon match contre le Brésil), ou surtout à l’Euro 2016 (dégagée par le Portugal en huitièmes après avoir tapé l’Espagne), la Croatie se construit rapidement une belle réputation dans les grandes compétitions.

Avant de bégayer quand les choses se corsent. Sans forcément se remettre en question, en s’acharnant à pointer « le sort » du doigt. « S'il était allemand ou espagnol, Modrić serait Ballon d’or » , assurait Dejan Lovren. Le dernier lauréat allemand remonte à 1996 et le dernier lauréat espagnol à 1960. Il n’y a pas de complot anti-croate. Au moins, la Croatie est déjà sortie d’un match à élimination directe cette année, c’est déjà ça.





So Foot


Alain Lolade