leral.net | S'informer en temps réel
Mardi 19 Décembre 2017

Profils surréalistes de collaborateurs, absence de formation, etc… : le mal aéronautique est-il à chercher dans le “moussoor” de la ministre ?


On ne le dira jamais assez ! Du transfert du personnel technique de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor vers l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD), aux différentes activités sur la nouvelle Plateforme aéroportuaire (frêt, Assistance au sol, retards de vols, grève des aiguilleurs…), ça continue de coincer et de grincer dans tous les compartiments.



Aussi, Actusen.com est-il tenté de s’arrêter un peu sur les profils des membres du Cabinet de la ministre des Transports aériens, ainsi que sur certains des Directeurs qui entourent Maïmouna Ndoye Seck.

Un exercice auquel s’attèle Actusen.com, pour voir est-ce que les couacs, qui coulent comme un long fleuve tranquille à l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass, d’une part, et dans le secteur aéronautique, de l’autre, pourraient être tributaires des profils des hommes et des femmes qui composent le Ministère des Transports aériens et ses Directions annexes.

Le Ct1 du Ministère, Abdourahmane Seck, ingénieur en énergie à la retraite, est ami de longue date de Maïmouna Ndoye Seck

Dans ce sillage, arrêtons-nous sur le Conseiller technique N°1 de la ministre. Abdourahmane Seck, pour ne pas le citer nommément, est un ami de longue date de Maïmouna Ndoye Seck.

Et, pour nos sources, quand le savoir-faire en aéronautique se lève à l’est, Abdourahmane Seck se réveille à l’ouest. Ce dernier, qui a passé plusieurs années au Ministère de l’Energie, avant d’être admis à faire valoir ses droits à la retraite, est crédité d’être un ingénieur en Energie.

Quid du Conseiller technique numéro 2 de la ministre des Transports aériens ? Là, aussi, difficile de dire que le Ct2, Abdoulaye Ndiaye, est mieux loti que son collègue et non moins Ct1, en termes de connaissances aéronautiques. La raison ? Il fut un ancien Agent commercial à la Compagnie Saudia Airlines, avant d’y glaner le galon de représentant de ladite Compagnie.

Abdoulaye Ndiaye, Ct2 du Ministère, est un ancien Agent commercial à la Compagnie Saudia Airlines

Quant au Directeur de Cabinet de Maïmouna Ndoye Seck, il a beau être un jeune Administrateur civil, dit-on, brillant. Mais nul ne connaît à Edmond Kamara une quelconque expérience, si petite soit-elle, dans le domaine aéronautique.

Or, l’Aéronautique, c’est avant tout les textes. «Certes, l’ancien ministre des Transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr, n’avait pas fait des résultats dans le secteur, mais il avait un Directeur de Cabinet très coté, en termes de sauce juridique et qui ne pouvait pas signer n’importe quoi», glisse un interlocuteur.

Autre Directeur qui a pris part, des mois durant, aux réunions chapeautées par le Ministère : le Directeur général de l’AIBD, Abdoulaye Mbodj. Lui, aussi, est, certes, un brillant esprit. Mais il reste un ingénieur du BTP. Qui ne connaît pas grand-chose de l’aviation.

Papa Abdoulaye Mbodj, Dg AIBD, un ingénieur du BTP ;

Papa Maël Diop, Dg ADS, sorti de nulle part ;

Maguèye Marame Ndao de l’Anacim a l’étoffe, mais


Quid de Papa Maël Diop, Directeur général des Aéroports du Sénégal (ADS) ? Le responsable de l’Alliance pour la République, parti au pouvoir, n’est pas, lui aussi, un homme du sérail. Et, peut-être, qu’il ne serait jamais à son poste, si l’actuel Président de la République ne s’appelait pas Macky Sall.

Maguèye Marame Ndao est un homme du secteur. Capable de conseiller la ministre des Transports sur la navigation aérienne et la météo. Mieux, contrairement à Mathiaco Bessane, il a eu à faire l’exploitation.

Seulement, l’image du Directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) restera pour longtemps, vampirisée par le Rapport sur le crash de Sénégal Air survenu le 5 septembre 2015. Lequel Rapport a, sévèrement, épinglé l’Anacim, dans le cadre de l’enquête autour de cette catastrophe.

Mathiaco Bessane, Directeur des Transports, présente des états de services «irréprochables», sauf que…

L’ancien Directeur général de l’Agence pour la navigation aérienne et la météorologie (Anacim), Mathiaco Bessane, propulsé, en début janvier 2017, à la tête de la Direction des Transports aériens, semble être l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

L’homme, qui a succédé à Nafissatou Fall Diagne, présente, selon plusieurs techniciens de l’aéronautique, des états de services irréprochables. Sauf que, d’après des indiscrétions, il n’a pas fait l’exploitation.

Devenu Directeur des Transports aériens, beaucoup s’attendaient à ce qu’il ait la haute main sur tout ce qui se fait dans le secteur.

Reste, maintenant, à savoir jusqu’où Mathiaco Bessane peut-il influer sur les décisions de la ministre Maïmouna Ndoye Seck.

Quant au Directeur «Enquêtes Accidents-Incidents», Lamine Traoré, il fut, selon les sources de Actusen.com, un ancien Agent d’Air Afrique et, est crédité d’un lisse Cv dans le domaine aéronautique.

Mais attention, il y a un petit problème : l’homme ne s’entend pas avec la ministre. Parce que, confie-t-on à votre site, il déborde de personnalité et de franc-parler et ne faiblit pas sur ses certitudes, quand il n’est pas d’accord avec Maïmouna Ndoye Seck.

Lamine Traoré, Directeur «Enquêtes Accidents-Incidents», crédité d’un lisse Cv, mais «heurte» très souvent Maïmouna Ndoye Seck

Pour les livres d’Histoire, il était fréquent que des réunions soient houleuses, parce que Lamine Traoré, Directeur Enquêtes Accidents-Incidents, et l’ancien Directeur général de AHS, Cheikh Tidiane Ndiaye, n’ont jamais hésité à marquer leur désapprobation sur certains sujets. Quitte à froisser la ministre.

Entre-temps, Cheikh Tidiane Ndiaye a quitté ses fonctions, après un épique bras de fer avec la ministre.

Dans l’économie du Transport aérien, aucun spécialiste

Il serait très réducteur de penser que les nombreux couacs en cours à l’AIBD pourraient être le fruit de certains profils des collaborateurs de la ministre des Transports aériens ou des relations conflictuelles que celle-ci entretient avec plusieurs pans du secteur aéronautique sénégalais. Loin s’en faut !

Celui-ci fait face à un problème, qui, si l’on n’y prend garde, sera lourd de conséquences, dans un avenir proche. En effet, la formation d’ingénieurs aéronautiques n’existe que de nom sous nos tropiques.

La preuve, Actusen.com a appris que, dans un passé encore récent, 50 compatriotes avaient réussi un concours d’accès à l’Ecole d’aviation civile. Mais peu d’entre eux ont pu faire, finalement, la formation. Parce qu’étant issus de familles démunies.

Hier, formateur d’ingénieurs ; aujourd’hui, le Sénégal à la traîne, en dépit des facilités à lui offertes par l’Asecna

Au même moment, le Mali avait pu obtenir de l’Asecna la formation de100 ingénieurs en aéronautique. D’autant que l’Asecna n’ayant pas pour vocation de faire des bénéfices, est assez encline à puiser dans les redevances que paient les passagers, pour permettre aux pays membres d’améliorer le service qu’ils offrent, à travers la formation d’ingénieurs.

Preuve symptomatique de ce manque de formation : dans l’économie du Transport aérien, il n’y a plus de spécialiste, confie-t-on à Actusen.com. Et notre interlocuteur d’en rajouter une couche : «les contrôleurs ont intérêt à bénéficier d’une formation, pour bien manipuler un appareil dernier cri acquis dans le cadre du nouvel Aéroport”.

Malheureusement si hier, c’est le Sénégal qui formait les ingénieurs des autres pays, aujourd’hui, il est à la traîne.

Aussi, si feu le ministre Ousmane Masseck avait prôné la tenue d’Assises nationales de l’Aéronautique et un séminaire sur la formation dans le secteur aéronautique, c’est à se demander à quoi rime la Lettre de Politique Sectorielle.




Richard SAMBOU (Actusen.com)
Mame Fatou Kébé






Publicité