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RELANCE DE L’ÉCONOMIE – La Loi de finances rectificative ouvre la nouvelle feuille de route

Rédigé par leral.net le Mardi 1 Juillet 2025 à 00:31 | | 0 commentaire(s)|

L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi n°11/2025 portant …

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L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi n°11/2025 portant loi de finances rectificative pour l’année 2025. Sur 139 votants dont 10 par délégation, 126 parlementaires ont opté « Pour » contre 11 « Non » et 2 abstentions. Les prévisions de recettes de cette loi de finances rectificatives sont arrêtées à 4 884,3 milliards FCFA contre 5 014,3 milliards FCFA dans la loi initiale, soit une baisse de 130 milliards FCFA en valeur absolue. Les dépenses sont révisées à 6 580,2 milliards contre 6 614,8 milliards FCFA, soit une réduction de 34,5 milliards FCFA. Ces ajustements, bien que contraignants, traduisent la volonté du gouvernement de maintenir un équilibre entre réalisme budgétaire et ambition de développement.

Après la lecture du rapport, le député du groupe Takku Wallu, Abdou Mbow, a réchauffé la question concernant les 10.200 milliards d’endettement. Il exige des explications sur la destination des 10.200 milliards FCFA contractés en quatorze mois, dont 4.500 milliards en 2024 et 5.700 milliards en 2025. En réaction à l’interpellation d’Abdou Mbow, le ministre Cheikh Diba a soutenu que les chiffres présentés par le régime de Macky Sall sont totalement erronés. « Sachez que ces 10.000 milliards ne sont pas de la responsabilité du gouvernement actuel. C’est la vérité. Nous sommes ouverts à toute personne souhaitant travailler pour le gouvernement et présenter en détail tous les éléments de l’appel d’offres », a-t-il déclaré. 

A la charge, Thierno Alassane Sall a fustigé l’augmentation de la dette en une seule année. Selon le leader de la République des valeurs, il est inexplicable que ce rythme d’endettement puisse prospérer, car le constat amer est que plus de 54 % du budget provient de la dette. A l’en croire, il est impératif de mettre en place de nouveaux mécanismes de mobilisation de ressources. Selon le député, les 9 milliards de francs CFA de fonds politiques que le régime du Pastef avait farouchement fustigé, alors qu’il était dans l’opposition, pourraient désormais servir à d’autres urgences.

Les non-inscrits posent leurs inquiétudes sur l’utilisation du budget !

Pape Djibril Fall dresse un tableau sombre de la situation économique. Il a accusé le régime d’être responsable de la souffrance des sénégalais. « Vous n’avez plus droit à la parole. Vous avez abandonné le peuple. Même vos partisans soutiennent qu’ils ne sentent pas vos actions. Le pays est en faillite. On est au bord du précipice. Il ne faut pas dévaler la pente. Je compte sur l’intelligence des fonctionnaires du ministère des Finances que l’on a accusés d’être des faussaires alors que vous avez fait votre travail correctement et personne n’a le droit de vous jeter à la vindicte populaire », a-t-il déclaré. Selon le député, la LFR devrait se consacrer à la relance de l’agriculture. Ce qui, malheureusement, à l’en croire, n’est pas le cas.

Tamsir Thioye alerte qu’à ce rythme d’endettement, notre pays sera à 98% de taux d’endettement dans les prochaines années. Le parlementaire a par ailleurs interpellé le ministre des Finances sur les 123 milliards restant des 604 milliards de francs CFA du rapport de la Cour des comptes. La juridiction a souligné que 181 milliards ont été dépensés. Il a invité le ministre des Finances et du Budget à donner plus d’explications. « Où est passée cette somme ? », s’interroge le député Tafsir Thioye. « Nous devons connaître de manière exhaustive la situation budgétaire. Mais visiblement, il y a trop de confusions sur l’utilisation du budget. Aussi, à ce rythme, on sera à plus de 98% de taux d’endettement dans les prochaines années », a estimé le parlementaire. Le député Tafsir Thioye a appelé les autorités sénégalaises à davantage rassurer les sénégalais face à la conjoncture actuelle. Il pointe du doigt le faible revenu que devrait générer le secteur de l’hydrocarbure sur les trois ans. 

 Me Aissata Tall Sall remet en cause la sincérité du LFR !

La présidente du groupe parlementaire de la coalition Takku Wallu reste pessimiste quant aux solutions dégagées par le ministre des Finances pour mobiliser les ressources. Me Aissata Tall Sall estime qu’elles ne sont pas fiables. Elle a relevé des incohérences concernant les recettes fiscales et la gestion du budget. « Vous prônez un maintien très faible du système et des fonds budgétaires pour une augmentation des déficits bien loin des critères fixés par notre communauté. Et dans tout cela, vous cherchez 1.140 milliards de francs entre la LFI et la LFR. Où trouvez-vous l’argent, M. le ministre ? », a interrogé la députée. 

Me Aïssata Tall Sall n’est pas convaincue des arguments de Cheikh Diba. Selon elle, l’idée de mobiliser des ressources ne signifie pas forcément qu’il va falloir augmenter le budget et la pression fiscale « Pour trouver cet argent, vous dites : oui, nous allons recourir à la compression des dépenses. D’accord ! Rationaliser les dépenses ! Compressions-les ! Mais lorsque vous nous dites que c’est seulement pour un taux de 0,5 % que vous avez accepté de doubler les dépenses du budget général, alors vous voulez trouver 1 140 milliards de francs. Vous nous dites, oui, nous allons mobiliser les ressources. Mobiliser les ressources ! Mais que dites-vous pour mobiliser les ressources ? Nous allons augmenter le budget et la pression fiscale de 20 %. Donc, vous demandez d’augmenter cette pression fiscale de 20 % d’ici 2025. Dans le document que vous avez sur l’orientation budgétaire, vous dites que vous atteindrez ce taux de 20 % de pression fiscale. Vous êtes ministre des Finances et il y a un réel problème avec les chiffres. Je vous l’ai dit la dernière fois. Concernant le taux de croissance, lorsque vous avez annoncé notre déficit budgétaire, vous l’avez annoncé à 3 % en 2025 et à 3 % en 2029 dans le Plan Sénégal, le Plan national de développement du Sénégal. Donc Monsieur le ministre, vous devez examiner ces chiffres », déclare Me Aissata Tall Sall. 

Ayib Daffé charge : “Les députés de l’opposition n’ont qu’un argument à la bouche, le report des séances”

Le président du groupe parlementaire de Pastef, Ayib Daffé, s’insurge contre l’attitude des députés de l’opposition qui ont plaidé le report du vote de la LFR. Il les qualifie de gens avec des arguments faibles, sans fondement solide. “Pourtant, même un étudiant de première année en Finances publiques sait maîtriser les notions de déficit, de dette et de besoins de financement. Mais à entendre certains, on ne perçoit que confusion pour savoir si est-ce de la manipulation, comme à leur habitude ou tout simplement de l’incompétence ? Ces personnes s’affichent en campagne nationale mais ne lisent jamais les documents officiels. Voilà pourquoi elles sont toujours en retard. », tacle Ayib Daffé. 

Selon le président du groupe parlementaire de la majorité, ces députés de l’opposition, qui souhaitent le report, sont de mauvaise foi de par leur intention « D’autres veulent se distinguer à tout prix, prétendant être originaux en s’opposant systématiquement, sans argument sérieux. Ils prétendent qu’il faudrait tout reporter. Mais pourquoi bloquer cette loi de Finances rectificative alors que les entreprises sénégalaises atteignent déjà les 500 milliards prévus par cette même loi ? Ces dettes datent de l’ancien régime qui a contracté plus de 2.500 milliards de dettes sans informer ni demander l’autorisation de l’Assemblée nationale. Un véritable abus », considère Ayib Daffé. 

Déficit budgétaire porté à 7,82% du PIB

Quant au PIB nominal, il est révisé à 21 690,5 milliards FCFA contre 22 597,7 milliards FCFA initialement, soit une contraction de 907,2 milliards FCFA qui a des répercussions directes sur les prévisions de recettes. Le déficit budgétaire, lui, sera porté à 7,82% du PIB contre 7,08% initialement prévu, avec l’engagement du Gouvernement de revenir progressivement vers la norme communautaire de 3% à moyen terme. D’après le ministre des Finances, la structure de nos investissements connaîtra également un réajustement significatif avec une budgétisation ajustée des investissements financés sur ressources extérieures qui passent de 3,26% du PIB dans la loi de finances initiale à 6,22% du PIB dans cette LFR.

Selon lui, cette hausse est compensée par une contraction des dépenses d’investissements financées sur ressources internes qui passent de 5,3% à 2,7% du PIB, reflétant notre volonté d’optimiser l’utilisation de nos ressources tout en maintenant un niveau d’investissement public soutenu

Les assurances de Cheikh Diba sur le LRF !

Le ministre des Finances et du budget rassure que la situation de la dette au Sénégal fait l’objet d’un travail très sérieux. L’objectif de la LFR est de mettre en place la transparence à travers des recommandations de la Cour des comptes. L’un des défis majeurs de cette rectification réside, selon le ministre, dans la gestion de l’augmentation substantielle des charges financières sur la dette publique, qui ont presque doublé en passant de 932,08 milliards FCFA dans la loi de finances initiales à 1057,1 milliards FCFA dans cette rectification, représentant désormais 4,9% du PIB. Cette évolution, directement liée à la révélation de la dette réelle de l’État, illustre l’ampleur des ajustements nécessaires et justifie pleinement cette démarche. D’après l’argentier de l’État, la Loi de finances rectificatives ambitionne le renforcement des mécanismes de contrôle interne et externe des finances publiques. ” Cela ne sera possible que grâce à un « strict respect de l’obligation de recourir à l’autorisation parlementaire pour tout recours à un emprunt et la publication régulière des données sur la dette et sur l’exécution des dépenses du budget », soutient-il devant les députés. Pour Cheikh Diba, l’exercice approfondi de régulation budgétaire entrepris par le gouvernement pour préserver la soutenabilité des finances publiques, afin de maîtriser le déficit budgétaire sur les court et moyen termes, permettra une réduction de certaines catégories de dépenses (109,08 milliards FCFA sur les crédits d’acquisitions de biens et services et transferts courants, 336,5 milliards FCFA sur les dépenses en capital sur ressources internes). Le ministre a aussi évoqué l’importance de relancer l’économie nationale. Pour y parvenir, il propose un programme de soutien aux secteurs porteurs de croissance, axé sur l’apurement des dettes de l’État envers les acteurs économiques et la réorganisation et l’optimisation des investissements publics pour en améliorer l’efficacité.

Taux de croissance du PIB révisé à 8,0%

Avec cette loi de finances rectificatives, le gouvernement entend donc renforcer la discipline budgétaire, assurer une meilleure gouvernance financière et accompagner la relance de l’économie sénégalaise. Déjà, 500,9 milliards FCFA sont mobilisés dans ce présent projet de loi finances rectificatives pour épurer la dette intérieure. Relativement au nouveau cadrage budgétaire, le ministre a précisé qu’il reflète une approche réaliste et responsable de nos capacités financières. Ainsi, le taux de croissance du PIB est révisé à 8,0% contre 8,8% initialement prévu, soit un ajustement de 0,8 point de pourcentage. Cette révision, bien que traduisant une certaine prudence, maintient néanmoins un objectif de croissance ambitieux avec une croissance hors hydrocarbures estimée à 3,8%. Relativement à l’interpellation sur la baisse de l’investissement, le ministre a relevé qu’il y a deux types d’investissements : des investissements sur ressources externes et d’autres sur ressources internes. Il a fait noter qu’au moment de la programmation, ils étaient à un peu plus de 440 milliards FCFA, alors qu’ils étaient en réalité à plus de 1140 milliards par an. “Dans ce volume, il y avait des investissements incompressibles. L’option a été de s’ajuster sur l’investissement interne. Des efforts ont été faits afin d’investir sur la formation brute du capital fixe qui correspond fondamentalement au terme économique d’investissement », selon le ministre des Finances. 

Mieux, souligne-t-il, en dernière analyse, plus de 200 projets de la LFI ont été supprimés, car ils ne correspondaient véritablement pas à un vrai investissement

Silèye MBODJI 

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Source : https://letemoin.sn/2025/06/30/relance-de-leconomi...