RÉSULTATS BACCALAURÉAT 2025 : Les établissements catholiques de Dakar sauvent l’honneur de l’école sénégalaise

 
Dans un contexte national alarmant où moins de la moitié des candidats ont décroché leur baccalauréat, les établissements catholiques de Dakar affichent un taux de réussite exceptionnel de 91,69 %. Une performance qui contraste fortement avec la moyenne nationale (42,85 %) et met en lumière la solidité d’un modèle éducatif fondé sur l’exigence, la rigueur et des valeurs profondément ancrées.
Alors que les résultats du baccalauréat 2025 ont semé la consternation dans de nombreux foyers sénégalais, un réseau d’écoles tire son épingle du jeu, celui de l’enseignement catholique. Dans un communiqué officiel, l’Office Diocésain de l’Enseignement Catholique (ODEC) de Dakar annonce un taux de réussite de 91,69 %, bien loin devant la moyenne nationale qui plafonne à 42,85 %. Ce contraste spectaculaire met en lumière la résilience, l’efficacité et l’organisation méthodique d’un système éducatif longtemps salué pour sa stabilité et sa constance dans l’excellence.
Sainte-Jeanne d’Arc ou de l’Institution René Merceron, ont fait de 100 %, toutes séries confondues
Sur 2 287 candidats présentés dans les 16 établissements catholiques de l’archidiocèse de Dakar, 2 042 ont décroché leur diplôme, dont 665 avec mention. Trois élèves se sont hissés à la plus haute distinction avec une mention Très Bien, 136 ont obtenu la mention Bien et 526 la mention Assez Bien. Ce taux global de 32,55 % de mentions parmi les admis vient souligner non seulement l’efficacité du système mais aussi la qualité des résultats obtenus.
 
Notre-Dame, l’Immaculée Conception, Collège Thiandoum affichent des résultats dépassant les 97 %
Les écoles catholiques ont donc non seulement réussi à faire passer un maximum d’élèves, mais elles l’ont fait avec brio. Certaines institutions, à l’image de Sainte-Jeanne d’Arc ou de l’Institution René Merceron, atteignent même un taux de réussite de 100 %, toutes séries confondues. D’autres établissements comme Notre-Dame, l’Immaculée Conception de Dakar ou encore le Collège Thiandoum affichent des résultats dépassant les 97 %, confirmant l’homogénéité de la performance du réseau.
Même les écoles les moins performantes, à l’instar du Collège Saint-Jean de Nianing, qui affiche un taux de 68,97 %, se positionnent au-dessus ou à proximité de la moyenne nationale, ce qui en dit long sur l’écart qualitatif qui s’est creusé entre ces établissements et le reste du système éducatif.
 
Un contraste saisissant avec le paysage national
 
Au niveau national, les chiffres sont pour le moins inquiétants. Sur 166 439 inscrits, 69 474 seulement ont été admis, soit un peu plus de 4 candidats sur 10. Ce taux représente une baisse drastique par rapport aux années précédentes, notamment en 2023, où le taux avoisinait les 50 %. Dans certaines académies, notamment en milieu rural, les résultats frisent même la catastrophe, avec des taux d’admission tombant sous la barre des 30 %.
Dans ce climat d’échec généralisé, la réussite des établissements catholiques de Dakar ne peut être ignorée. Elle pose inévitablement la question des facteurs différenciateurs entre les écoles confessionnelles, souvent gérées avec discipline et indépendance, et un système public trop souvent miné par les grèves, le manque de moyens, l’instabilité administrative et une démotivation croissante du corps enseignant.
 
Une vision éducative fondée sur l’intégralité de la personne
 
Pour l’ODEC-Dakar, ces résultats ne doivent rien au hasard. Ils s’inscrivent dans une philosophie éducative construite sur des décennies d’expérience, alliant exigence académique et formation humaine. L’Abbé Georges G. Diouf, Directeur Diocésain de l’ODEC, insiste sur la vocation profonde de l’école catholique : « Notre engagement à promouvoir la personne de l’élève dans toutes ses dimensions, dont celle intellectuelle, a déjà produit d’excellents résultats scolaires dans nos écoles. ». Inspirée des principes éducatifs chrétiens, cette approche accorde une place égale à la transmission des savoirs, à la formation morale et à l’accompagnement individuel. Elle promeut une pédagogie de la responsabilité, du respect et du travail bien fait, qui semble porter ses fruits année après année. Déjà en 2023, les établissements de l’ODEC affichaient près de 95 % de réussite au baccalauréat, confirmant une régularité exemplaire.
 
Une école ouverte à tous et au service de la société
 
Contrairement à certaines idées reçues, les écoles catholiques de Dakar ne sont pas réservées à une élite sociale ou confessionnelle. « Ouverte à tous, quelles que soient leurs origines, leurs opinions ou leurs croyances, l’école catholique remplit une mission d’ordre public au service de la société sénégalaise », rappelle l’Abbé Diouf. Cette dimension inclusive est un pilier fondamental de leur mission : accueillir, former, éduquer et préparer les jeunes Sénégalais à devenir des citoyens éclairés et responsables.
En pleine crise de confiance dans l’école publique, le modèle des établissements catholiques propose un repère rassurant pour de nombreuses familles. Encadrement rigoureux, stabilité du corps professoral, qualité des infrastructures, implication des parents, orientation éthique du projet pédagogique… tout semble converger vers un cadre propice à la réussite.
 
Une promesse d’excellence renouvelée
 
Dans un pays où le système éducatif peine à se réinventer, les résultats des établissements catholiques sonnent comme un rappel à l’ordre, voire un modèle à observer. Si l’objectif n’est pas de généraliser un modèle confessionnel, il est clair que les clés du succès de ces écoles pourraient inspirer des réformes durables dans l’enseignement public sénégalais.
L’ODEC ne compte pas s’arrêter là. À travers son directeur, elle renouvelle son engagement à servir la jeunesse sénégalaise, à soutenir les familles et à contribuer activement à l’édification d’un Sénégal plus juste, plus cultivé et plus solidaire. Dans un pays où l’avenir dépend plus que jamais de la qualité de l’éducation, cette performance n’est pas seulement une réussite scolaire : c’est un acte de foi en l’avenir.
Souvent cités en exemple, les établissements catholiques continuent de faire la preuve qu’un autre enseignement est possible. Un enseignement qui éduque autant qu’il instruit, qui forme des têtes bien pleines, mais aussi des cœurs bienfaits. En cette année 2025 difficile pour l’école sénégalaise, ce réseau d’écoles offre un exemple tangible de ce que la volonté, l’organisation et la vision éducative peuvent accomplir. 
 
 
Baye Modou Sarr