À la suite du rappel à Dieu de notre collègue, El Hadji Diouf, j’aimerai à travers cette contribution tout d’abord présenter mes sincères condoléances à la famille biologique du défunt, à la communauté éducative de Kaolack, mais aussi et surtout à l’Association des Professeurs d’Allemand du Sénégal (APAS) dont il fut un illustre membre. À travers cet article, je tiens également à rendre un vibrant hommage à ce vaillant professeur d’allemand dont les qualités humaines avaient atteint le point culminant de ce que l’on pourrait attendre et/ou espérer d’un homme sage.
Pour rappel, El Hadji Mamadou Diouf était un Professeur d’Allemand en service au lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack. C’est le 15 janvier 2018 que l’ange de la mort est venu frapper à sa porte ; nous l’arrachant ainsi à notre affection. Il est des douleurs difficiles à consoler, mais quelques mots pourraient dans une certaine mesure les apaiser. La vie est certes éphémère, mais le souvenir d’un être cher reste toujours. En effet, c’est avec une grande tristesse que j’ai appris la soudaine disparition de ce professeur modèle avec qui j’ai correspondu quelques jours avant. Cette nuit, alors que je venais juste d’éteindre mon ordinateur pour aller au lit, j’entendis mon portable signaler un message WhatsApp qui provenait du collègue Dr. Louis Ndong m’annonçant ainsi le rappel à Dieu du ,,Grand’’ El Hadj Diouf’. J’avoue que j’étais très abattu, mais quand j’ai fouillé dans mes souvenirs les quelques moments passés avec lui, soit à l’Institut Goethe de Dakar, soit dans les régions à travers les séminaires de formation continue, je me suis résigné et j’ai dit que El Hadj n’est pas en réalité mort, il est juste parti de l’autre bord. C’est certes un coup dur pour sa famille et pour ceux qui l’ont connu et côtoyé, mais en tant que croyants il ne nous est pas permis de considérer la mort comme une fin en soi, mais plutôt comme une phase de transition normale par laquelle tout être humain devra passer pour pouvoir atteindre le bonheur sans fin. Puisse l’âme de El Hadj Mamadou Diouf reposer en paix. Je crois fermement que Dieu l’acceptera à bras ouverts pour tout le bien qu’il a fait alors qu’il était sur terre.
Pierre Corneille fait dire à Rodrigue, dans le Cid : <>. Il est vrai que le professeur d’allemand El Hadj Mamadou Diouf était encore jeune quand son pèlerinage sur terre prenait fin, mais le talent et les dons innés dont Dieu lui avait fait grâce, n’avaient pas besoin d’attendre l’âge de la retraite pour s’exprimer. D’aucuns se demanderont si je suis son camarade de promotion ou son parent ; mais je les rassure que ce n’est pas le cas (>>weder…, noch<<). Il pourrait être même mon professeur si son premier lieu de service avait été Joal. Bref, on n’a pas forcément besoin de vivre longtemps avec une personne ou de la fréquenter de manière quotidienne pour pouvoir détecter ses qualités et/ou ses défauts. C’est juste que les actes posés par ce brillant professeur d’allemand ne peuvent pas passer inaperçus. Je ne fais que confirmer les témoignages des uns et des autres sur sa personne. Les gens qui l’ont côtoyé savent qu’il était une personne simple, calme, posée, pieuse, vertueuse, respectueuse, intègre, tolérante, disponible, sociable (>>im Sinne von kontaktfreudig<<) et très discrète. Il aimait son métier et était d’une générosité intellectuelle indescriptible. Derrière cette nature simple, voire même timide, se cachait une force tranquille. Nul n’est besoin de rappeler qu’El Hadj Mamadou Diouf était un As de la coopération interculturelle. Le sérieux et l’engagement dont il a toujours su faire montre pendant sa carrière, ont porté des fruits. Ce n’est pas un hasard si le lycée dans lequel il servait à Kaolack, a été érigé en 2008 en <>.
En outre, j’ai lu à travers quelques témoignages que c’est lui l’initiateur du Projet d’Action Educative (PAE) entre la ville d’Osterode Am Harz (Allemagne) et Kaolack. En l’espace de six ans plus de 50 Kaolackois ont, grâce à lui, pu découvrir l’Allemagne et plus de 50 Osterodiens ont voyagé au pays de la <> (Sénégal). Le travail titanesque qu’il a abattu dans cet établissement depuis son affectation vers 2002 reste encore gravé dans les mémoires de beaucoup de jeunes de Kaolack. Il aimait faire les échanges d’expériences entre collègues (>>teamfähig<<) parce qu’il était convaincu que les différences d’opinions ont toujours mené à la clarté. Si aujourd’hui le lycée de Kaolack est cité comme exemple de coopération interculturelle, c’est grâce à son dévouement, à ses initiatives personnelles en dehors de la classe, à l’esprit d’équipe, mais aussi et surtout à l’amour ineffable qu’il portait pour son terroir le Saloum.
Il faut aussi dire que les jeunes collègues qui sont venus après ont fort heureusement compris sa philosophie pour pouvoir collaborer parfaitement avec lui. Chers collègues Djibril Thiam, Adama Faye et Mbery Faye, c’est dommage que votre doyen soit parti d’une manière si brusque en pleine année scolaire, mais une chose est sûre, il a déjà posé les jalons de l’épanouissement de notre discipline dans la zone, à votre tour maintenant de maintenir, voire même de hisser le flambeau très haut.
Considérez l’héritage qu’il vous a légué comme une source de motivation qui vous permettra de mener la barque avec succès. Je demeure convaincu que si vous suivez ses pas en essayant par moments d’apporter vos touches personnelles, vous pourrez assurer à notre discipline des lendemains meilleurs.
<> disait le grand poète allemand Johann Wolfgang von Goethe et j’ose dire que El Hadj Mamadou Diouf s’accrochait fermement à cette maxime parce qu’il était très actif. Les quelques projets qu’il a eu à développer seul ou de concert avec ses collègues. constituent des exemples révélateurs. Voici un professeur qui savait comment séduire ses apprenants pour faire passer ses messages.
Rappelons au passage qu’il était un multiplicateur très dévoué à la tâche et qui accordait beaucoup plus d’importance au savoir (>>Wissbegier<<) qu’au perdiem reçu à travers les séminaires de formation (>>Aus-und Fortbildungen<<). L’Association des Professeurs d’Allemand du Sénégal (APAS) a perdu un élément clé. Monsieur El Hadj Mamadou Diouf, tu fus une référence non seulement pour tes élèves mais aussi pour tes collègues. L’occasion m’est donnée pour lancer un appel à la jeune génération de professeurs d’allemand dont je fais partie. Chers collègues, à l’exemple du défunt, sachons cultiver en nous l’esprit d’équipe, la générosité intellectuelle, le sens de l’entregent, soyons dynamiques, échangeons nos expériences, n’ayons pas peur de la confrontation d’idées. Ainsi nous pourrons hisser notre discipline vers les cieux du rayonnement.
A travers mes échanges avec El Hadj Mamadou Diouf, j’ai pu découvrir en cette personne des qualités humaines exceptionnelles. Il était un progressiste, un positiviste et un innovateur. Dans le cadre de la coopération il était une personne qui savait se faire respecter par ses pairs blancs. Il n’attendait pas tout des allemands et savait se débrouiller avec les maigres moyens dont il disposait. Selon Albert Einstein la valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir. En dehors de ses heures de cours, il acceptait de braver la canicule du Saloum pour mener avec ses élèves des activités parascolaires ; toujours prêt à dépenser son temps, son énergie et son argent. ,,Il n’est nul besoin d’aller jusqu’en Mauritanie pour se convaincre de l’existence ou de la présence massive de dromadaires et de chameaux’’. Le dynamisme du club d’allemand du lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack n’est plus à démontrer. Je me limiterais à ceci, pour donner aux Kaolackois et Kaolackoises la possibilité d’allonger la liste des bienfaits de ce vaillant soldat du savoir.
Grand El Hadji Mamadou Diouf, laisse-moi te dire enfin que je n’ai pas du tout regretté d’avoir fait ta connaissance en 2012 ; année à laquelle j’ai embrassé le métier de professeur d’allemand. Depuis lors tu n’as cessé de me prodiguer des conseils à chaque fois qu’on se rencontrait. Le Point E était notre lieu de rencontre préféré, à chaque fois que tu passais à l’Institut Goethe, on allait ensemble boire notre fameux <> avec les professeurs Louis Ndong et Aliou Pouye chez Diallo le guinéen.
Que de beaux moments passés avec toi malgré le nombre de kilomètres séparant nos lieux de service ! En psychologie ont dit qu’être reconnaissant est plus qu’une règle de courtoisie, c’est un moyen de traverser les frontières pour atteindre un niveau plus émotionnel, personnel et même spirituel. C’est pourquoi je tenais à te rendre cet hommage. Grand Professeur, repose en paix et que le paradis soit ta demeure.
Gabriel Thior, Professeur d’Allemand
Pour rappel, El Hadji Mamadou Diouf était un Professeur d’Allemand en service au lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack. C’est le 15 janvier 2018 que l’ange de la mort est venu frapper à sa porte ; nous l’arrachant ainsi à notre affection. Il est des douleurs difficiles à consoler, mais quelques mots pourraient dans une certaine mesure les apaiser. La vie est certes éphémère, mais le souvenir d’un être cher reste toujours. En effet, c’est avec une grande tristesse que j’ai appris la soudaine disparition de ce professeur modèle avec qui j’ai correspondu quelques jours avant. Cette nuit, alors que je venais juste d’éteindre mon ordinateur pour aller au lit, j’entendis mon portable signaler un message WhatsApp qui provenait du collègue Dr. Louis Ndong m’annonçant ainsi le rappel à Dieu du ,,Grand’’ El Hadj Diouf’. J’avoue que j’étais très abattu, mais quand j’ai fouillé dans mes souvenirs les quelques moments passés avec lui, soit à l’Institut Goethe de Dakar, soit dans les régions à travers les séminaires de formation continue, je me suis résigné et j’ai dit que El Hadj n’est pas en réalité mort, il est juste parti de l’autre bord. C’est certes un coup dur pour sa famille et pour ceux qui l’ont connu et côtoyé, mais en tant que croyants il ne nous est pas permis de considérer la mort comme une fin en soi, mais plutôt comme une phase de transition normale par laquelle tout être humain devra passer pour pouvoir atteindre le bonheur sans fin. Puisse l’âme de El Hadj Mamadou Diouf reposer en paix. Je crois fermement que Dieu l’acceptera à bras ouverts pour tout le bien qu’il a fait alors qu’il était sur terre.
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En outre, j’ai lu à travers quelques témoignages que c’est lui l’initiateur du Projet d’Action Educative (PAE) entre la ville d’Osterode Am Harz (Allemagne) et Kaolack. En l’espace de six ans plus de 50 Kaolackois ont, grâce à lui, pu découvrir l’Allemagne et plus de 50 Osterodiens ont voyagé au pays de la <
Il faut aussi dire que les jeunes collègues qui sont venus après ont fort heureusement compris sa philosophie pour pouvoir collaborer parfaitement avec lui. Chers collègues Djibril Thiam, Adama Faye et Mbery Faye, c’est dommage que votre doyen soit parti d’une manière si brusque en pleine année scolaire, mais une chose est sûre, il a déjà posé les jalons de l’épanouissement de notre discipline dans la zone, à votre tour maintenant de maintenir, voire même de hisser le flambeau très haut.
Considérez l’héritage qu’il vous a légué comme une source de motivation qui vous permettra de mener la barque avec succès. Je demeure convaincu que si vous suivez ses pas en essayant par moments d’apporter vos touches personnelles, vous pourrez assurer à notre discipline des lendemains meilleurs.
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Rappelons au passage qu’il était un multiplicateur très dévoué à la tâche et qui accordait beaucoup plus d’importance au savoir (>>Wissbegier<<) qu’au perdiem reçu à travers les séminaires de formation (>>Aus-und Fortbildungen<<). L’Association des Professeurs d’Allemand du Sénégal (APAS) a perdu un élément clé. Monsieur El Hadj Mamadou Diouf, tu fus une référence non seulement pour tes élèves mais aussi pour tes collègues. L’occasion m’est donnée pour lancer un appel à la jeune génération de professeurs d’allemand dont je fais partie. Chers collègues, à l’exemple du défunt, sachons cultiver en nous l’esprit d’équipe, la générosité intellectuelle, le sens de l’entregent, soyons dynamiques, échangeons nos expériences, n’ayons pas peur de la confrontation d’idées. Ainsi nous pourrons hisser notre discipline vers les cieux du rayonnement.
A travers mes échanges avec El Hadj Mamadou Diouf, j’ai pu découvrir en cette personne des qualités humaines exceptionnelles. Il était un progressiste, un positiviste et un innovateur. Dans le cadre de la coopération il était une personne qui savait se faire respecter par ses pairs blancs. Il n’attendait pas tout des allemands et savait se débrouiller avec les maigres moyens dont il disposait. Selon Albert Einstein la valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir. En dehors de ses heures de cours, il acceptait de braver la canicule du Saloum pour mener avec ses élèves des activités parascolaires ; toujours prêt à dépenser son temps, son énergie et son argent. ,,Il n’est nul besoin d’aller jusqu’en Mauritanie pour se convaincre de l’existence ou de la présence massive de dromadaires et de chameaux’’. Le dynamisme du club d’allemand du lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack n’est plus à démontrer. Je me limiterais à ceci, pour donner aux Kaolackois et Kaolackoises la possibilité d’allonger la liste des bienfaits de ce vaillant soldat du savoir.
Grand El Hadji Mamadou Diouf, laisse-moi te dire enfin que je n’ai pas du tout regretté d’avoir fait ta connaissance en 2012 ; année à laquelle j’ai embrassé le métier de professeur d’allemand. Depuis lors tu n’as cessé de me prodiguer des conseils à chaque fois qu’on se rencontrait. Le Point E était notre lieu de rencontre préféré, à chaque fois que tu passais à l’Institut Goethe, on allait ensemble boire notre fameux <
Que de beaux moments passés avec toi malgré le nombre de kilomètres séparant nos lieux de service ! En psychologie ont dit qu’être reconnaissant est plus qu’une règle de courtoisie, c’est un moyen de traverser les frontières pour atteindre un niveau plus émotionnel, personnel et même spirituel. C’est pourquoi je tenais à te rendre cet hommage. Grand Professeur, repose en paix et que le paradis soit ta demeure.
Gabriel Thior, Professeur d’Allemand