Jean-Yves Le Drian veut des décisions fortes. Le chef de la diplomatie française a fixé trois priorités pour la réunion du Groupe international de soutien au Liban, co-présidée par la France et l'ONU ce mecredi : « inciter les autorités libanaises à prendre conscience de la gravité de la situation, leur proposer d'avancer vers les réformes et faire en sorte qu'un gouvernement soit nommé rapidement. »
« Tout retard va continuer à aggraver la situation », a dit craindre le ministre des Affaires étrangères. Il est donc urgent, selon lui, de lancer « un appel fort à destination de tous ceux qui peuvent agir pour que le Liban puisse retrouver de la stabilité ».
Le gouvernement libanais a démissionné le 29 octobre et depuis, plusieurs personnalités pressenties pour devenir Premier ministre ont jeté l'éponge. Les manifestants mobilisés depuis des semaines réclament la formation d'un gouvernement de technocrates et d'indépendants, en rupture avec le système politico-confessionnel du pays.
Problème de charisme et de soutien
Une tâche difficile, analyse l'économiste libanais Dan Azzi. « Un gouvernement de technocrates ne possède pas le charisme et le soutien nécessaires pour dire "Libanais, Libanaises, écoutez : nous devons en passer par 5 années de régime sec, nous devons faire ceci et cela et ça sera douloureux, mais je vous promets qu'à la fin, nous nous en sortirons et que les choses iront mieux". Quelqu'un doit faire ce discours. S'agira-t-il d'un génie dont personne n'a jamais entendu parler et qu'on a fait venir pour devenir ministre ? Ou s'agira-t-il de quelqu'un qui dirige un parti dont les membres sont prêts à mourir pour lui ? C'est toute la question. »
« Tout retard va continuer à aggraver la situation », a dit craindre le ministre des Affaires étrangères. Il est donc urgent, selon lui, de lancer « un appel fort à destination de tous ceux qui peuvent agir pour que le Liban puisse retrouver de la stabilité ».
Le gouvernement libanais a démissionné le 29 octobre et depuis, plusieurs personnalités pressenties pour devenir Premier ministre ont jeté l'éponge. Les manifestants mobilisés depuis des semaines réclament la formation d'un gouvernement de technocrates et d'indépendants, en rupture avec le système politico-confessionnel du pays.
Problème de charisme et de soutien
Une tâche difficile, analyse l'économiste libanais Dan Azzi. « Un gouvernement de technocrates ne possède pas le charisme et le soutien nécessaires pour dire "Libanais, Libanaises, écoutez : nous devons en passer par 5 années de régime sec, nous devons faire ceci et cela et ça sera douloureux, mais je vous promets qu'à la fin, nous nous en sortirons et que les choses iront mieux". Quelqu'un doit faire ce discours. S'agira-t-il d'un génie dont personne n'a jamais entendu parler et qu'on a fait venir pour devenir ministre ? Ou s'agira-t-il de quelqu'un qui dirige un parti dont les membres sont prêts à mourir pour lui ? C'est toute la question. »
Selon la Banque mondiale, le Liban sera en récession en 2019. Environ un tiers des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, tandis que le chômage, qui atteint plus de 30 % chez les jeunes, n'a eu de cesse de grimper ces dernières années.
La dégradation économique pousse de plus en plus de Libanais à chercher de l’aide.
La dégradation économique pousse de plus en plus de Libanais à chercher de l’aide.