leral.net | S'informer en temps réel

Sa mère l'a oublié, du jour au lendemain

Aujourd'hui, c'est la journée mondiale contre Alzheimer. En Belgique, on recense officiellement quelque 165.000 cas mais selon la Fondation pour la recherche de la maladie d'Alzheimer, ils seraient bien plus nombreux...


Rédigé par leral.net le Vendredi 21 Septembre 2012 à 12:34 | | 0 commentaire(s)|

Sa mère l'a oublié, du jour au lendemain
Cyril Massarotto, l'auteur français du roman à succès "Dieu est un pote à moi", aborde la maladie dans un nouveau roman: "Le Premier Oublié".

Madeleine, maman de trois enfants adultes et indépendants, oublie quelques petites choses du quotidien. Jusqu'au jour où elle se trouve handicapée par ses trous noirs et ne parvient plus à savoir où elle a mis sa voiture ni même quelles sont la marque et la couleur du véhicule recherché... Son fils, Thomas, va l'emmener chez le médecin. Le verdict tombe. Neuf lettres qui tombent comme un couperet: Alzheimer. Thomas encaisse le coup et se prépare au pire, mais il ne s'attendait pas à ce que sa mère l'oublie en premier, du jour au lendemain. Dans "Le Premier Oublié", Cyril Massarotto aborde cette maladie, avec beaucoup d'émotion et une touche d'humour salvatrice et bienfaitrice. Rencontre avec l'auteur.

Le point de départ est donné par des oublis de la maman au quotidien jusqu'à ce que le verdict d'Alzheimer tombe... Alzheimer, c'est quelque chose qui vous touche personnellement?
Oui. Mon oncle a été touché par la maladie. Ma mère s'est occupée de lui. J'étais enfant mais j'étais le témoin silencieux. Je voyais ma mère rentrer de ses visites. Jusqu'au jour où, elle a dit: "Il m'a oubliée!" J'ai toujours su qu'un jour j'en ferai un livre. Je l'ai laissé mûrir. J'ai toujours su que ça faisait partie de ces petits éléments qui allaient devenir quelque chose.

Alzheimer, ça vous fait peur?
Oui. Pas pour moi, mais plutôt pour ma mère. Son frère l'a eu. On sait ce que c'est...

Ce livre est donc un exutoire?
Oui. Totalement. Mais j'ai vraiment voulu garder le côté roman à ça. J'espère que ce n'est pas lourdement traité. Je tenais vraiment à faire rire aussi avec ce sujet grave. Le sujet est déjà chargé, il ne fallait pas rajouter de la lourdeur à cela. J'ai voulu amener de l'humour. Charlie Chaplin disait: "Une journée sans rire est une journée perdue". Pour moi, ça s'applique aux romans. Je dirais: "Un livre qu'on lit sans rire est un livre perdu."

Dans ce livre, on lit deux points de vue: celui du fils, Thomas, "le premier oublié" et de Madeleine sa maman...
C'était le plus intéressant à écrire. On est le fils et aussi la malade. On suit l'évolution de ces personnages sur huit ans. On vit comme elle, avec elle. Puis on bascule avec elle lors de l'annonce du diagnostic et de l'évolution de la maladie...

"Le Premier Oublié", Cyril Massorotto, XO Editions