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Scandales financiers à répétition non élucidés : Gouvernance sobre et vertueuse, où es-tu ?

S'il y a un phénomène très grave qui prend de l'ampleur et menace la société, sans qu'aucun acte ne soit posé pour y remédier, c'est bien la série des détournements de deniers publics qui éclatent au quotidien. Aujourd'hui, ce problème est tellement banalisé, qu'il donne l'impression d’être légalisé alors que le Président Sall avait vendu à ses compatriotes, la «gouvernance sobre et vertueuse» et promis de mettre l'argent public, «dans les choses fondamentales pour le développement économique et social». Hélas ! La réalité est tout autre. "Tribune"


Rédigé par leral.net le Samedi 29 Octobre 2022 à 12:50 | | 0 commentaire(s)|

Aujourd'hui, le nébuleux contrat d'achat d'armes d'une valeur de 45 milliards FCfa signé par l’État du Sénégal avec le sulfureux nigérien «Petit Boudé» vient allonger la longue liste des scandales qui jalonnent le régime Apr. Et le plus cocasse dans cette situation, est le fait que dans sa réponse apportée à cette affaire dont l’ancien ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall et Abdoulaye Daouda Diallo ont été cités, le Gouvernement du Sénégal «réitère sa ferme volonté d’une gouvernance des ressources publiques marquée du sceau de la transparence et de reddition des comptes». Faut-il en rire ou en pleurer ?

Parce que les actes sont aux antipodes des propos du gouvernement. Et on a vraiment du mal aujourd'hui à croire, que tout cela se passe sous le magistère du Président Sall, chantre de la «gouvernance sobre et vertueuse».

Après son fameux «je ne protégerai personne», la consigne du chef à ses ouailles semble être devenue «tant que vous serez avec moi, vous serez protégés». Sinon, comment comprendre le fait qu'avec la série de scandales qui éclatent journellement, que le Président Sall ne prenne aucune sanction pour mettre fin à cette prédation des ressources publiques ?

Pourtant, l'argent public est sacré et il doit être bien géré. Quiconque le vole, doit subir les rigueurs de la loi. Et d'ailleurs, le Président Sall qui regarde ses affidés s'adonner à la nouba avec l'argent public sans y mettre le holà, est celui-là même, qui avait déclaré à ses compatriotes, que la «la loi sera égale pour tout le monde, qu'on soit du même parti ou pas».

C'est encore lui qui tenait ces propos : «Moi, je veux une gouvernance sobre, vertueuse, efficace. L'argent public, je le mettrai dans les choses fondamentales pour le développement économique et social». Mais aujourd'hui, le constat est que l'argent public va dans les poches de quelques bienheureux, qui s'en donnent à cœur joie, sans être inquiétés le moins du monde.

Pourtant, le détournement de deniers publics est qualifié de délit, dont l’auteur est passible d’une peine d’emprisonnement de cinq (5) à dix (10) ans en vertu de l’article 152 du Code pénal. En outre, il est prévu que la personne inculpée, doit impérativement être placée sous mandat de dépôt si le montant est égal ou supérieur à un (1) million de francs Cfa. Mais ce qui choque le plus est que présentement, ce ne sont pas des millions mais des milliards par centaines, voire des milliers, qui sont engloutis par ces gloutons «argentivores».

Et cette sorte de «laisser voler» auquel on a droit aujourd’hui, n'augure rien de bon et risque en fin de compte, d'avoir des conséquences fâcheuses sur la bonne marche du pays. Tout simplement parce que ces orgies avec les ressources publiques, se passent au moment où les populations sont exténuées par la cherté de la vie, avec une flambée quotidienne des prix des denrées, des factures d'eau, d’électricité et autres produits de consommation ; où les hôpitaux manquent de tout ; où les abris provisoires pullulent comme il n'est pas permis ; au moment où les ex-employés des sociétés dissoutes comme la Sotrac, Sias et autres se meurent, faute d'argent que l’État reste leur devoir, etc. Pour dire que les moyens existent, mais ils sont détournés à d'autres fins.

Combien de problèmes aurait pu régler tout l'argent distrait dans les caisses de la Sar, la Poste, le Trésor, sans compter les affaires Petrotim, Prodac, Bictogo, les 94 milliards, le Coud, les 52 milliards des cartes numérisées... et la liste est loin d’être exhaustive. Ce qui révulse le plus, est que les auteurs de ces crimes économiques semblent être au-dessus des lois, car l'appartenance au parti au pouvoir leur confère une certaine impunité. Pour preuve, tous ceux qui ont été épinglés par les corps de contrôle, ont été passés à la blanchisserie et lavés plus blanc qu'Omo, avant d'être... promus !

Si ce n'est pas une prime à l'impunité, c'est quoi même ?

Aussi, force est de reconnaître qu'en matière de détournements de deniers publics, le régime du Président Macky Sall a touché le fond, dépassant de loin les régimes du Ps et du Pds. Parce qu'en dix ans de règne et la flopée de scandales financiers dénombrés, aucun délinquant à col blanc n'a été arrêté et traduit devant les tribunaux. Ce qui est surtout à craindre aujourd'hui, est que le «laisser voler» auquel on assiste, ne finisse par susciter le ras-le-bol des populations, étant entendu que tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin elle se casse.

Parce que le détournement impuni de l'argent du contribuable, est non seulement une injustice flagrante, mais il plombe le développement, décourage les populations et finit par entraîner la révolte et installer l'instabilité. Car rien ne justifie le fait que les délinquants à col blanc s'en donnent à cœur joie, au vu et au su de tout le monde, sans être inquiétés ; et au même moment, les auteurs de menus larcins infestent les prisons, alors que la loi est censée être égale pour tous.






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