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Scissions au sein des partis de la Gauche : d’où vient la guéguerre ? (Par Waly Ndiaye)

Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Août 2017 à 14:23 | | 0 commentaire(s)|

Au-delà  du potentiel résiduel d’individualisme, de nombrilisme et de soucis crypto-personnels de carrière politique, propres à  quelques individualités politiques,  la première difficulté et source de division entre Marxistes- Léninistes, dans un contexte de  triomphe conjoncturel du Capitalisme et de globalisation de l’Economie, réside dans le  manque de consensus sur le type  de relations à entretenir avec cette nouvelle réalité ambiante du  Capital asphyxiant.

Ce nouveau dilemme posé aux Marxistes, s’explique par une méprise de départ par certains, de l’essence même du Capital et de son importance dans le processus de Développement économique et social de toute communauté humaine.

Pourtant c’est cette importance qui a focalisé toute l’attention des concepteurs du Socialisme scientifique,  Marx, Engels et Lenine, et a amené ces derniers à y  concentrer toutes leurs réflexions et toutes leurs énergies. 




Ainsi l’étude  du Capital, de la propriété privée et  du Travail qui le génèrent, mais surtout des subtilités avec lesquelles  le Capital structure  la Société, constitue la quintessence du Marxisme-Léninisme qui ne saurait se réduire à de simples pétitions de principes.

 A ce stade  de l’analyse de l’utilité et de la puissance transformatrice du capital, comme facteur de production,  il ne saurait encore y avoir de divergence  entre un Marxiste et un libéral. Ils brûlent tous d’envie et d’ardeur pour  sa possession afin de réaliser  le bien-être, individuel ou collectif, selon.

Marxistes et capitalistes ont donc incontestablement une base commune d’analyse et de  prospectives du Capital en tant que facteur de production et moyen pour vaincre et convaincre. Les divergences prennent leur source d’abord sur les origines, la constitution ou l’accumulation de celui –ci ( licites vs illicites) et les finalités recherchées ( individualisme vs Collectivisme).

La bataille idéologique qui se situe au niveau de la formation du Capital et de ses  finalités, a connu son apogée avec l’avènement de la Grande Révolution d’Octobre de 1917, dont les répercussions  au fil du temps, ont été à la base de changements profonds au sein des Etats, relativement aux paradigmes de l’Economie politique et au niveau international par rapport aux données de la géopolitique mondiale ( Luttes  des libérations, Indépendances, conquêtes sociales) .

A terme,  même si le Camp socialiste s’est beaucoup affaissé avec l’éclatement du bloc socialiste, le plus important est que partout aujourd’hui, « l’ Etat »  forme d’expression de domination de classe,  a profondément changé dans sa forme de dévolution et d’exercice du Pouvoir.

A travers de nouveaux  mécanismes plus inclusifs, l’Etat est devenu, moins autoritaire, plus démocratique. Alors cette nouvelle donne n’a pas manqué  de brouiller les repères d’une certaine frange du Camp socialiste, les caciques surtout, qui se retrouvent avec l’herbe coupée sous les pieds.

Par contre, ceux du camp socialiste qui pensent qu’avec la nouvelle donne démocratique, la lutte des classes devait sortir des tranchées où on l’avait confinée pour prendre une nouvelle forme, se trouvent taxés de réformistes ou de révisionnistes.

 Ce faisant, au plan international comme au plan national,   tous les comptes et mécomptes des Mouvements de la Gauche se retrouvent cotés à l’aune de leur aptitude ou non, à pouvoir s’ajuster à la nouvelle donne de conquête du Pouvoir et de disponibilité au service du Peuple.

Mais là il faut le souligner, la constante est bien là et elle est  irréversible : seul le peuple souverain donne le Pouvoir et les moyens de l’exercer pour faire face à ses préoccupations et ceci, à travers une expression libre du suffrage universel. Par conséquent, être avec le peuple et pour le peuple, ne saurait se lire ailleurs et autrement, que par le respect de ses choix.

Dès lors est-ce qu’un Marxiste-Léniniste pur et dur peut être distant du choix du peuple ? L’on pourrait aussi se demander s’il est plus pertinent de rester confiner derrière des frontières idéologiques, se toisant les doigts, en marge des  dynamiques de rassemblement autour des difficultés de l’heure de son peuple, qui plus est encore, dans un contexte de compétitions sauvages des peuples et des individus,  que d’intégrer les dynamiques en y apportant, ses idées, son savoir et son savoir-faire à toutes les parties prenantes, pour l’intérêt général.

Le débat au sein des Formations de gauche de notre pays se présente aujourd’hui, en ces termes cruciaux, entre
  le camp des Marxistes, attentistes d’un hypothétique Grand Soir dont l’horizon s’assombrit davantage et les Marxiste, réalistes et constructivistes, membres de Bennoo Bokh Yaakhaar, porteurs de la vision d’un Sénégal émergent à travers un PSE structuré en projets innovants, révolutionnaires tels le PUDC, le RPOMOVILLES,  le PRACAS, la CMU,  les BOURSES Familiales, etc….   

Ceux-là qui s’étonnent du compagnonnage de Marxistes-Léninistes avec des libéraux,  ou bien ils n’ont rien compris du Socialisme scientifique dont la démarche n’est pas du couper/coller, mais plutôt basée sur la réalité historique, sociale, culturelle, économique et politique de chaque pays, ou bien ils ignorent tout du PSE et de ses projets structurants dont la pertinence, la cohérence, la rigueur et l’engagement politique qui les sous-tendent, le disputent  à l’essence révolutionnaire

En vérité , le vrai Marxiste-Léniniste, averti des Enseignements des pionniers de l’idéologie selon lesquels, ce sont les masses qui font la Révolution et au sein de ces masses, la classe ouvrière constitue le fer de lance, n’a pas le droit de rester dans l’expectative, en somnolence, dans un  cocon d’artifices idéologiques  inopérants, pendant que  des forces vives d’obédiences diverses, y compris la grande masse des Travailleurs qui ont accepté dans cette perspective, de nouer un pacte de stabilité et  d’émergence économique (la croissance est déjà au rendez-vous),  ont tous  accepté de faire  don de vie pour leur pays, plus que pour leurs chapelles et leur égoïsme identitaire.

T
oute Révolution se fera par le peuple et avec le peuple et pour le Peuple. Celui-ci  demeure  le seul juge de l’action des politiques et non personne d’autre, l’histoire retiendra.
 
Waly Ndiaye,  Réseau Africain des Syndicalistes chercheurs (ALNA),
   Membre commission Cadres Bennoo bokk Yaakaar