leral.net | S'informer en temps réel

Sénégal – Virements suspects: Un ex-gardien des Lions sommé de justifier 14 milliards FCFA


Rédigé par leral.net le Dimanche 5 Octobre 2025 à 01:33 | | 0 commentaire(s)|

Un nouveau scandale financier d’envergure ébranle les sphères politico-économiques du Sénégal. La Division des Investigations Criminelles (DIC) a été saisie suite à un référé de la Cour des comptes concernant la gestion des finances publiques sur la période 2019-2024. Le dossier, confié au Pool judiciaire financier, révèle des soupçons graves de détournement de fonds publics et blanchiment d’argent, impliquant une trentaine de sociétés privées et plusieurs personnalités influentes.

Des conventions opaques entre l’État et des entreprises privées

L’enquête porte sur plus de 25 entreprises sénégalaises ayant signé avec l’État des conventions de substitution de débiteur. Ces accords, aujourd’hui jugés opaques, permettraient à des entités privées de se substituer à des créanciers ou de bénéficier de paiements publics sans justification claire.

Parmi les sociétés citées figurent notamment :

- Immoland

- Computerland

- Motorsland SARL

- Sored-Mines

- Agripo TV

- Jamaries SA

- Green Sarl


La Cour des comptes dénonce un manque total de traçabilité juridique, l’absence de fondements économiques et un risque élevé de manipulations comptables visant à couvrir des détournements de fonds publics.

Les auditions ont commencé : d’anciens hauts responsables dans le viseur

Les auditions ont démarré cette semaine au niveau de la DIC. Plusieurs dirigeants ont déjà été entendus. L’un des cas les plus médiatisés est celui de Cheikh Ahmed Tidiane Seck, ancien gardien de but de l’équipe nationale, aujourd’hui à la tête de la société SCI FARA.

Il est sommé de justifier un virement bancaire de plus de 14 milliards de FCFA, dont l’origine et la destination restent floues aux yeux des enquêteurs.

Autre figure emblématique dans le viseur : Elhaj Malick Gaye, ancien administrateur général de l’AGETIP (Agence d’exécution des travaux d’intérêt public), également convoqué dans le cadre de cette affaire.

Une affaire explosive à fort potentiel judiciaire

Selon les premiers éléments recueillis, plusieurs conventions passées entre les structures privées et l’État ne reposeraient sur aucune base contractuelle légale. La Cour des comptes évoque également un abus systématique des procédures de délégation de paiement, ce qui aurait facilité des transferts frauduleux de fonds publics à grande échelle.

Cette affaire pourrait bien être l’un des plus grands scandales économiques de la décennie au Sénégal. D’autant que, selon une source proche de l’enquête, "ce n’est que la partie visible de l’iceberg".

Vers un vaste nettoyage dans les finances publiques ?

Au-delà des individus impliqués, ce scandale soulève de sérieuses questions sur la gouvernance financière de l’État, la transparence dans les contrats publics, et le contrôle des flux financiers entre le public et le privé.

Les autorités judiciaires n’excluent pas d’élargir le champ des investigations à d’autres périodes budgétaires, ni de geler les avoirs des personnes concernées, dans l’attente des conclusions définitives.

Un dossier à suivre de très près.