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Transport aérien et activités annexes du Sénégal: Réponse à la sortie du SUTTAAAS


Rédigé par leral.net le Dimanche 29 Octobre 2023 à 17:32 | | 0 commentaire(s)|

Dans votre parution du Vendredi 27 octobre 2023, vous avez rapporté des propos tenus par le syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal (SUTTAAAS). En substance, selon ces syndicalistes, « la direction d’AIBD Assistance services (2AS) refuse d’appliquer la hausse généralisée des salaires en vigueur depuis le 1er juillet 2023, suite à un avis personnel de l’inspecteur régional du travail de Thiès qui n’a pas qualité et compétence d’un juge du travail pour trancher un différend de cette nature ».

Je voudrais d’abord pour leur gouverne, renvoyer ces individus, à l’article L.188 du code du travail qui dispose non seulement que l’inspecteur du travail veille au respect des dispositions du code du travail mais également qu’elle a une mission de conseil qu’elle matérialise par des avis et recommandations tant à l’égard des employeurs que des travailleurs.

A ce titre, selon ledit article, l’inspecteur du travail est chargé « d’éclairer de ses conseils et de ses recommandations, les employeurs et les travailleurs ». Qui plus est, avancer que ma réponse n’est qu’un avis personnel, n’est qu’une vision de l’esprit et de la mauvaise foi. Pis, ils tombent sur le coup de la diffamation et/ou l’offense à agent dans l’exercice de ses fonctions. Seulement, si à ce niveau de responsabilités, ces « responsables » peuvent faire preuve de légèreté ou d’étaler publiquement leur inculture, je voudrais rappeler que la fonction de l’inspecteur du travail est encadrée et à ce titre, il ne peut « agir qu’en légalité ».

En réalité, leur sortie ne me surprend guère en ce sens qu’après une séance de renforcement de capacités en dialogue social que j’avais animée pour eux sur invitation de leur employeur, certains n’avaient mieux trouvé que « j’étais venu leur faire un lavage de cerveau ». Il est temps que ces « responsables » se départissent de leur attitude négative qui n’honore pas leur fonction. Le syndicaliste des temps modernes ne peut ignorer les textes sinon, il devient un danger pour ses mandants qu’il risque à tout moment, de mener à l’échafaud.

Revenant sur la consultation de leur employeur ainsi que tant d’autres comme c’est le cas à chaque adoption d’un nouveau texte, je précise d’abord que la décision de la commission mixte paritaire, ne concerne que le salaire de base catégoriel, seul élément de la rémunération à prendre en considération. Que l’arrêté d’extension de ladite décision, signifie que dans l’absolu, en plus de ses signataires, elle s’applique dans tous ses effets à tous les employeurs et à tous les travailleurs du secteur privé exerçant leurs activités au Sénégal.

Seulement, cette extension ne doit pas non plus, être comprise comme une obligation pour tout employeur de revoir automatiquement ses salaires catégoriels à la hausse. Au cas par cas, le réajustement sera fonction des montants des salaires appliqués dans chaque entreprise comparés à ceux du secteur, prévus par les nouveaux barèmes des salaires catégoriels dans le secteur privé à partir du 1er juillet 2023.

A ce titre, les salaires catégoriels de la grille de 2AS appliqués à ce jour, sont plus favorables (supérieurs) que ceux prévus par les nouveaux barèmes des salaires catégoriels du 1er juillet 2023. Par conséquent, cette entreprise comme tout autre qui avait anticipé sur ces augmentations par un accord d’établissement ou par libéralité de l’employeur, ne sont pas concernées par la mesure, elles n’ont pas à revoir à la hausse leurs salaires catégoriels.

Téne GAYE,
inspecteur régional du travail et de la sécurité sociale de Thiès



Ousmane Wade