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Tripatouillages constitutionnels, déficit de Magistrats et d’avocats, violations des droits, mauvaise gouvernance… des pathologies et des institutions

«Crise de l’Etat de droit en Afrique de l’ouest ? Les nouvelles pathologies de la démocratie représentative et de la gouvernance.» tel est l’intitulé du rapport publié par le think tank afrikajom Center qui, dans la partie consacrée au Sénégal, revient sur les tares qui gangrènent certaines de nos institutions non sans donner des pistes de solutions au régime en place, informe L'As.


Rédigé par leral.net le Mercredi 7 Septembre 2022 à 12:30 | | 0 commentaire(s)|

Afrikajom Center amorce une réflexion stratégique et collective sur les institutions et les mécanismes de régulation légitimes et efficaces. Celle-ci se matérialise par la publication de ce premier rapport qui dresse un tableau clair sur l’état de la démocratie et de la gouvernance dans les pays de la Cedeao. «L’As» s’est intéressé particulièrement à la partie sénégalaise du rapport qui est assez révélatrice du niveau du pays dans différents domaines.

Dans l’étude, Afrikajom Center a revisité de fond en comble l’état de la démocratie sénégalaise en mettant l’accent sur la problématique du troisième mandat qui tient le pays en haleine. De prime abord, il a été précisé que les Présidents sénégalais qui se sont succédés depuis l’indépendance ont été confrontés à la problématique de la durée et de la limitation du nombre de mandats. «Et à y regarder de plus près, cela répond à la logique du ‘’ j’y suis j’y reste’’», relève le rapport dont les auteurs se désolent dans la foulée des tripatouillages constitutionnels pour faire un troisième mandat. «Aujourd’hui, le Président Macky Sall a l’opportunité historique de garantir de façon définitive tous les errements liés à la limitation et au nombre de mandats dans l’histoire politique de ce pays depuis l’indépendance. Le Président Macky Sall ne doit surtout pas rater cette opportunité historique pour le Sénégal de donner encore un bel exemple de sa maturité en matière de démocratie», précise-t-on dans le document.

Il ressort du rapport que l’hypothèse des liens entre la modification de la Constitution le 23 Juin liée à la découverte du pétrole au Sénégal et la possibilité de son exploitation n’est plus une vue de l’esprit, car le contrat pétrolier entre le Sénégal et Timis Corporation a d’abord été signé avec le Président Wade. D’après le document, le scandale Petrotim qui s’est révélé plus tard avec l’implication d’Aliou Sall va simplement révéler une continuité. Ainsi, Alioune Tine et ses hommes pensent que les enjeux liés à la découverte et à l’exploitation du pétrole ont eu un impact plutôt négatif sur la qualité de la démocratie sénégalaise. Selon eux, le sentiment global de malaise, de découragement, de déception, mais aussi de révolte et de résistance par rapport à ce que l’opinion appelle de plus en plus autoritarisme, dictature pour décrire un régime qui s’est soudainement crispé avec par moment la manifestation d’une certaine brutalité, est quelque chose d’inattendu. Ils estiment que le fait de «débattre de la transparence dans la gestion du pétrole de façon holistique, non discriminatoire, consensuelle et pacifique, est un impératif catégorique pour éviter que la compétition pour l’accès aux ressources ne devienne une malédiction pour notre démocratie, nos institutions et notre société».

Ndèye Fatou Kébé