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Une personne sur deux juge le secteur privé corrompu

Rédigé par leral.net le Mercredi 3 Juin 2009 à 18:52 | | 0 commentaire(s)|

a corruption dans les entreprises privées constitue une préoccupation croissante pour le grand public, révèle le baromètre mondial 2009 publié mercredi par l'ONG Transparency International.

Plus de la moitié des personnes interrogées dans le cadre de ce baromètre, qui a sondé 73 132 personnes dans 69 pays et territoires entre octobre 2008 et février 2009, juge le secteur privé corrompu, «une hausse notable» par rapport au sondage mené il y a cinq ans.


Une personne sur deux juge le secteur privé corrompu


Les sondés citent notamment le Canada, le Danemark, l'Espagne, Hong Kong, l'Islande, le Luxembourg, la Moldavie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, Singapour et la Suisse comme les pays ou territoires où le secteur privé est perçu comme l'institution la plus corrompue.

En Russie, 70% des sondés estiment ainsi que «les entreprises utilisent la corruption souvent» pour influencer des décisions de l'État, selon cette enquête.

«Ces résultats montrent un public désabusé par une crise financière précipitée par la faiblesse des réglementations et par le manque de responsabilité des entreprises», a souligné Huguette Labelle, présidente de Transparency International, citée dans un communiqué.

Parallèlement, la moitié des personnes interrogées se déclarent prêtes à payer plus cher pour acheter des biens et des services auprès d'entreprises non corrompues, selon l'ONG.

Plus de 10% des personnes interrogées ont déclaré avoir versé un pot-de-vin au cours des 12 mois précédents, reflétant des niveaux de corruption similaire à ceux recueillis en 2005, note aussi Transparency International.

Les familles les plus pauvres continuent d'être davantage frappées par cette «petite corruption» que les personnes disposant de revenus élevés, souligne l'enquête.

Les pays les plus affectés sont le Cameroun, Liberia, l'Ouganda et la Sierra Leone, où plus de 50% des sondés affirment avoir versé un pot-de-vin.

Ils sont entre 23% et 49% en Arménie, Azerbaïdjan, Bolivie, Cambodge, Ghana, Indonésie, Irak, Kenya, Lituanie, Moldavie, Mongolie, Russie, Sénégal, et au Venezuela.

Près d'un Russe sur trois reconnaît par exemple avoir versé au moins un pot-de-vin l'année dernière, contre 17% seulement l'an dernier.

Selon la partie de l'étude effectuée auprès de 1500 Russes, la justice, la police, la santé publique, l'éducation et le cadastre sont les secteurs les plus gangrenés par la corruption.

Seulement 7% des Russes interrogés ont dit avoir dénoncé des fonctionnaires corrompus. Quelque 63% de la population juge cette démarche inutile tandis qu'un Russe sur quatre avoue «avoir peur» d'agir de la sorte.

Globalement, les trois-quarts des personnes ayant déclaré avoir versé des pots-de-vin n'ont pas déposé plainte officiellement. «Ce manque de signalement peut s'expliquer par des mécanismes de plainte insuffisants, compliqués ou tout simplement inaccessibles», explique l'ONG.

L'opinion publique juge par ailleurs inefficaces les efforts déployés par ses gouvernements pour combattre la corruption. Seuls 31% des personnes interrogées les considèrent efficaces, souligne l'enquête.