Leral.net - S'informer en temps réel

VIDEO - Politique, militaire ou homme d’affaires... Qui sont les membres du clan Bouteflika?

Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mars 2019 à 13:29 | | 0 commentaire(s)|

Puisque les capacités du très diminué Abdelaziz Bouteflika, qui a annoncé lundi soir qu'il ne se présenterait pas pour décrocher un cinquième mandat mais restait en place d'ici à l'élection repoussée à une date ultérieure, à gouverner sont remises en cause, il faut bien qu'il dispose d'un entourage à même d'exercer le pouvoir. Au sein de cette coterie menant les affaires algériennes, quatre visages émergent.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika s’est constitué un clan de fidèles autour de lui. Mais après son AVC en 2013, le président algérien gère plus difficilement les affaires politiques. Il se repose donc sur ce cercle de membres de sa famille ou de fidèles.


Il y a tout d'abord Saïd Bouteflika, le petit frère (il est âgé de 61 ans) de l'octogénaire. Conseiller du président algérien depuis l'accession de ce dernier au pouvoir en 1999, il est surnommé le "vice-roi" par ses concitoyens. Il rencontre habituellement ses hommes de confiance dans un complexe très sécurisé, situé à Zeralda à 20 km à l'ouest d'Alger. La journaliste Neila Latrous a détaillé son rôle devant nos caméras:

"Lorsqu’on discute avec des responsables politiques algériens ils nous disent que c’est lui qui est chargé de transmettre des messages au nom du président. C’est ce qui explique que les missions les plus sensibles lui soient confiées et qu’il ait notamment à faire le lien avec un certain nombre d’acteurs politiques notamment dans l’opposition."


Dans le premier cercle faisant barrage autour d'Abdelaziz Bouteflika, on trouve aussi l'acteur le plus puissant du secteur économique algérien: Ali Haddad, qui préside le Forum des chefs d'entreprise, équivalent local du Medef. Cet homme de 54 ans est de fait à la tête d'un réseau rassemblant 7000 sociétés.

Incontournable dans le paysage algérien, Ali Haddad a accompagné Emmanuel Macron lors de sa visite en Algérie, lors de laquelle il a souhaité "la réussite" de celui qui n'était alors que candidat à la présidence de la République française.

Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, est lui aussi un personnage central du clan Bouteflika. Il est aussi l'une des cibles privilégiées des manifestants qui lui reprochent notamment d'avoir affirmé que l'opposition voulait "ramener l'Algérie aux douloureuses années de la guerre civile" . Le week-end dernier, il a cependant nuancé son propos au point de ne pas évoquer le chef de l'Etat lors d'un discours, tout en rendant un vibrant hommage au peuple algérien. "L’Algérie est chanceuse de son peuple et l’armée est chanceuse de son peuple", a-t-il lancé dimanche lors de sa prise de parole, assurant aussi que "le peuple et l’armée ont une vision commune de l’avenir".

Les ponts ne sont toutefois pas coupés entre l'officier et Abdelaziz Bouteflika. Il était même présent sur la vidéo diffusée lundi soir par la télévision montrant le président algérien pour la première fois depuis son hospitalisation en Suisse recevant le Premier ministre démissionnaire Ahmed Ouyahia.

Un troisième homme apparaissait sur les images: Lakhdar Brahimi. Ancien diplomate, il devrait présider la "conférence nationale" que le régime souhaite mettre en place pour mener la transition, selon le site d'information algérien TSA. Âgé de 85 ans, il se trouvait à Paris samedi soir lorsqu'un coup de téléphone l'a rappelé en Algérie.

Grand ami d'Abdelaziz Bouteflika, qui a longtemps été son ministre de tutelle en tant que ministre des Affaires étrangères entre 1963 et 1979, il compte au nombre des rares visiteurs réguliers de celui-ci ces dernières années. Ces entrevues, très médiatisées, servaient aussi à l'Etat à prouver que Bouteflika pouvait encore recevoir.







BFMTV