Wauquiez, Retailleau, Ciotti : la droite se déchire après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu

Alors que Laurent Wauquiez appelle à "un minimum de stabilité" et assure que le groupe des Républicains à l’Assemblée nationale n’allait pas censurer, Bruno Retailleau, à la tête du parti, fustige le discours de politique générale et estime que le gouvernement est "l’otage des Socialistes".

Sébastien Lecornu a prononcé son discours de politique générale, et les différents partis politiques se sont positionnés en faveur ou non d’une censure. Les Républicains "ne feront pas partie de ceux qui feront tomber les Premiers ministres", a assuré Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée nationale, en réaction au discours, mardi 14 octobre. Le député insiste sur la nécessité de parvenir à un budget pour l’année 2026, et estime que "la France a besoin d’un minimum de stabilité".

Mais cela ne veut pas dire que le parti est satisfait des propositions émises par le nouveau Premier ministre. Bruno Retailleau, qui dirige le parti, a accusé dans un communiqué le gouvernement d’être "l’otage des Socialistes" en ayant proposé de suspendre la réforme des retraites, comme le souhaitait le PS. Et d’ajouter : "Pour éviter la censure, le gouvernement fait payer aux Français un prix considérable."

Un rapprochement possible entre Bruno Retailleau et l’extrême droite ?

"Le cartel des démagogues qui ont toujours combattu la réforme des retraites, composé de la gauche et du Rassemblement national, fait prendre au gouvernement une direction qui nous entraîne droit dans le mur de la crise financière", a-t-il déploré, cité par Le Parisien. "La gauche n’est pas au gouvernement mais elle le dirige." Il dénonce "l’absence de toute mesure pour réduire l’immigration".

Une déclaration très forte, alors que Laurent Wauquiez joue la carte de la collaboration avec l'exécutif afin de parvenir à des baisses d'impôts et des dépenses publiques. Les deux hommes affichent donc des lignes bien différentes. Les Républicains semblent donc divisés.

Six membres du parti ont été exclus du fait de leur participation au nouveau gouvernement. LR avait annoncé ne pas se joindre à l’exécutif, et Bruno Retailleau n’est pas parvenu à les retenir. En interne, l’ancien ministre de l’Intérieur et Laurent Wauquiez continuent de se tirer la bourre.

Éric Ciotti profite par ailleurs de ces divisions et du fait que Bruno Retailleau soit en porte-à-faux avec son parti, pour lui tendre la main.

"Otages du Parti socialiste, les députés LR signent un pacte avec le diable", a écrit sur X l’allié du RN, qui propose à Bruno Retailleau "une rencontre pour poser les bases d'un renversement d'alliance à droite avec le RN".