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Youssouph Dabo, entraîneur de Teungueth Fc: «Nous serons attendus sur les plans local et international»

Rédigé par leral.net le Lundi 16 Août 2021 à 19:30 | | 0 commentaire(s)|

Couronné champion du Sénégal pour la première fois, il y a quelques semaines, et à quatre journées de la fin du parcours, Teungueth Fc est déjà sur le pont pour disputer la Ligue africaine des champions. Avant de croiser l’Asec Mimosas d’Abidjan, son entraîneur Youssouph Dabo est revenu sur la saison écoulée de son équipe […]

Couronné champion du Sénégal pour la première fois, il y a quelques semaines, et à quatre journées de la fin du parcours, Teungueth Fc est déjà sur le pont pour disputer la Ligue africaine des champions. Avant de croiser l’Asec Mimosas d’Abidjan, son entraîneur Youssouph Dabo est revenu sur la saison écoulée de son équipe et fait quelques projections sur celle à venir. Selon lui, ses joueurs savent ce qui les attend désormais au plan national comme à l’international. Et ils se préparent en conséquence.

Propos recueillis par B. Khalifa NDIAYE

«Coach, malgré votre défaite dès la 5ème journée face au Jaraaf, vous aviez annoncé que Tfc serait champion. Et il en a été ainsi. Sur quoi aviez-vous basé votre prédiction ?

Sur la connaissance de mon groupe. Nous étions conscients de nos capacités à aller chercher ce titre. Nous nous étions préparés à perdre des matchs parce que ça fait partie du jeu ; même si ce n’est jamais agréable de perdre. Ce qui est important, c’est de ne jamais perdre de vue le but final du parcours.

Le parcours n’a pas été un long fleuve tranquille. Avez-vous douté à un moment ou à un autre ?

Non, il n’y a jamais eu de doute même quand nous avions enchaîné deux défaites. Un parcours de champion n’est jamais facile parce que tu veux obtenir ce que tout le monde veut. Et toutes les équipes se battent pour ce titre pendant des mois. Si tu te prépares en intégrant les difficultés qu’il peut y avoir dans le processus, ça peut t’aider dans certaines périodes difficiles.

D’avoir choisi de continuer avec Tfc plutôt qu’avec les U20 vous a-t-il aidé d’une manière ou d’une autre dans votre tâche ?

Non, pas de pression supplémentaire par rapport à ce choix. J’étais conscient que j’étais un privilégié. Beaucoup de gens cherchent du boulot sans en avoir, moi j’ai eu la chance de choisir où est-ce que je voulais travailler ; je ne pouvais que remercier le Bon Dieu d’avoir cette situation.

  On sait que les techniciens n’aiment pas trop sortir certains joueurs du lot, mais selon vous, quels sont les hommes clés de votre sacre en championnat ?

  Des hommes clés de titre, il n’y en a pas. C’est le collectif dans son ensemble qui a été déterminant. Certaines individualités nous ont, de temps en temps, permis de gagner des points cruciaux pour ce titre, mais sur la durée c’est le collectif qui a porté le projet.

  Quels sont les moments charnières de cette conquête du titre ?

  Nous avons su nous stabiliser après notre défaite contre le Jaraaf qui a été une première après 20 matchs sans revers, parce que ça aurait pu nous déstabiliser face à un concurrent au titre. Notre large victoire face à la Douane en match retard et celle sur le Ndiambour au retour nous ont été d’un grand secours. Tu sors de ces situations et tu te dis que rien ne peut plus nous arriver.

  Au plan personnel, c’est votre premier grand titre. Comment l’appréciez-vous et ne vous oblige-t-il pas à aller toujours plus haut ?

  Beaucoup de gens oublient que j’ai gagné la Coupe de la Ligue avec le Stade de Mbour. Depuis lors, cette compétition n’est toujours pas jouée jusqu’au bout. Donc je suis détenteur de la Coupe de la Ligue et champion du Sénégal. Mais que je gagne ou que je perde, j’ai toujours envie de progresser. Je suis un tout jeune entraîneur, je ne me prends pas trop la tête, je fais ce que j’ai à faire, le reste appartient à Dieu.

  Mener de front le championnat de L1 et la Ligue des champions n’a pas dû être facile à gérer. Comment avez-vous réussi à briller sur les deux tableaux ?

  L’objectif majeur c’était le championnat. Donc quels que soient les résultats obtenus en Champion’s League, il ne fallait surtout pas prendre à la légère le championnat. Et notre rôle avec mon staff, c’était de le rappeler aux joueurs tous les jours, et je pense qu’ils l’ont bien compris.

 Tfc retournera en Ligue des champions dans quelques jours. On sait que même si vous aviez atteint la phase de poules, vous aviez eu une pointe de regrets de n’être pas allé plus loin. Que faudra-t-il améliorer pour faire au moins aussi bien ?

  Il faudra d’abord franchir les paliers qui nous séparent des phases de poules. C’est une compétition très épuisante pour les clubs sénégalais parce que nous manquons de repères à ce niveau. Mais comme chaque saison, tu te rends compte que les clubs qui nous éliminent ne nous sont pas supérieurs sur le terrain. Ils ont cette connaissance de cette compétition qui est primordiale.

Vous avez hérité de l’Asec Mimosas d’Abidjan pour le tour préliminaire. Comment trouvez-vous cet adversaire ? Auriez-vous préféré tomber sur une équipe «plus jouable» ?

  Je ne crois pas trop à un tirage favorable ou pas. Ça dépendra de beaucoup de choses au moment de jouer ces matchs, notamment de la forme des uns et des autres. L’Asec Mimosas est un club qui a 72 ans d’histoire, ce n’est pas rien. Nous allons continuer à nous préparer pour être dans les conditions optimales de performance.

Comme la plupart des récents champions du Sénégal, votre équipe va perdre certains de ses éléments de base. Cela ne vous fragilisera-t-il pas sur le continent ?

  Déjà nous avons Ousmane Sakho qui est parti au Fc Simba. Pour ceux qui ne connaissent pas le championnat tanzanien, ils peuvent croire que nous manquons d’ambition en laissant un de nos meilleurs éléments partir dans ce pays. Mais la vérité c’est que financièrement, nous ne pouvons pas rivaliser avec ces clubs. Le Fc Simba joue devant 50.000 spectateurs pendant que nous on galère à avoir des spectateurs dans nos stades.

  En plus, Guibril Syllah est parti au Fus de Rabat. Le départ de ces deux éléments offensifs risque d’affaiblir votre équipe. Comment comptez-vous remédier à cette situation ?

  Nous avons des joueurs offensifs dans l’effectif de la saison dernière qui étaient souvent gênés par les blessures. Ce sera leur saison, ainsi que les recrues que nous sommes allés chercher.

Vous ne bénéficierez plus de l’effet de surprise en Ligue des champions, si tant est qu’il ait existé. N’est-ce pas là une certaine forme de pression ?

Nous serons attendus sur les plans local et international. À nous d’en être conscients et de continuer à grandir à tous les niveaux. En tant que compétiteur, je préfère vivre cette situation d’équipe attendue que l’inverse.

  Avec les nombreux challenges qui se présenteront à vous la saison prochaine, ne sera-ce pas trop lourd pour vous de cumuler vos fonctions d’entraîneur et de directeur technique ?  

  Je ne suis pas seul dans cette mission. Il y a des gens très compétents dans ce club et je peux toujours m’appuyer sur le président Babacar Ndiaye. J’apprends beaucoup à côté des autres par rapport à mon rôle de manager général et je les remercie tous pour leur disponibilité et surtout de supporter mon côté grognon (rires). Je les encourage à persévérer pour être les meilleurs dans leurs fonctions».



Source : http://lesoleil.sn/youssouph-dabo-entraineur-de-te...