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Affaire Sokhna Aida Diallo « Deugui Deugui » dans l’émission « Haute fréquence » de Rts Radiotélévision Suisse : L’analyse pertinente de Jean François Havar

Rédigé par leral.net le Lundi 18 Novembre 2019 à 13:16 | | 0 commentaire(s)|

La succession de Cheikh Béthio Thioune a été évoqué à la radio Télévision Suisse. Sokhna Aida Diallo, désignée Diawrigne universel du vivant du Cheikh a installé une polémique. Et, il a été constaté un semblant de gouvernance à deux têtes, suite au décès de Cheikh Béthio. Le Khalife général des Mourides, intervenant après le Magal a brisé l’ardeur de la 3e épouse et veuve de Béthio. Mais, le risque de voir le pouvoir spirituel décerné au fils aîné, Serigne Saliou Thioune et celui temporel à la veuve Sokhna Aida Diallo pourrait être une réalité…


Affaire Sokhna Aida Diallo « Deugui Deugui » dans l’émission « Haute fréquence » de Rts Radiotélévision Suisse : L’analyse pertinente de Jean François Havar
video_bethio.mp4 video bethio.mp4  (11.12 Mo)

L’affaire du conflit interne aux Thiantacounes traverse les frontières et suscite le débat en Suisse. La Radio-télévision suisse dans son émission « Haute fréquence », a accroché un spécialiste pour aborder cette équation. La légitimité du fils héritier ou de la veuve, guide universel a été décortiqué. Mais, une gouvernance à deux têtes a été écartée. Et, à la place, le pouvoir spirituel pourrait revenir à l’un et celui, du temporel à l’autre.

Seulement, le conflit, lié à la succession de Cheikh Béthio Thioune plus ouvert lors du Magal a connu un apaisement après la sortie du Khalife général et la main tendue du fils aîné, Serigne Saliou Thioune. L’apaisement a été plus constaté lors du Gamou, célébrant la naissance du Prophète. Chacun des deux guides a célébré de son côté avec ses talibés à Madinatoul Salam.

Ainsi, le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha, voyant des dérives et des comportements très lugubres, est sorti de sa réserve, juste après le Magal de Touba pour recadrer et rappeler à l’ordre, Sokhna Aida Diallo. Finalement, le fils ainé de Cheikh Béthio Thioune, Serigne Saliou Thioune, désigné, héritier légitime de son défunt père, déroule avec une partie des Thiantacounes, favorable à son intronisation à la tête de la famille et des talibés de son père.

Jean François Havar, spécialiste et enseignant à l’Université de Millouse, approché sur cette question de la succession féminine à la tête d’une branche confrérique, précise que les confréries soufis, telle la confrérie des mourides sont hiérarchisées. Ce qui n’empêche pas une pluralisation au niveau de certaines confréries. C’est-à-dire, il y a des mouvements hétérodoxes, dont celui des Thiantacounes qui n’est pas de la famille du fondateur du mouridisme. Pr Havar rappelle que Cheikh Béthio a été nommé Cheikh par un des Khalife général qui a eu à diriger la confrérie mouride de 1990 à 2017. Cheikh Béthio qui a estimé ses talibés à plusieurs millions, dit-il, s’est distingué par sa démarche. Ce qui est probablement exagéré. Mais, ses talibés sont d’un effectif important.

Avant son décès le mois de mai dernier, Cheikh Béthio Thioune avait fait de sa femme, guide universel. Cette désignation, d’après Jean François, reconnue comme une transmission de son charisme a été très bien acceptée par des talibés. L’acceptation entrainerait des actes d’allégeance ou de soumission de l’un ou de l’autre. Ce qui est important, constate-t-il, dans le fait que les talibés donneraient des contributions économiques profitables.

Face à cette divergence de vue sur l’héritage du Cheikh, un éclatement s’imposait. Une partie des talibés suit la 3e épouse préférée du Cheikh et une autre reste avec le fils aîné. Seulement, le hic viendrait de la célébration de mariages et le fait de donner des noms à des bébés contradictoires à l’orthodoxie musulmane, semble-t-il, a heurté la conscience de certains sénégalais qui ont vite dénoncé de dérives.

Mais, sur le plan religieux, il y a une confusion qui est faite entre le statut de Cheikh et d’Imam. Dans les textes de l’Islam, c’est à l’homme de diriger la communauté et la mosquée. Et, dans le statut de Cheikh, une femme pourrait être tout simplement, désignée.

Présentement, c’est des moments d’apaisement. Puisque, Sokhna Aida Diallo, reniée et pardonné par la suite, a offert lors du Gamou des bœufs au Khalife général des mourides. Et, de l’autre côté aussi, il y a la main tendue de Serigne Saliou Thioune. Apaisement ou stratégie, l’avenir nous dira…