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Après trois ans de combat interne au sein de Pastef : Guy Marius Sagna dénonce le « sukëru koor » parlementaire

Le député Guy Marius Sagna, figure connue pour son franc-parler et son engagement contre les injustices sociales, brise le silence sur un sujet sensible : le “sukëru koor” parlementaire, ces enveloppes distribuées aux députés à l’approche de la Korité ou pendant le mois de Ramadan.


Rédigé par leral.net le Lundi 23 Juin 2025 à 00:46 | | 0 commentaire(s)|

Dans un long message rendu public et que Leral.net publie en exclusivité, il revient sur trois années de lutte interne au sein de la mouvance Yewwi Askan Wi, puis du groupe parlementaire de Pastef, contre une pratique qu’il juge contraire à l’éthique politique que son parti revendique.

« Cela fait bientôt trois ans que je me bats contre certaines pratiques comme le ‘sukëru koor’. Depuis l’époque du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi », écrit-il.

Une rupture trahie

Guy Marius Sagna n’a jamais mâché ses mots, et cette fois encore, il ne fait pas dans la langue de bois. Il raconte comment, à chaque tentative de soulever le débat en interne sur les privilèges et avantages indus, il a été marginalisé et ignoré. Les réponses qu’il recevait ?

« Que celui qui veut prenne et que celui qui ne veut pas ne prenne pas. »

Mais pour lui, cette posture est inacceptable. Il explique :

« Ce sont ces pratiques qui ont détourné les citoyens de l’Assemblée nationale et de ses représentants. »

Le cas de mars 2025

Le déclic récent : en mars 2025, en pleine période de Ramadan, une “enveloppe d’appui” de 100.000 FCFA aurait été discrètement distribuée aux députés de son groupe.

« Je ne parle ni de dattes, ni d’avance Korité, ni d’avance Tabaski, mais bien de ‘sukëru koor’ déguisé. »

Dérive clientéliste et contradiction avec le projet Pastef

Guy Marius Sagna s’attaque aussi à la logique clientéliste enracinée dans le système politique sénégalais. Il affirme que certains justifient ces pratiques comme étant des outils de redistribution à leurs bases électorales.
Mais pour lui, cette logique ne peut pas reposer sur les deniers publics :

« Je veux que notre parti, notre gouvernement, notre groupe parlementaire… restent crédibles pour mobiliser le peuple dans la lutte contre le sous-développement. »

Vers un changement en 2026 ?

Malgré les résistances, le député se montre optimiste :

« Une bataille est gagnée : je suis sûr qu’en 2026, on ne parlera plus de ‘sukëru koor’ ou d’‘appui’. »

Il conclut en appelant les membres de Pastef à aller au-delà de la dénonciation verbale pour imposer une nouvelle culture politique au Sénégal, en rupture avec les anciens réflexes.

« Ensemble, nous allons réussir. »

Guy Marius Sagna

Ousseynou Wade