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Budgétisation sensible au Genre: Comment son intégration a impacté le MFFGPE

En termes d’acquis sur l’intégration du Genre dans les domaines couverts par le MFFGPE, les résultats suivants ont été enregistrés:


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Décembre 2021 à 05:12 | | 0 commentaire(s)|

L’institutionnalisation du Genre dans les administrations publiques, a connu des avancées significatives avec la création des Cellules Genre et Equité, dont la proportion est passée de 78,12% en 2019 à 90,62% en 2020:
- l’expérimentation de l’indice d’Autonomisation de la Femme (IAF) au niveau du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural et au Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion à travers la mise en œuvre du Projet d’Appui au Système d’Elaboration, de Suivi et d’Evaluation des Politiques Publiques sensibles au Genre (PASEMEPP) ;
- l’accompagnement des entreprises dans la gestion et la promotion du e-commerce et leur dotation en 32 kits de labo-mobiles pour le contrôle de la qualité des produits transformés dans les filières lait, fruits et légumes ;
- la mise en place de la plateforme « women connect » en collaboration avec la CEDEAO pour permettre aux femmes entrepreneures africaines d’interagir entre elles, afin de trouver des opportunités d’affaires et de favoriser leur inclusion financière ;
- la réalisation d’une étude sur l’impact socioéconomique de la Covid-19 selon le Genre au Sénégal, dont les résultats ont révélé les effets différenciés de cette crise sanitaire chez les hommes et les femmes ;
- l’octroi d’un montant de 953 708 000 FCfa pour appuyer les activités de 1 654 projets touchant 3 554 femmes dans divers domaines économiques, à travers les mécanismes de financement du Fonds national de Crédit pour les Femmes (FNCF) et le Fonds national de l’Entrepreneuriat féminin (FNEF) ;
- la mise en place de 1200 Bourses économiques sur 4 960 prévues, en partenariat avec UIMCEC dans 25 communes pour un montant de 150 millions de FCFA sur 620 millions de FCFA prévus dans le cadre de la mise en œuvre du PADESS ainsi que le financement de 68 projets pour un montant de 149 240 613 FCFA dans les départements de Kaolack, Guinguinéo, Nioro, Bounkiling, Goudomp et Sédhiou ;
- la réception de 19 infrastructures (sur les 47 prévues dans le cadre du PADESS) au niveau des régions de Sédhiou et de Kaolack et lafinalisation en cours de 7 qui seront réceptionnées en fin 2021 dans la région de Dakar ;
- l’inauguration de 5 infrastructures dans les communes de Guinguinéo et de Mbadakhoune au cours du premier semestre 2021 et les équipements prévus pour les écoles et les centres d’éveil communautaires ont été acquis pour un coût global de 103 113 080 FCfa;
- la mise en place d’un Système de gestion des informations de VBG, de Mutilations génitales féminines (MGF) et d’autres pratiques néfastes telles que les mariages d’enfants dans la région de Tambacounda ;
- l’élaboration de la stratégie de vulgarisation de la loi criminalisant le viol, sa traduction en 14 langues nationales et le lancement de sa campagne dans les régions de Kaolack et de Ziguinchor ;
- la mise en place par la Cellule d’Appui à la Protection de l’Enfance (CAPE), d’un portail de signalement dans le cadre du renforcement de la protection en ligne des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels ;
- la prise en charge des enfants en situation difficile, par le « Centre Guinddi » a permis de protéger 543 pensionnaires, de former 120 jeunes filles en situation de déperdition scolaire, soit 58 filles en couture et 62 filles en restauration durant l’année scolaire 2019-2020 ;
- la ligne verte 116, dédiée à l’assistance aux enfants en situation difficile a enregistré 9 011 appels dont 8 276 ont fait l’objet d’un traitement ;
- la formation de 120 acteurs de la chaine judiciaire et d’autorités administratives des zones à forte prévalence sur l’application de la loi sur les MGF.

Relativement aux activités genre réalisées pour faire face à la pandémie de la COVID-19, on peut citer notamment :
- l’achat de l’intégralité du stock de riz auprès des productrices (Réseau des Femmes agricultrices du Nord-REFAN-23 tonnes et Greniers du Terroir-102 tonnes) ;
- l’allocation en moyens de subsistance au profit de 10 566 femmes en situation de vulnérabilité (femmes chefs de ménages économiquement vulnérables, femmes vivant avec le VIH/SIDA, femmes victimes de VBG, femmes souffrant de maladies chroniques, femmes déplacées victimes des mines, femmes en milieu carcéral, veuves et femmes affectées par la fistule obstétricale) ;
- l’appui à 890 femmes entrepreneures du secteur informel des zones à plus forte prévalence de la pandémie (Régions de Dakar, Thiès et département de Mbacké) sélectionnées avec l’appui des autorités administratives à raison de 500 000 FCfa par bénéficiaire dont 50% en subvention et 50% en crédit sans intérêt, remboursable avec un différé de trois (03) mois. Les bénéficiaires sont actives dans les secteurs de transformation de céréales locales et de produits halieutiques, de saponification, de javellisation, de restauration, de maraîchage, d’aviculture, de couture, de coiffure, de vannerie, de tannerie, de
cordonnerie, de broderie traditionnelle, d’embouche et de petit commerce ;
- l’appui en masques et la remise de financements à 110 bénéficiaires choisies parmi des « groupes spéciaux» (femmes mareyeuses, handicapées,…) organisés autour des quais de pêche de Soumbédioune, Yoff, Hann, Ndeppe, Bargny, Yenne, Mbour, Joal ainsi que les vendeuses du marché central aux poissons, du marché diola et du réseau des quatorze (14) marchés de Guédiawaye. Au total 1 000 femmes entrepreneures du secteur informel ont bénéficié de cette intervention ;
- le retrait de 5 089 enfants âgés de 4 à 17 ans de la rue (dont plus de 90% sont retournés dans leurs familles), en collaboration avec les Ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé, dans le cadre du dispositif spécial de protection sociale des Enfants en Situation difficile (DSPSESD) institué par le Chef de l’Etat ;
- l’appui nutritionnel au profit de 227 316 enfants (âgés de 6 à 23 mois) dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kolda, Matam et Tambacounda ;
- l’appui en denrées alimentaires au profit de 36 934 enfants des structures préscolaires, daaras, pouponnières et crèches ;
- l’appui financier à la pouponnière de Mbour pour un montant de 5 millions FCfa;
- le lancement du « Projet d’Appui à la Résilience des Ménages et Groupes vulnérables contre la Covid-19 (PAREM) », financé par la Coopération italienne.

En plus des réalisations satisfaisantes du département, le Projet d'Appui à la Stratégie nationale pour l'Equité et l'Egalité de Genre (PASNEEG II), qui est un projet phare dans la marche vers l’équité et l’égalité de Genre et plus de justice sociale, s’est inscrit dans l’opérationnalisation de la SNEEG II. Relativement à l’institutionnalisation du genre, en partenariat avec l’ARD de Sédhiou, un important exercice d’expérimentation d’un processus de planification et de budgétisation sensible au Genre est en cours dans les communes pilotes de Goudomp et de Djinany (Arrondissement de Bogal, Département de Bounkiling).

Concernant la communication pour le changement des perceptions, comportements et attitudes, un plan de communication incluant le plaidoyer pour l’adoption des propositions de réformes issues des travaux du comité technique du ministère de la justice et l’appropriation par les parties prenantes institutionnelles des initiatives d’intégration du Genre dans le processus budgétaire, a été élaboré. Le volet « communication » a été également élargi aux potentielles victimes de violences et de pratiques néfastes, notamment les adolescentes et filles des régions de Kolda et Sédhiou.

Contraintes et perspectives

Malgré les importantes réalisations enregistrées en 2020, le département est toujours confronté à de nombreuses contraintes en matière d’institutionnalisation du Genre telles que l’insuffisance des données désagrégées par sexe et l’insuffisance des moyens financiers, matériels, logistiques et humains alloués à la question de l’intégration du genre dans les politiques du secteur.

Ainsi, la stratégie opérationnelle pour l’année à venir sera centrée autour du programme « Famille-Genre ». A cet effet, l’action phare envisagée consiste à la mise en place du projet de construction et d’équipement d’un centre national de prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre (One Stop Center) et des centres régionaux de Kaolack et de Tambacounda. Pour le programme « Enfance », il s’agira de consolider les acquis en faveur de la protection des droits de l’enfant et dans le domaine du Développement intégré de la petite enfance (DIPE).

En vue de repositionner les femmes du secteur informel sur les chaînes de valeur, le département, à travers le programme « Autonomie économique » des femmes, compte inscrire ses actions dans la perspective de la relance économique, en mettant en place un programme de développement d’unités industrielles de transformation de produits agricoles pour les femmes (agriculture, élevage et pêche) et en procédant à la construction et l’équipement des centres départementaux pour l’Autonomisation des
Femmes (CEDAF).

S’agissant du programme « support », outre le renforcement de la coordination des actions du département et la mise en place d’un plan global de communication, il s’agira de mettre l’accent sur la poursuite du processus d’élaboration de la LPSD et de la mise en place d’un système intégré de suivi-évaluation.

En termes de perspectives, les activités suivantes sont prévues :
- construire et équiper un centre national de prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre (One Stop Center) et des centres régionaux à Kaolack et Tambacounda ;
- mettre en œuvre le projet de construction d’un centre national d’accueil et d’hébergement pour enfants vulnérables ;
- faire le plaidoyer pour le vote de la loi sur la parité pour les postes nominatifs ;
- veiller au respect de la liste alternée Homme/Femme pour la composition du bureau de l’Assemblée nationale ;
- promouvoir le leadership des femmes en les portant à la tête de ministères de souveraineté ;
- démarrer le programme de développement d’unités industrielles de transformation des produits agricoles pour les femmes ;
- poursuivre le programme de construction d’infrastructures sociales de base (centre de santé, centre d’éveil communautaire, écoles) par le PADESS ;
- la construction et l’équipement des trois (03) Centres Départementaux d’Assistance et de Formation pour les Femmes (CEDAF).

Maquette de budgétisation sensible au Genre



Mr Ndao B