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COVID-19 / Cte du Hangar des pèlerins: «Nous avons besoin de renfort»

Ils n’ont pas peur de cet être minuscule qui terrorise le Sénégal en ôtant la vie à 10 personnes en moyenne, quotidiennement, depuis le début de cette 3e vague de Covid-19. Mieux, ils le côtoient et le domptent chaque jour au risque de leur vie, en essayant de sauver la nôtre. Médecins, infirmiers et agents de la Croix-Rouge se démènent pour repousser le coronavirus.


Rédigé par leral.net le Samedi 14 Août 2021 à 09:40 | | 0 commentaire(s)|

COVID-19 / Cte du Hangar des pèlerins: «Nous avons besoin de renfort»
Visite guidée au Centre du hangar des pèlerins de l’aéroport où tout n’est pas au point. Ils sont les héros des temps modernes : ces hommes et femmes, en première ligne de la lutte contre le Covid-19, qui risquent leur vie en essayant quotidiennement de relever le défi de sauver la nôtre.

Pape Abdoulaye Mbaye en fait partie. Infirmier, l’homme a oublié le vocabulaire du bon Sénégalais empreint de «Teranga» pour épouser le champ lexical de la mort. Au Centre de traitement des épidémies du hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, rouvert en urgence pour faire à un afflux de malades, où il officie depuis la première vague de la Covid-19, Pape Abdoulaye Mbaye n’a plus peur.

Ainsi que ses collègues. Ils ont visiblement l’habitude. Dans les vestiaires, il philosophe sur «la subjectivité de la mort» avec un brin d’humour tout en enfilant sa tenue. «On est dans l’antichambre de l’Au-delà. Vous voyez sur la porte, il est inscrit zone rouge», lance-t-il contribuant ainsi à glacer davantage l’ambiance des vestiaires.

«Ne me dites pas que le journaliste que vous êtes a peur de la mort. C’est une chose subjective, avance-t-il tout en faisant les derniers réglages sur sa tenue. J’ai l’habitude maintenant. Je ne vais pas me couvrir comme vous. Je côtoie le virus depuis longtemps, je n’ai pas peur», argumente-t-il sur son choix.

Une fois la tenue de protection revêtue, l’équipe prend du service. Pour faire le tour des 27 malades que le centre héberge, le temps n’est pas compté.
«On prend le temps de tout vérifier avant de sortir de chaque cabine. On vérifie la saturation respiratoire de chaque malade avant toute chose pour les patients sous oxygène», explique l’un des membres de l’équipe qui a pris service ce jeudi (hier) à 8 heures.

Ça sera ainsi pendant 24 heures non-stop. Car, auparavant l’équipe a lu l’évolution des patients sur un grand tableau qui se trouve à quelques pas des vestiaires. Dans cette salle moderne, rien n’échappe aux 8 médecins que compte le centre. Une caméra est installée dans chaque cabine et la télévision affiche une mosaïque.

Le dispositif permet de limiter les risques de contamination pour le personnel soignant. Qui est composé de 8 médecins dont un en confinement, 20 infirmiers, 7 urgentistes, 2 pharmaciens et 8 agents de la Croix-rouge.

Depuis le 30 juillet, date de réouverture du centre, 39 patients y ont été admis. 6 décès ont été déplorés, 6 guérisons enregistrés et 27 patients sous assistance respiratoire. L’âge des patients varie entre 42 et 88 ans. La plupart des patients sont à la fois diabétiques et hyper tendus.

«Nous avons besoin de renfort, car on a une capacité de 70 lits avec l’hôpital de campagne installé juste derrière. On manque de pas mal de choses que j’ai listées pour l’envoyer à qui de droit. Nous n’avons pas de lit de réanimation. Quand on a des malades critiques, on est obligés de les évacuer, tout comme les patients sévères ne sont pas admis ici», admet Dr. Daouda Ndiaye, le coordonnateur technique du Hangar des pèlerins.







Le Quotidien