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Ce Yérim est un cas très sérieux

On a peut-être été nombreux à suivre samedi dernier, à la SenTv, la «rentrée politique» de Cheikh Yérim Seck sur fond de provocation à l’endroit des Sénégalais.


Rédigé par leral.net le Samedi 19 Avril 2014 à 21:06 | | 29 commentaire(s)|

Ce Yérim est un cas très sérieux
L’homme nous est paru très loquace, élégant dans sa tenue, mais très gêné à chaque fois qu’il nous rappelait son passé carcéral et les raisons pour lesquelles il avait été admis à la Maison d’arrêt de Liberté 6. Il fallait être costaud et très patient pour regarder le bonhomme s’adresser à un public qui paraissait adhérer à sa cause.

C’est durant sa prestation que beaucoup parmi nous ont été convaincus que Cheikh Yérim Seck est vraiment un cas particulier. Plus téméraire que lui, il n’en existe pas beaucoup dans ce pays.

Malgré sa condamnation pour viol et l’humiliation subie aussi bien devant les juges qu’en milieu carcéral, Yérim veut nous faire oublier d’un coup de baguette magique tous ces épisodes. Il a peut-être bien raison, parce qu’il a compris que le Sénégal est un pays à part. Il a compris qu’ici, il suffit juste d’avoir une grande gueule et s’armer d’une certaine témérité pour paraître aux yeux de tous comme un soldat qu’il faut sauver. L’homme bousille l’hymen d’une fille à peine majeure, détruit sa vie et se permet de nous regarder dans les yeux pour se comparer à un prophète. Franchement, ce Yérim nous pompe l’air. Non seulement, il veut réécrire l’histoire, mais il nous invite à le soutenir pour assouvir ses ambitions… politiques.

Ce qui est plus écœurant dans cette histoire, c’est l’hypocrisie dont font montre certaines de nos élites aussi bien politiques que religieuses. L’homme bénéficie d’une libération conditionnelle, un acte irrationnel qu’on n’arrive toujours pas à comprendre pour quelqu’un qui a violé la fille d’autrui, mais s’appuie sur des marabouts, ses copains journalistes et autres politiciens dans sa campagne de réhabilitation. Ces gens se montrent devant les caméras sans se rendre compte qu’ils sont en train de cautionner l’une des plus grosses forfaitures commises contre la société. Et autant qu’ils sont, personne d’entre eux ne le pardonnerait à Yérim, si ce dernier avait violé sa fille, sa sœur ou son amie.

Boubou Diouf Tall peut s’estimer aujourd’hui trahi par tous ces gens qui n’ont ménagé aucun effort pour le voir «gracier» Yérim Seck. Le magistrat et père de la fille violée voit sa famille traînée dans la boue, sa fille déshonorée, sans que personne ne lève le plus petit doigt. Peut-être qu’il n’est pas aussi bavard que Yérim, peut-être qu’il n’a pas d’amis politiciens, de journalistes ou encore de religieux pour lui permettre de riposter ou peut-être aussi qu’il s’en est remis à Dieu, qui nous attend certainement avec impatience…

alyfall@lequotidien.sn