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Comme aux élections locales, les mauvais conseillers entrent en jeu: La Diaspora sénégalaise victime de son engagement politique.

Rédigé par leral.net le Mercredi 16 Février 2022 à 18:17 | | 1 commentaire(s)|

La remise en cause des avantages acquis est un paradoxe en soi. L'acquis est ce que l'on a obtenu, ce dont on est devenu propriétaire. En droit, cela renvoie à la notion d’urus et d’abus, c'est-à-dire au droit d'user de et d'aliéner la chose que l'on possède. Mais en politique, l’acquis est trop souvent remis en question, en fonction des intérêts du moment, des décideurs politiques. Cependant, ici, il s’agit plus précisément du droit des Sénégalais de l’extérieur à la citoyenneté, à la démocratie et à la participation responsable quant à la l’évolution politique de leur pays.


Comme aux élections locales, les mauvais conseillers entrent en jeu: La Diaspora sénégalaise victime de son engagement politique.
Electeurs, ils sont, à la Présidentielle et aux Législatives, incontestablement élus, ils seront. Cet acquis d’un droit légitime (représentant parlementaire) en tant que citoyen à part entière, a été obtenu après de longues années de lutte pacifique, à travers un militantisme nouveau, un engagement pour la défense des intérêts de leur pays, reconnu par tous, dans leur pays de résidence.

Du président Abdou Diouf, en passant par le Président Wade et aujourd’hui, le Président Macky Sall, la Diaspora n’a jamais failli ou faibli dans son engagement et son combat pour un Sénégal en développement évidemment, mais surtout un Sénégal démocratique et un Sénégal en paix. C’est justement le lieu de saluer le travail colossal des précurseurs, souvent oubliés, qui ont posé solidement les fondements de cet engagement de la Diaspora envers le pays. Cet engagement repris par la seconde génération, avec une nouvelle forme de militantisme, a permis à la Diaspora, de participer de manière décisive à l’élection du Président Wade tout comme l’élection du Président Macky Sall Je veux nommer : l’Ancien Député Kalidou Baila Kénémé, le Doyen Saly Ndongo, Boubou Seck, Alioune Guèye du FETAF, Mamadou Dème, Président de KISSAL. Les anciens responsables de structures : De l’Amicale PS de France ; Seydou Kanté, Abdoulaye Sy, Mamadou Demba Nguett, Amadou Guèye, etc. De la Fédération PDS de France : Mody Sy, Amamadou Ciré Sall, Samba Koïta, Djidéré Mballo, Samba Sidibé, etc. Du PIT : Mamadou Abdoulaye Dème, Djibril Bâ, Ibrahima Ly, Samba Diagne, etc. Sans oublier tous les autres compatriotes qui ont porté de ce combat dans les autres pays ; le Syndicaliste Alioune Guèye en Italie et tous les autres en Espagne, en Amérique, en Belgique, entre autres.

Avec la contribution très importante de feu le Député Madia Diop, Secrétaire Général de la CNTS, Mme les Ministres Délégués aux Émigres : Fambaye Fall Diop, Fatou Ndongo Dieng et Mata SY Diallo. Pour mémoire, c’est feu Madia Diop, suite à une rencontre à Paris avec les camarades travailleurs en 1982, que la demande d’un Ministère des Emigrès a été faite et qu’il a défendue par la suite auprès du Président Diouf. Lors de la campagne présidentielle de 1983, c’est à Tambacounda que le président Diouf, dans son discours, promettra la création de ce Ministère. Et le 09 octobre 1984, fut nommé pour la première fois dans notre histoire politique, un Ministre délégué en charge des émigrés, en l’occurrence Madame Fambaye Fall Diop. Paix à son âme.

Bien évidemment il y a eu des ruptures dues principalement à des calculs politiques des états-majors de partis politiques. Pour autant, la Diaspora ne s’est jamais désengagée dans son combat pour la démocratie et dans la défense de sa citoyenneté. Depuis 1993, date d’acquisition du droit de vote, la Diaspora n’a jamais manqué une seule élection nationale et toujours avec une incidence réelle sur les résultats définitifs. Bon nombre de partis politiques ont obtenu un siège par le plus fort reste, grâce aux voix de la Diaspora.

Et on peut affirmer sans nul doute que des partis politiques ont gagné des Départements grâce aux consignes de vote données par les émigrés. C’est le cas de le dire. C’est cette même Diaspora, adulée et courtisée à chaque élection nationale et même locale, qu’on cherche à minimiser, que dis-je, à marginaliser dans le jeux démocratique de notre pays, en voulant la ramener à une infime portion ; sa participation, sa présence et son influence nationale tant qu’internationale, dans toutes les élections au Sénégal.

Il n’est pas sans intérêt de rappeler au préalable qu’être citoyen signifie justement posséder le droit, sinon le privilège de participer librement à la vie de la communauté politique à laquelle on appartient. Cette participation se fait d’abord par la discussion avec les autres membres de la collectivité, pour déterminer les paramètres du bien commun parce que le dialogue fondé sur la tolérance, le respect et l’empathie, permet de concilier davantage les intérêts individuels et l’intérêt général dans l’esprit d’une coexistence harmonieuse et pacifique.

Certes, tout État indépendant est libre de revoir périodiquement en tenant compte de sa démographie, le nombre de représentant dans ses chambres parlementaires. Mais encore faut-il en discuter, en débattre avec la frange concernée par la mesure ou la décision. Ici il s’agit des Sénégalais de l’extérieur, une couche sociale composée d’au moins du 1/5 de notre population nationale et qui a en charge au quotidien, plus de 75 % de cette même population sénégalaise.

Les mauvais conseillers oublient que 50 % des écoles qui font office de bureaux de vote lors des consultations, ont été construites par ces mêmes émigrès. Messieurs les mauvais conseillers, sachez qu’un flot d’informations à sens unique dans la recherche d’une juste et meilleure représentation des populations dans les instances de décisions, ne doit pas être l’apanage des porte-parole de groupe d’intérêts ou des états-majors de partis politiques.

Notre niveau de Démocratie au Sénégal, ne pardonne plus un découpage électoral à la Gerrymandering, encore moins la confiscation ou l’annulation d’un droit citoyen, acquis de surcroît par un référendum validé par le peuple. En effet, et c’est le lieu de remercier, de manifester notre reconnaissance au Président Macky Sall, qui de par sa seule volonté, a permis aux Sénégalais de l’extérieur de se sentir enfin associés à la gestion de la chose publique.
Des nominations à tous les niveaux de l’État et des représentants dans toutes les chambres parlementaires et consultatives de notre cher Sénégal. Et surtout, pour avoir bétonné les fondements de la participation responsable de la Diaspora à l’Assemblée nationale, par sa propre volonté, associée à celle du peuple souverain, à travers le Référendum du 20 mars 2016. Une volonté majoritairement saluée et validée par les populations sénégalaises par un éclatant OUI, monsieur le président de la République.

Qu’est ce qui a changé depuis ? Quels sont les faits nouveaux comme dans une enquête judiciaire classée, qui aujourd’hui, demandent une remise en cause du nombre des Députés de la Diaspora ? Nous Sénégalais de la Diaspora, partis politiques et société civile confondus, osons espérer qu’il ne s’agit pas là d’un simple calcul arithmétique en vu des prochaines élections. Et surtout, qu’il ne s’agit pas, alors pas du tout, de déshabiller Pierre pour habiller Paul, comme le laisse entendre monsieur Madiambal Diagne: « Il semble absurde par exemple qu’une circonscription comme le département de Thiès ne dispose que de deux députés élus sur la liste majoritaire alors que d’autres circonscriptions, moins peuplées, font élire chacune quatre à cinq députés sur la liste majoritaire ».

La Diaspora n’est pas contre une réorganisation quand à sa participation responsable dans l’évolution de notre démocratie. Et à ce sujet, il serait souhaitable de commencer d’abord, par la réhabilitation du Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur, qui est un outil extraordinaire dans le cadre d’une participation représentative. Et ensuite, d'inviter la Diaspora pour discuter d’une éventuelle réduction du nombre de Députés. Ainsi, la démocratie participative n’en serait que plus renforcée.






Aliou Ndao Fall
Secrétaire National chargé de la Diaspora Apr