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Coronavirus: De Milan à Venise, des millions d'Italiens mis en quarantaine

Rédigé par leral.net le Dimanche 8 Mars 2020 à 09:11 | | 0 commentaire(s)|

L’Italie, pays européen le plus touché par l’épidémie du coronavirus, opte pour des mesures plus radicales. Dans la nuit de samedi à dimanche 8 mars, le gouvernement italien a décrété la mise en quarantaine d’une large zone du nord de l’Italie, allant de Milan à Venise, comme l’avaient annoncé les médias locaux quelques heures plus tôt.


Outre la Lombardie et sa métropole Milan, le décret concerne une partie de la Vénétie (région de Venise) et de l’Emilie-Romagne (région de Bologne), avec les villes de Parme et Rimini, ainsi que l’est du Piémont (région de Turin). La quarantaine restera en vigueur jusqu’au 3 avril.

Des millions d’habitants sont concernés: Milan, capitale économique du pays, en compte un peu moins de 1,4 million et dix millions de personnes vivent en Lombardie, poumon économique et industriel de la péninsule mais aussi région la plus touchée, avec 3420 cas positifs et 154 morts.

Selon le dernier bilan des autorités, le seuil des 200 morts a été dépassé ce samedi et près de 6000 cas ont été confirmés. “Nous réussirons” à enrayer l’épidémie, a cependant promis le président du Conseil Giuseppe Conte lors d’une conférence de presse en pleine nuit.

Écoles fermées, déplacements limités
Selon le texte de ce décret, publié sur le site du gouvernement, les déplacements dans cette zone devront être limités à “des impératifs professionnels dûment vérifiés et à des situations d’urgence, pour des raisons de santé”. “Les forces de l’ordre seront habilitées à demander” aux citoyens de “justifier” leurs déplacements, a expliqué Giuseppe Conte.

À l’intérieur de la zone de quarantaine, toutes les écoles, les musées, les salles de sport, les théâtres et les centres culturels resteront fermés. Les bars et restaurants pourront rester ouverts, mais seulement de 06H00 à 18H00, et à condition de respecter la distance de sécurité d’au moins un mètre entre les clients.

Les magasins devront eux aussi respecter la distance de sécurité entre les clients, et devront même fermer s’ils ne sont pas en mesure de le faire. Leur accès sera également limité de manière à éviter les “attroupements”.

Dans le cadre professionnel, les réunions de travail devront être reportées et le télétravail devra être privilégié. Dans le domaine religieux, “sont suspendues toutes les cérémonies religieuses, y compris les enterrements”. L’ouverture des lieux de culte sera conditionnée à la possibilité d’éviter des attroupements.

L’accès des familles et proches aux hôpitaux, aux services d’urgences et aux structures d’accueil pour personnes âgées sera “limité aux seuls cas prévus par la direction sanitaire de ces établissements”, qui sera “tenue d’adopter les mesures nécessaires pour prévenir de possibles infestions”.

Alertés par les médias, des habitants de Milan sont sortis samedi soir faire des courses dans des magasins habituellement déserts à cette heure, a constaté un photographe de l’AFP, qui a aussi constaté que des trains avaient été annulés au départ de la gare centrale.
Des Milanais font leurs courses tardivement ce 7 mars après les fuites dans les médias du placement en quarantaine de la ville quelques heures avant le décret officiel.
Rome avait déjà adopté cette semaine toute une série de mesures draconiennes, notamment la fermeture des écoles et universités jusqu’à mi-mars dans toute la péninsule. Le gouvernement avait aussi annoncé samedi le recrutement de 20.000 renforts pour ses hôpitaux, afin de porter de 5.000 à 7.500 le nombre de lits en soins intensifs, soit une hausse de 50%, et de doubler le nombre de places dans les services de pneumologie et maladies infectieuses.

“Le virus se diffuse avec une grande facilité, c’est l’expérience que nous retenons de ces dernières heures” a mis en garde samedi le ministre de la Santé Roberto Speranza à Rome. “Nous travaillons jour et nuit pour augmenter le nombre de lits en soins intensifs”.
Le HuffPost avec AFP