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Criminalité faunique : L’Affaire de trafic de peaux de crocodiles et de peaux de python prise très au sérieux par les magistrats du Tribunal de Grande Instance de Dakar


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Mars 2017 à 00:39 | | 0 commentaire(s)|

Deux (2) trafiquants condamnés à des peines de prison ferme et  dissuasives en matière de lutte contre cette forme de criminalité sévissant au Sénégal.

Le Tribunal de Grande Instance de Dakar a rendu son verdict  ce 28 mars 2017,pour les sieurs Mbacke Thiam et Ibrahima Sacko. Déclarés coupable de capture, abattage, détention, circulation et commercialisation illégale d’espèces intégralement protégées avec 91 peaux de crocodiles du Nil, 354 peaux de pythons, 110 peaux de varans du Nil, ils sont condamnés à 4 mois de prison ferme et 2 millions de dommages et intérêts à s’acquitter auprès du Ministère de l’Environnement.

Le sieur Khadim Dia, quand à lui, avait déclenché une émeute populaire sur le lieu de la perquisition des peaux, mis en danger la sécurité physique des équipes d’intervention. Il a été condamné pour entrave à l’exercice des fonctions de la police et des agents de la Direction des Eaux et Forêts à la peine de 2 mois ferme d’emprisonnement et 200.000cfa d’amende.
Un jugement qui fait suite, pour rappel, aux arrestations et perquisitions en chaine du 14 mars 2017, à Parcelles Assainies, Guinaw rails et Guédiawaye, en banlieue dakaroise, suite aux investigations longues et méticuleuses de l’ONG WARA et son projet SALF, lors d’une opération conjointe de la Sûreté urbaine, de la Direction des Eaux et Forêt, où 5 interpellés avaient été arrêtés en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’espèces protégées. Ils détenaient 558 peaux de contrebande, dont 91 peaux de crocodiles du Nil, une espèce intégralement protégée au Sénégal, et inscrite à l’annexe 1 de la Convention CITES ; 354 peaux de python de Seba, une espèce hautement braconnée et protégée au Sénégal ; ainsi que 110 peaux de varan du Nil et trois (3) peaux de civettes, 5 morceaux de peaux d’antilopes springbok, une antilope originaire d’Afrique du Sud et des sacs en peau de crocodiles.

La communauté Internationale qui s’était saisie de l’affaire via les médias, salue vivement ce matin l’excellent travail des magistrats avec ce  jugement encourageant et dissuasif car c’est une saisie record en Afrique pour ces espèces de reptiles gravement menacés dans leur milieu naturel. En effet, les peines de condamnations fermes, tardaient à se faire sentir au Sénégal, alors qu’au Kenya, ou plus près, en Guinée Conakry, les peines d’emprisonnement sont passées à la vitesse supérieure depuis quelques années avec des condamnations qui peuvent aller « à vie » ou jusqu’ à 5 ans ferme.

Toujours pour rappel, Le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde (après celui de la drogue, des armes et des êtres humains). Selon le Congrès des Nations-Unies sur le Crime et il amasse des bénéfices illicites d’environ 20 milliards de dollars chaque année et il connait des connexions dangereuses avec des bandes armées rebelles tels la LRA, Boko Haram, les Jenjawid pour ne citer qu’eux. . Le massacre et le trafic illicite de ces espèces protégées et leurs sous-produits demeure toujours la conséquence d’un commerce illégal organisé et professionnel. 

la rédaction