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CureVac, start-up allemande à la recherche d'un vaccin contre le coronavirus

Rédigé par leral.net le Samedi 21 Mars 2020 à 13:09 | | 0 commentaire(s)|

La bataille du vaccin contre le coronavirus est lancée. Une cinquantaine d’entreprises sont sur la brèche, dont la société CureVac, une entreprise de Tübingen à qui l’Union européenne a promis un crédit de 80 millions d’euros, pour la réalisation d’un vaccin "européen".


CureVac a-t-elle attisé les convoitises de Donald Trump? La société dément. Reste que le laboratoire de Tübingen, dans le sud-ouest de l’Allemagne, était la seule société non américaine à avoir été invitée début mars à présenter à Donald Trump l’avancement de ses recherches en vue de fabriquer un vaccin contre le coronavirus. A l’époque, Daniel Menichella, un économiste américain diplômé de Harvard, dirigeait l’entreprise depuis le bureau de Boston de la start-up allemande. Une semaine plus tard, Menichella était démis de ses fonctions sans explication. Et l’actionnaire principal de CureVac, le co-fondateur de SAP et propriétaire du club de football de Hoffenheim, Dietmar Hopp, jugeait bon de rappeler "vouloir développer un vaccin pour le monde entier, pas pour un seul pays".

"Nous pourrons peut-être livrer dès l’automne les premiers vaccins."

CureVac est devenue depuis l’épisode de Washington le symbole de ces entreprises de biotechnologie à la pointe de la recherche contre le virus. Au lendemain du "scandale de Washington", l’Union européenne promettait à CureVac un crédit de 80 millions d’euros pour accélérer la recherche. La somme servira à la construction d’un nouveau site de production, pouvant produire jusqu’à quatre milliards de vaccins par an.


CureVac veut commencer au plus tard en juillet ses premiers essais cliniques. "Nous pourrons peut-être livrer dès l’automne les premiers vaccins", assurait mercredi Dietmar Hopp. Plus prudent dans ses estimations, l’institut Robert Koch qui coordonne la lutte contre le virus en République Fédérale estime de son côté qu’il faudra attendre 2021 pour commencer la vaccination.

Dans l'appart du fondateur
CureVac a été créée voici 20 ans par Ingmar Hoerr. Les débuts se font dans l’appartement du fondateur, puis à l’université de Tübingen où les chercheurs travaillent à trois, dans un bureau de 4m². Les réunions se tiennent dans le couloir. En 2006, Dietmar Hopp entre au capital de la société, dans laquelle il a investi 145 millions d’euros à ce jour. CureVac emploie aujourd’hui 450 salariés à Tübingen, Francfort et Boston.

UN CRÉDIT DE L'UNION EUROPÉENNE
Au lendemain du "scandale de Washington", l’Union européenne promettait à CureVac un crédit de 80 millions d’euros pour accélérer la recherche.

La biotech a fondé sa croissance sur le développement de médicaments contre le cancer et de vaccins à base d’acides nucléiques à ARN messager (ARNm), une technologie qui a l’avantage de pouvoir être développée rapidement et aurait été testée avec succès dans un vaccin contre la rage. Mais CureVac n’est pas seule sur les rangs dans la lutte contre le coronavirus. "Nous avons connaissance de 47 projets de vaccin contre le coronavirus", explique Rolf Hömke, responsable de la communication pour la recherche au sein de la fédération allemande des entreprises faisant de la recherche médicale, VfA.


A Seattle, un premier patient sain volontaire a participé à un premier essai clinique le 16 mars, développé en partenariat avec la société américaine Moderna Therapeutics. Les sociétés allemandes Biontech (Mainz) et américaine Inovio espèrent lancer leurs premiers essais cliniques en avril. CureVac suivrait au début de l’été. La course contre la montre est engagée. "Ce qui est certain, c'est qu’on n’a jamais été aussi vite pour développer un vaccin, constate Rolf Hömke. Jamais jusqu’à présent on n’avait lancé de premiers essais sur des volontaires en trois mois seulement. On a affaire à une procédure a-normale. Les administrations accordant les autorisations sont décidées à ne pas travailler comme d’habitude et à examiner le premier chapitre avant que le second ne soit prêt, ce qui est totalement inhabituel et peut aussi coûter très cher si l'on s’aperçoit que le vaccin testé n’agit que dans 30% des cas et qu’on abandonne le projet."

Source: L'Echo