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DOUBLE CULTURE, UN LEVIER STRATÉGIQUE DE L’AUTOSUFFISANCE EN RIZ

Rédigé par leral.net le Mardi 21 Octobre 2025 à 01:21 | | 0 commentaire(s)|

Dans la vallée du fleuve Sénégal, le Projet de Développement rural de Savoigne (PDRS), malgré plusieurs goulots d’étranglement a réussi le pari de la double culture intégrale sur une même parcelle, véritable prouesse dans cette localité.

Dans la vallée du fleuve Sénégal, le Projet de Développement rural de Savoigne (PDRS), malgré plusieurs goulots d’étranglement a réussi le pari de la double culture intégrale sur une même parcelle, véritable prouesse dans cette localité.

Depuis plusieurs décennies, la SAED abat un travail remarquable pour l’autosuffisance en riz dans la vallée du fleuve Sénégal. Pour rappel, le 13 juin 2025 à travers une tournée du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, l’équipe du projet coordonné par Mme Ndoye a présenté les résultats obtenus dans le cadre du PDRS  qu’elle manage  depuis avril 2023.

Dans le cadre de ce projet, le PDRS a décroché, après une double culture intégrale, des rendements record en contre saison sèche et des projections prometteuses en hivernage. Un exemple à vulgariser et à démultiplier à l’échelle de la VFS  pour atteindre la souveraineté en riz conformément aux attentes des autorités.

Pour sa mise en œuvre, le projet de développement rural de Savoigne est financé par la BADEA et l’Etat du Sénégal. Il  vise le développement de la riziculture irriguée sur une superficie d’environ 394 hectares, l’amélioration des conditions de vie de 5700 bénéficiaires répartis dans 11 villages relevant de la commune de Diama et du Département de Dagana  et puis  la contribution à la réduction de la pauvreté.

Pour atteindre cet objectif, le projet  a fait des réalisations importantes  portant essentiellement sur la réhabilitation d’un potentiel  rizicole  de 380 ha,  l’aménagement  14 ha de périmètres maraichers pour les femmes, des équipements agricoles et infrastructures de stockage, la mise en œuvre d’un programme de formation pour les producteurs et le dispositif d’appui conseil, puis des mesures d’accompagnement notamment l’adduction en eau potable, l’électrification rurale et des pistes d’accès.

Suite à ces belles réalisations ayant garanti les conditions d’exploitation optimale, les effets sont  déjà visibles dès la 1ere année agricole 2025 par la réalisation de la double culture intégrale, levier de base de l’autosuffisance alimentaire. Il s’agit de la mise en valeur de   320 ha en Saison Sèche Chaude dont 305 reconduits en hivernage soit au total 625 ha en 2025 correspondant à une intensité culturale record de 1,9.

Le processus de mise en œuvre de la double culture intégrale adopté se résume par :

la réhabilitation des casiers de Savoigne A, B et C  au bénéfice des exploitations Agricoles familiales (EXAF) ;

l’organisation et la formalisation des producteurs en 17 GIE, 3 unions, 3 commissions techniques (aménagement/exploitation, recouvrement et matériels agricoles)/unions

La formation des producteurs sur des thématiques impactantes notamment  la dynamique organisationnelle, l’éducation financière et la gestion, l’entretien et la maintenance des équipements, les techniques de production, de récolte, de stockage et de transformation.

la Planification/programmation des opérations culturales de l’année agricole 2025 ;

le Multi-partenariat SAED-SFA-PAMECAS-CNAAS-CGER-Producteurs ;

le respect du Calendrier cultural recommandé ;

le financement des deux campagnes à savoir :

o   168 529 525 FCFA dont 150 000 000 FCFA par PAMECAS soit 89% et 11%  de préfinancement des opérations de labour par les producteurs ;

o   108 043 550 FCFA dont 69% par le PAMECAS et 31% par la SFA soit un total de financement annuel  de 276 573 075 F CFA

En guise d’illustrations, les indicateurs de performances la Saison Sèche Chaude  du PDRS montrent des résultats économiquement intéressants portant sur :

Un financement de 168 529 525 FCFA ayant permis une  mise en valeur de   320 ha en SSC  soit un cout de production de 526 655 FCFA/ha  correspondant à un Seuil de rendement de 3,29 t/ha en référence au  prix du paddy subventionné à 160 FCFA/kg.

Ces charges ont produit un rendement  moyen de 8,86 t/ha  soit une production totale  de 2835 t de paddy et 1843 t de  riz blanc avec un taux d’usinage de 65% correspondant à un chiffre d’affaires de 453 632 000 F CFA puis un bénéfice total de 285 102 475 FCFA  et une marge bénéficiaire moyenne  de 890 945 FCFA/ ha.

En outre, cette production permettra de couvrir les besoins de 18 403 personnes dont 5700 bénéficiaires du projet conformément aux références  de la FAO (90 à 100kg/ personne)

Ces  résultats économiques intéressants de la SSC  et la bonne planification  constituent principalement l’élément déclencheur de la  campagne d’hivernage et par conséquent de la double culture intégrale.

La réalisation  de la  campagne d’hivernage dont les résultats sont prometteurs permettra de faire du PDRS   de  modèle agricole intensif, économique viable  et inspirant.

Au vu des résultats, on peut stipuler qu’il y a des déterminants du succès de la double culture intégrale. Il s’agit entre autres des conditions d’exploitations garanties (aménagement normé, pistes d’accès), de l’organisation des producteurs et de la formalisation des OP, de la formation des producteurs, d’une  bonne programmation/planification des opérations culturales   de l’année agricole et l’anticipation, de la bonne politique de subvention des engrais et la qualité des semences, du multi partenariat pour  garantir le  financement des  campagnes, de la  souscription  intégrale à l’assurance agricole, de la faible pression aviaire, d’une bonne production et des marges intéressantes  en SSC, du remboursement intégral du crédit de la SSC,  de la politique de subvention du prix du paddy ayant permis d’avoir un prix incitatif de 160 FCFA/kg de paddy et du minimum d’équipement agricole (tracteur-moissonneuse batteuse-magasin) facilitant la récolte mécanique et la sécurisation de la production  de la SSC puis la réalisation de façons culturales pour l’hivernage avant la  mise en place des 1eres pluies.

En résumé, cette belle moisson  résultant d’une batterie de déterminants précités a fait du projet un modèle agricole intensif, économiquement viable  et inspirant à vulgariser pour l’atteinte de la   souveraineté alimentaire.

D’emblée, ce modèle agricole constitue  une réponse concrète  au  référentiel   de la vision Sénégal 2050 qui stipule que le secteur agroalimentaire sénégalais est confronté à une performance insuffisante, illustrée par des rendements agricoles faibles, des pertes importantes de récolte dues à l’insuffisance d’infrastructures de stockage, des terres inexploitées une grande partie de l’année et une faible pénétration de la mécanisation et des innovations en techniques culturales des micro-exploitations qui représentent la majorité des exploitations.

Spécifiquement, le PDRS contribue à  l’objectif principal du sous-secteur agricole du référentiel qui consiste à augmenter le niveau des productions, en capitalisant un maximum sur l’augmentation des rendements et un minimum sur l’augmentation des surfaces puis à professionnaliser et spécialiser les acteurs.

Concrètement,  la mise en valeur de   320 ha en SSC  dont  305  reconduits en hivernage soit  au total 625 ha  en 2025 au PDRS correspondant à une intensité culturale  record de  1,9  devient une solution  à la stratégie de souveraineté alimentaire  dont l’objectif général est d’assurer durablement la souveraineté en produits agricoles et d’élevage, tout en créant des emplois et des revenus décents pour les jeunes et les femmes sur toute la chaine de valeur.

Ainsi, les indicateurs de performances la SSC 25 illustrent l’alignement  et la conformité du PDRS à la SSA, déclinaison du   Master Plan stratégique 2025 – 2034  et de la vision Sénégal 2050.

En définitive, ce modèle de « projet pilote », véritable sucess story », est une solution  à démultiplier sur le long de la vallée du fleuve Sénégal pour l’atteinte de l’autosuffisance en riz avec l’implication de tous les acteurs de la chaine de valeur.

Mme Ndoye Awa Niakh

Ingénieur agronome

Coordonnatrice du PDRS

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Source : https://www.seneplus.com/opinions/double-culture-u...