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Décès de bébés: Structures de santé mal en point, manque de personnel qualifié, d’équipement…

Le phénomène commence à gagner du terrain. Après la mort de quatre bébés à l’hôpital de Linguère, un autre nouveau-né a perdu la vie à la clinique de la Madeleine, par «négligence médicale». Ce qui en dit long sur l’état des structures sanitaires au Sénégal, publiques comme privées. Entre manque de personnel qualifié ou spécialisé et d’équipements, les établissements sanitaires souffrent de plusieurs maux. Ce qui, de facto, se ressent sur la qualité des soins.


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Octobre 2021 à 13:13 | | 1 commentaire(s)|

Samedi dernier, un nouveau-né a perdu la vie à la clinique de la Madeleine à Dakar, suite à des brûlures. Né avec une jaunisse, lé bébé de trois jours devait subir une photothérapie. Et c’est de là, selon son père Réda Saleh, qu’il s’est retrouvé «carbonisé» et «asphyxié».

Les parents de la victime pointent du doigt la «négligence» des agents de santé. «Ils ne sont pas capables de me dire ce qui s’est passé. Ils ne m’ont servi aucune explication sur ce qui a engendré la mort de mon enfant», a déclaré M. Saleh, dans les journaux et autres sites en ligne. Il ajoute : «ce que j’ai vu, c’est une catastrophe». A la suite de la plainte déposée au Commissariat de Plateau, l’autopsie révèle que le nourrisson est mort d’une «asphyxie doublée de plusieurs brûlures au niveau du corps». Sur ce, le responsable et quatre autres agents de la clinique ont été placés en garde-à-vue.

On se rappelle également, au mois d’avril dernier, de l’incendie à l’unité de néonatologie de l’hôpital Maguette Lô de Linguère, qui avait causé la mort de quatre bébés et fait deux autres blessés. L’affaire avait provoqué une vague d’indignation. Même le Chef de l’Etat n’était en reste. Il avait ainsi demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, de veiller à ce que «toute la lumière» soit faite sur cet incendie.

A propos de ce drame aussi, les enquêteurs avaient conclu à une «négligence médicale», après l’ouverture d’une information judiciaire. «Le rapport provisoire mis à notre disposition par les responsables de l’enquête, nous a permis de noter une négligence par rapport au service de néonatologie», avait révélé le ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Le docteur Abdou Sarr, ex-directeur de l’hôpital, Khady Seck, aide-infirmière et le docteur Fatou Sy, chef de service de la pédiatrie, sont inculpés pour «imprudence» et «négligence» dans cette affaire.

Ces morts dans les établissements sanitaires relancent le débat sur les conditions de prise en charge des patients au Sénégal. De nombreuses défaillances sont décriées de partout. Les structures sanitaires sont confrontées à un manque d’équipements et de personnel qualifié et spécialisé. Ce problème est ressenti d’abord par les professionnels de santé, qui sont contraints dans bien de situations, de faire face à une grande charge de travail, qui éreinte les plus résistants et décourage les plus faibles.

“Il n’y a pas suffisamment de personnel“

Il y a quelques mois, à l'issue d’une rencontre avec les agents de l’hôpital de Ziguinchor, l’activiste Guy Marius Sagna déclarait : «nous sommes sortis de cette rencontre déçus, scandalisés. Ces braves hommes et femmes, membres de l’intersyndicale des travailleurs de l’Hôpital régional de Ziguinchor, nous ont expliqué que cet hôpital régional ne l’est que de nom. Il n’y a pas suffisamment de personnel. Cet hôpital manque de tout. Il n’y a pas de cardiologue, pas de néphrologue, il n’y a pas de pneumologue».

A l’hôpital régional de Kolda, les travailleurs, à l’occasion d’une marche stoppée par les forces l’ordre, listaient plusieurs maux comme un «manque de scanner, d’échographie, de longues pannes récurrentes des équipements, un déficit en ressources humaines qualifiées, des ruptures sans cesse des consommables et le non-paiement des rappels et primes».

Ces manquements justifient ainsi la raison du nombre grandissant d’incidents et d’accidents qui surviennent dans le secteur de la santé.

En effet, lors de l’incendie survenu à l’hôpital de Linguère, le Chef de l’Etat, Macky Sall avait invité «le ministre de la Santé et de l’Action sociale, à engager sans délai, en relation avec les ministres en charge des constructions et de la protection civile, un audit général des infrastructures sanitaires, notamment, les constructions et installations abritant les services et équipements de santé sur l’ensemble du territoire national».






Sud Quotidien

Ndèye Fatou Kébé