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Décryptage Leral: Gaston Mbengue, Petit Mbaye, Luc Nicolaï, Abdou Aziz Ndiaye se ruinent, Yékini, Balla Gaye 2, Modou Lô et Cie deviennent des millionnaires


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Mars 2017 à 13:43 | | 0 commentaire(s)|


 
Quand la lutte ruine les promoteurs et sucre les lutteurs. Eh oui. La retraite de Tyson à 45 ans en 2017 a été un des tournants décisifs de la nouvelle envergure économique de la lutte avec frappe qui a vu le Don King Gaston Mbengue placer la barre très haut, avant de déchanter. La chute d’Alioune Petit Mbaye et encore les déboires de Luc Nicolaï et l’émergence d’Assane Ndiaye comme le nouveau tout puissant promoteur du Sénégal de cette saison, posent de légitimes questions quant à la viabilité économique de la lutte avec frappe, ainsi que sa pérennisation dans le temps.
 
«La lutte serait vraiment développée si les lutteurs percevaient des cachets de 500 millions», avait affirmé Yékini, lors de son face-à-face avec Bombardier. Ce n’était pas encore arrivé, mais, on était sur la bonne voie. Certains lutteurs businessmen comme Tyson, conscients de leur valeur, avaient fait dans la surenchère.

Les saisons 2009-2010 et 2011-2011 avaient démontré que la lutte sénégalaise avait une belle cote financière, avec notamment, un record établi avec l’organisation du combat Tyson / Yékini du 4 avril 2010. Gaston Productions avait payé aux deux lutteurs chacun la somme de 100 millions, soit 200 millions FCFA, sans oublier les sponsors. Gaston était devenu « fou » passionné comme on le connaît, fougueux et entier.
 
Luc Nicolaï and Co n’était pas aussi en reste quant à cet accroissement vertigineux de cachets des lutteurs. Ainsi, avec deux promoteurs, Gaston Productions et Luc Nicolaï and Co et deux sponsors, Orange et Tigo, les cachets des lutteurs ont fait le buzz ces dernières saisons, surtout avec l’historique combat Tyson / Yékini.
 
Ce n’était jamais arrivé dans les arènes sénégalaises. Après sa victoire sur Tyson, Yékini avait demandé 120 millions puis 100, pour affronter Bombardier, mais, Gaston Mbengue avait «dit non, je ne dépasserai pas 80 millions», avait-il révélé.
 
Malgré tout, Yékini, Tyson et Cie sont devenus des millionnaires, grâce à la lutte. Tyson symbolise à merveille cette chevauchée fantastique des cachets des lutteurs sénégalais. Pour son premier combat dans les arènes sénégalaises, Tyson avaitété payé la modique somme de100 mille francs en combat préliminaire contre un lutteur du nom de Nguèye Loum, le 31 juillet 1995.

Pour son retour des arènes le 4 avril 2010, contre Yékini, après une sanction du CNG, Tyson a été payé par Gaston Productions à hauteur de 100 millions de FCFA, sans oublier ses sponsors personnels.
 
Aujourd’hui, plus que jamais, Tyson symbolise le lutteur qui a révolutionné les cachets dans les arènes sénégalaises. D’ailleurs, malgré sa défaite contre Yékini, Tyson a encore encaissé la somme de 75 millions de FCFA pour son combat contre Balla Gaye 2…avant de voir sa valeur marchande baisser après la défaite face à Gris Bordeaux.
 
Mais, aujourd’hui, avec la crise économique dans l’arène, c’est Gaston Mbengue himself qui avait inauguré cette révolution, qui est devenu subitement raisonnable. Le promoteur de lutte Gaston Mbengue a annoncé ces derniers jours sur la Rfm, son retrait du monde de la lutte ainsi que le gel de ses activités jusqu’à nouvel ordre.

«J’ai pris la décision de geler mes activités dans la lutte. En fin de compte, trop c’est trop. On investit des centaines de millions pour l’éducation de nos enfants qui, à la sortie, ont des difficultés pour s’insérer dans le monde professionnel. On peut distribuer 200 millions à deux lutteurs dans une soirée, alors que ces 200 millions investis pourraient permettre de créer une société.

Cette société permettrait aux diplômés chômeurs d’être embauchés et tant d’autres citoyens. Je regrette cet argent que j’ai investi dans la lutte. Je le regrette très fort, mais je l’assume parce qu’en venant à Dakar, je n’avais rien. J’ai beaucoup dépensé dans la lutte mais il n’y a pas de retombées. Depuis un an et demi, je ne regarde plus la lutte à télévision»,
a regretté Gaston Mbengue.
 
Venant de celui qu’on appelle affectueusement le Don King sénégalais, c’est un symbole très fort. Et en suivant sa logique, on sent que les cachets ont ruiné beaucoup de promoteurs et nourri que quelques lutteurs comme Tyson, Yékini, Balla Gaye 2, Modou Lô et Cie.
 
Iba Kane, le rédacteur en chef de Sunu Lamb qui a suivi toutes ces dernières années ce panorama de la lutte, décrypte. « C’est cette fameuse saison avec les cachets exorbitants payés à Tyson et à Yékini qui a coulé Gaston Mbengue. Luc Nicolaï et Abdou Aziz Ndiaye ont aussi un pied en dehors de l’arène. Dépenser 1 demi-milliard de FCFA en termes de cachets, c’est trop si on n’a pas de solides sponsors et ce n’est pas le cas au Sénégal.

Pour Petit Mbaye, il avait déjà des déboires avec l’élection présidentielle à laquelle il avait participé. Toutefois, on assiste aussi à la nouvelle vague avec Prince et surtout Assane Ndiaye avec une main invisible qu’on ne connait pas encore. Pape Abdou Fall, quant à lui, a une expérience et un modèle économique qui lui permet d’organiser de grandes affiches »,
analyse Iba Kane.
 
Mais, aujourd’hui que les sponsors semblent avoir fui l’arène, organiser de grands combats avec de gros cachets reste suicidaire et Gaston Mbengue l’a compris. Assane Ndiaye, lui, est sur une autre planète avec une volonté d’organiser de grands combats avec de grands cachets… D’où vient toute cette manne financière ? Les sponsors sont-ils prêts à s’investir dans l’arène ? On ne sait vraiment pas. Wait and see.
 
Massène DIOP Leral.net