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Détournement au ministère de la Santé: Ousmane Diop, maître ès...pillage

Ousmane Diop, l’ex-agent comptable arrêté pour avoir détourné plus de 74 millions de Cfa au ministère de la Santé et de l’Action sociale, a utilisé un modus opérandi sophistiqué pour arriver à ses fins. En complicité avec deux de ses amis, il a créé une société fictive dénommée « Ipressa Leonie Dieng » et falsifié des chèques destinés à l'IPRES. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux.


Rédigé par leral.net le Vendredi 30 Novembre 2018 à 09:35 | | 0 commentaire(s)|

En 2016, le Sénégal bénéficiait d’un financement de plus de 2,8 milliards de F Cfa du Fonds mondial qui tenait à l’appuyer sur sa politique de Renforcement du système de santé (RSS). Au ministère de la Santé et de l’Action Sociale, il a été ainsi mis en place ce programme qui avait comme comptable, Ousmane Diop. Mais, voilà, un audit interne du fonds a révélé de très curieuses dépenses qui ont amené la tutelle à travers son DAGE, à déposer plainte à la Division des investigations criminelles ( Dic).

Selon les informations de Libération, l’enquête a établi qu’Ousmane Diop a détourné 74 millions de F Cfa, avec au moins l’aide de deux complices. Et son modus opérandi était des plus sophistiqués. En effet, il avait créé une société fictive du nom de «Ipressa Léonie Dieng ». Simple hasard ? Que non. Lorsqu’il recevait du Dage des chèques libellés au nom de l’IPRES, Ousmane Diop y ajoutait « Sa Léonie Dieng ».

Le chèque falsifié revenait par la magie du faux au nom de « Ipressa Léonie Dieng », il le faisait encaisser, ni vu ni connu, par un chauffeur du ministère du nom de Cherif Malhine Sané. Ce dernier a assuré, lors de son interrogatoire sous le régime de la garde-à-vue, qu’il ne se doutait pas des manœuvres frauduleuses d’Ousmane Diop. Lequel a confirmé cette version lors d’une confrontation.

Pour masquer les détournements des chèques destinés à l’IPRES et à la Direction générale des Impôts et Domaines, le mis en cause principal confectionnait de faux bordereaux et reçus de versements. A côté des chèques IPRES, il a puisé des fonds destinés à d’autres dépenses en passant par une société écran, « Tropical Cash », ouverte par un de ses amis qui est activement recherché.

Selon nos informations, le procureur de la République a ouvert une information judiciaire pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiments de capitaux.

Le deal des faux agréments pour l’ouverture de cliniques privées éclate

Une autre affaire risque de faire du bruit suite à une plainte de l’Agent judiciaire de l’Etat qui a été alerté par le ministère de la Santé et de l’action sociale. Plusieurs cliniques privées de Dakar ont bénéficié d’agréments frauduleux. C’est connu : ces instituts fusent de partout à Dakar avec, parfois, un service qui laisse à désirer. Et dans le cadre des missions qui lui sont confiées, l’Inspection des services du ministère de la Santé a découvert qu’au moins un agent, formellement identifié, vendait de faux agréments à des particuliers qui peinaient à en disposer.

En principe, pour espérer bénéficier d’un agrément, sous forme d’arrêté, les demandeurs doivent fournir un dossier assez complexe, avec une copie certifiée conforme du diplôme, un acte attestant que le demandeur n’est pas en activité dans la Fonction publique, si c’est un agent de l’Etat, une décision de retraite, un acte de démission ou une décision de radiation, un avis du médecin-chef de district du lieu d’implantation, un plan de masse visé par le cadastre, le personnel (effectif et contrat de travail)…

Pour ce cas de fraude, il suffisait seulement de verser le montant accepté entre les deux parties.

L’Inspection des services a réuni assez d’éléments qui attestent de la veracité des faits d’une extrême gravité.






Libération