En Israël, la reconnaissance française d'un État palestinien provoque la colère

La réaction du Premier ministre israélien ne s’est pas faite attendre : Benyamin Netanyahu condamne l'annonce du président français. C’est une « récompense au terrorisme. Un État palestinien dans ces conditions serait une rampe de lancement pour anéantir Israël. Soyons clairs, souligne le Premier ministre, les Palestiniens ne cherchent pas à créer un État à côté d'Israël, ils cherchent à créer un État à la place d'Israël ».

Le ministre de la Défense Israël Katz parle, lui, d’une « décision honteuse » et d’une « véritable capitulation ». « L’État de Palestine est un État imaginaire », affirme pour sa part, Gideon Saar, le chef de la diplomatie israélienne.

L’extrême droite laisse entendre quelle sera la réaction d'Israël. Pour le ministre des Finances Bezalel Smotrich, le moment est venu d’« annexer la Cisjordanie occupée et de jeter une fois pour toutes, dans la poubelle de l'histoire, le concept d’État palestinien ».

Réaction forte également dans l’opposition israélienne : l’ancien Premier ministre Naftali Bennett parle « d’effondrement moral ». « Tuez des juifs et le monde vous donnera un Etat », dit encore Naftali Bennett.

Réactions mitigées de la population à Jérusalem

Sous une chaleur accablante à Jérusalem, juste avant le shabbat, c’est le temps de boire un café tout en discutant de la situation politique. Contrairement à la classe politique, les opinions dans ces discussions sont plus mitigées. « C'est un peu tôt pour juger de l'ampleur des réactions, parce que c'est tout nouveau, souligne Hanan Avriel, ancien journaliste. Je pense que ça va jeter un pavé dans la mare en Israël, qu'il va falloir en tenir compte, surtout si ça se produit ailleurs, comme en Italie, en Allemagne ».

Beaucoup plus tranché, Assaf ne mâche pas ses mots : « L’annonce stupide du président Macron met totalement en danger la vie de nos otages. C’est un encouragement au Hamas pour durcir ses positions. C’est très regrettable. Je crois qu’Israël fait face à une campagne politique dont on n’imagine pas les implications à venir ».

C’est le moment d’annexer les territoires occupés, estiment plusieurs passants, qualifiant d’épithètes peu amènes la décision française. À l’inverse, David est d’accord avec le président français : « C’est une annonce que j'accepte. La fin du conflit et l’établissement d’un nouvel État. Comme cela a été décidé en 1948. Deux états pour deux peuples, en espérant que cela mettra fin à la guerre. Alors Macron n’a pas tort ». Une position qui semble très minoritaire, à ce stade en tout cas.






RFI