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Exclusif - Me Aïssata Tall Sall brise le silence !

Dans cette entrevue avec Leral, Me Aïssata Tall Sall s’est prononcée sur son attachement à Léopold Sédar Senghor et à son legs. Prenant comme prétexte le voyage qu’elle vient d’effectuer à Verson, en Normandie, pour la commémoration de la disparition du défunt Président-poète, elle indique que ce sont les socialistes qui devraient être les premiers à porter l’héritage de Senghor.


Rédigé par leral.net le Vendredi 18 Décembre 2015 à 05:00 | | 25 commentaire(s)|

« Pour nous, Senghor n’est pas mort, ni sur le plan politique ni sur le plan intellectuel, encore moins, sur le plan culturel. Alors j’ai voulu porter cet héritage qui, d’abord, légitimement, fondamentalement, est le nôtre », fait savoir Me Tall. « Quand on observe ce que le champ politique est devenu au Sénégal, quand je fais le constat, plus notre système politique s’améliore, moins nos hommes politiques suivent le chemin de cette amélioration. Vous voyez ce qui se passe à l’Assemblée nationale, je pense que c’est une illustration parfaite de ce que nous sommes en train de dire. Voyez comment les hommes politiques continuent encore à transhumer avec le Président Macky Sall ». Et l’avocate de dire que les enseignements de Senghor sur le comportement qu’un homme politique devrait adopter peuvent apporter une solution à cette situation dégradante. Selon elle, les socialistes doivent comprendre que le jour de l’anniversaire du rappel à Dieu de Senghor doit être « un jour d’inspiration, un jour où nous devons revisiter l’œuvre politique de Senghor, nous approprier ses leçons, nous fixer un cap et une morale en politique ».

A l’en croire, ce moment arrive dans un contexte où la question de la candidature du Parti socialiste à la prochaine élection présidentielle n’est toujours pas résolue. Et elle est convaincue que « cette-question-là, Senghor l’aurait réglée, il l’aurait tranchée, il en aurait débattu avant de rendre son verdict et sa position ».

Pour la mairesse de Podor, cela est d’autant plus important en ce moment où le Ps est interpellé de partout, et, selon elle, « il est de son devoir de répondre à cette interpellation qui ne concerne pas seulement sa base mais l’ensemble des Sénégalais qui (les) attendent sur ce questionnement majeur mais qui concerne aussi le devenir de notre démocratie ». « Vous pouvez imaginer qu’un parti de la dimension du Ps ne puisse pas compétir à une échéance fondamentale qui est l’échéance présidentielle ? C’est facile de dire que l’on aura un candidat, mais quel candidat ? Si on dit qu’on aura un candidat, on n’a pas répondu à la question, on n’a même pas commencé à y répondre. Au contraire, on a jeté le flou dans les esprits des gens », laisse-t-elle entendre avant de d'indiquer : « C’est pour cela que j’ai pensé, en cette année où tous ces questionnements planent sur la tête du Ps, qu’il était important d’aller revisiter Senghor, de remarcher sur ses pas, de s’inscrire sur son œuvre politique, de voir quelles ont été les grandes lignes qui ont marqué son temps politique, je crois que cela est important pour la socialiste que je suis ». Me Tall trouve que, les Sénégalais, au-delà des socialistes, doivent apporter beaucoup plus d’importance à Verson, cette ville que Senghor a choisie, et où il a fini ses jours.

A la question de savoir si elle à informé les responsables de son parti avant de partir à Verson, elle répondra que l’on n’a pas besoin de demander la permission pour aller chez soi. Et quid de ses absences répétées au niveau des rencontres du Ps ? Elle fera savoir : « Ça viendra un jour, croyez-moi. Moi, je suis une femme qui assume ses responsabilités et, quand ça sera le moment, je l’exprimerais de façon claire et nette et mes compatriotes comprendront parce que cette réponse-là, je la dois à l’ensemble des Sénégalais parce qu’ils ont été nombreux à se poser la question. Très bientôt, ce jour arrivera où je parlerai ».

Mariama Kobar Saleh