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Explosions au Liban : le président Michel Aoun évoque l’hypothèse d’«un missile»

Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Août 2020 à 15:28 | | 0 commentaire(s)|

« Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe », a déclaré le chef de l’Etat.


Explosions au Liban : le président Michel Aoun évoque l’hypothèse d’«un missile»
Une déclaration explosive. Trois jours après les explosions ayant dévasté Beyrouth, et alors que l'origine même de la détonation est encore floue, le président libanais Michel Aoun a publiquement évoqué les hypothèses d'« une négligence » ou d'« un missile ».

Pour rappel, si l'on sait désormais que l'explosion gigantesque qui a soufflé le port est due à un incendie dans un entrepôt où étaient stockées depuis six ans 2 700 tonnes de nitrate d'ammonium, on ne sait toujours pas ce qui a causé cet incendie.

« Un missile ou une bombe »

« Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe », a déclaré le chef de l'Etat lors d'un entretien avec des journalistes, trois jours après la catastrophe, qui a fait plus de 150 morts et 5 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri.

C'est la première fois qu'un responsable libanais évoque une piste extérieure dans l'affaire de l'explosion, les autorités affirmant jusqu'à présent qu'elle a été provoquée par un incendie dans un énorme dépôt de nitrate d'ammonium.

Dans la foulée de l'explosion, des dizaines de milliers de posts sur les réseaux sociaux suspectaient ouvertement Israël, même si aucun élément probant connu ne permet à ce jour d'accréditer la thèse d'une attaque.

Revoir un système politique « paralysé »

Au lendemain de la visite du président Macron, Michel Aoun a par ailleurs jugé nécessaire de revoir le système politique du pays. « Nous sommes confrontés à une révision de notre système basé sur le consensus car il est paralysé et ne permet pas de prendre des décisions qui peuvent être mises en oeuvre rapidement : elles doivent être consensuelles et passer par plusieurs autorités », a estimé le président, déjà conspué par une grande partie de l'opinion publique libanaise, et qui l'est encore plus après l'explosion effroyable du port de Beyrouth.

Le chef de l'Etat, âgé de 85 ans, a aussi ajouté avoir « personnellement » demandé jeudi au président français Emmanuel Macron qu'il a reçu au palais présidentiel « de nous fournir des images aériennes pour que nous puissions déterminer s'il y avait des avions dans l'espace (aérien) ou des missiles » au moment de l'explosion mardi.

« Si ces images ne sont pas disponibles chez les Français, on demandera a d'autres pays », a ajouté Michel Aoun, qui a cependant rejeté l'idée d'une enquête internationale - notamment réclamée par Macron - sur les circonstances du drame. « Cela diluerait la vérité », selon lui.