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Il y a 4 ans, on traitait cette athlète de « singe » parce que « noire et originaire d'une favela ». Aujourd'hui, elle est championne olympique ! Une incroyable revanche sur la vie...

Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Août 2016 à 08:55 | | 0 commentaire(s)|

Il y a 4 ans, on traitait cette athlète de « singe » parce que « noire et originaire d'une favela ». Aujourd'hui, elle est championne olympique ! Une incroyable revanche sur la vie...

Lorsque le Brésil a gagné sa première médaille des Jeux Olympiques lors de l’épreuve de tir au pistolet, les commentaires ironiques des internautes sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Ces derniers plaisantaient, avec plus ou moins de bon goût, en faisant référence à la criminalité (réelle ou fantasmée) du pays.
 

Mais les mauvaises langues peuvent bien se taire. Car à présent, la deuxième médaille Brésilienne provient d’une autre discipline, le judo — et c’est une femme, noire, originaire d’une favela, qui offre au Brésil sa première médaille d’Or à domicile. 

Pourtant, il y a à peine 4 ans, on la traitait de singe et on lui disait qu’elle n’avait rien à faire aux Jeux Olympiques. Récit.

  

@AP

Elle s’appelle Rafaela Silva, elle a 24 ans, et son histoire est celle d’une sacrée revanche sur la vie.

La jeune athlète a en effet grandi dans la fameuse 
Cidade de Deus, une favela située dans une enclave montagneuse au sud-ouest de Rio, qui a été rendue tristement célèbre par le film éponyme « La Cité de Dieu » — coréalisé par Fernando Meirelles et Kátia Lund.  Cette communauté, qui fut pendant longtemps connue comme étant le quartier le plus dangereux de Rio, est encore aujourd’hui déchirée par la violence, le crime et la misère sociale.
 

Dans cette zone d’extrême pauvreté, dans la rue, la petite Rafaela, 7 ans, n’hésite pas à se battre contre les garçons du quartier. Ses parents l’inscrivent alors dans une école de Judo pour la canaliser. De fil en aiguille, et à force de s’entraîner, son talent finit par être remarqué et en 2012 elle est sélectionnée pour participer aux Jeux Olympiques de Londres.
 

C’est là que sa carrière a failli être détruite, lorsqu’elle est disqualifiée suite à une maladresse, et qu’elle devient la cible d’insultes à cause de sa couleur de peau.
 

« Singe » « Ta place est dans une cage, pas aux Jeux Olympiques »
 

Lors des Jeux Olympiques de Londres, en 2012, la jeune femme avait en effet été la cible d’un flot intarissable d’insultes racistes, qui ont bien failli la dégoûter du sport et lui faire mettre un terme à sa carrière. Elle avait en effet été disqualifiée à cause d’une prise considérée comme irrégulière, s’attirant la haine et les quolibets.
 

« Je suis arrivé dans ma chambre, j’ai pris mon téléphone à la recherche d’un soutien, d’une aide, d’un message… Et tout ce qu’il y avait, c’était des messages d’insultes, qui disaient que la place d’un singe c’était d’être dans une cage, pas à des Jeux Olympiques, que j’étais une honte pour toute la compétition. Cela m’a fait très mal. »
 

À ce moment-là, elle manque de tout laisser tomber, d’abandonner le sport et de tirer un trait définitif sur sa carrière dans le judo.


@AP

 

« J’ai réussi à prouver ce que je voulais, c’est-à-dire montrer que j’en étais capable. Ils me critiquaient dans un moment de faiblesse et de défaite, mais je pouvais me relever et atteindre le sommet. Il y a un an, je voulais abandonner le sport, et un an après je suis la première Brésilienne championne mondiale de judo. »
 

À présent, le Brésil fête sa première médaille d’Or à domicile, et les racistes se sont tus. Dommage tout de même qu’il ait fallu cela pour prouver à certains que oui, une afro-brésilienne a bel et bien sa place aux Jeux Olympiques.


@AP

 

« Que quelqu’un qui, comme moi, vient de la Cidade de Deus et a commencé le judo sans aucune prétention finisse par devenir championne olympique, c’est inexplicable ! » 

Sur le podium, le visage de Rafaela Silva est ruisselant de larmes, de bonheur mais surtout d’émotion :« Seul Dieu sait combien j’ai souffert et ce que j’ai fait pour en arriver là. »

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