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Justice pour les victimes : L’État relance l’enquête sur les morts des manifestations entre 2021et 2024

Rédigé par leral.net le Lundi 28 Juillet 2025 à 11:39 | | 0 commentaire(s)|

Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans le traitement des violences politiques survenues entre 2021 et 2024. Au cœur de cette initiative : la quête de vérité et de justice pour les quelque 80 personnes mortes lors des manifestations. Saisi par le ministre de la Justice, le procureur de […]

Sénégal

Atlanticactu/ Manifestations/ Enquête/ Serigne Ndong

Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans le traitement des violences politiques survenues entre 2021 et 2024. Au cœur de cette initiative : la quête de vérité et de justice pour les quelque 80 personnes mortes lors des manifestations.

Saisi par le ministre de la Justice, le procureur de la République a été formellement chargé d’ouvrir une enquête judiciaire portant sur des faits graves : meurtres, tortures, assassinats… voire des crimes contre l’humanité.

Selon les révélations du journal L’Observateur, c’est le Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, qui a transmis une requête officielle au procureur général. Celle-ci a suivi le circuit administratif jusqu’au bureau d’Ibrahima Ndoye, procureur près le tribunal de grande instance de Dakar, désigné pour conduire les investigations.

Malgré la loi d’amnistie promulguée sous Macky Sall, certaines infractions — notamment les crimes de sang et les crimes contre l’humanité — échappent à toute prescription. Elles demeurent légalement poursuivables.

D’après des sources judiciaires, une analyse préliminaire a permis de circonscrire le périmètre de l’enquête. Aucune personnalité n’en serait exclue : des membres des forces de sécurité aux anciens ministres, en passant par l’ancien chef de l’État lui-même. L’instruction pourrait remonter jusqu’aux plus hauts niveaux de décision.

Des interrogations clés refont surface : Qui a donné les ordres ? La force a-t-elle été utilisée de manière excessive ? Des actes de torture ont-ils été institutionnalisés ? Peut-on parler de crimes contre l’humanité ?

L’enquête, inédite par son ampleur, pourrait établir des responsabilités politiques et administratives jusqu’ici ignorées par la justice. Toujours selon L’Observateur, un travail préparatoire minutieux, mené avec des juristes et experts, aurait été réalisé pour anticiper toute faille procédurale et assurer la solidité de la procédure.

Les premières convocations sont attendues dans les prochains jours. Les familles de victimes et les survivants présumés de torture figureraient parmi les premiers témoins appelés à s’exprimer.



Source : https://atlanticactu.com/justice-pour-les-victimes... Sénégal Atlanticactu/ Serigne Ndong