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La communauté layène apporte la réplique à Imam Ahmad Makhtar Kanté

Rédigé par leral.net le Mercredi 11 Avril 2018 à 12:23 | | 0 commentaire(s)|

Imam Ahmad KANTE, d’une mauvaise foi chronique ou d’une ignorance notoire
Yaa imam, vous m’excuserez de vous corriger sur quelques bourdes que vous avez faites car l’étudiant que je suis, ne devrais pas avoir la prétention de corriger un imam « un érudit », à moins que celui-ci ait eu l’insolence de dénigrer l’imam de tous les imams, imamoul kharamayni, comme l’a attesté chérif Sadikh de Médine en 1920. Naturellement dans votre posture, son opinion ne comptera pas,  fut-il un petit fils du Prophète qui était chargé de la gestion du mausolée de son grand père Muhamad (psl) à Médine.
 
D’abord je vous reproche votre démarche qui a consisté à nous présenter des conceptions juives, chrétiennes et musulmanes des figures et évènements de la fin des temps, entre autres, sans pour autant faire une analyse comparative ou au moins avoir l’honnêteté intellectuelle de préciser, après votre exposé qui n’a de mérite que par le volume, que tous les prophètes ont été dénigrés par les érudits. En effet, vous auriez dû constaté que ce sont les érudits juifs qui n’ont pas cru en Jésus, que ce sont les érudits chrétiens qui n’ont pas cru en Mouhammad (psl), et encore des érudit musulmans comme vous qui ne refusent de croire en Seydina Limamou Lahi ( psl).
 
Avant d’attirer votre attention sur l’essentiel de vos boutades, notez bien que la formule adjibou da’iyalllahi… » n’est ni une traduction ni une transcription du wolof à l’arabe. Le mahdi Seydina Limamou Lahi l’a dit textuellement comme cité dans le site et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les habitants de Yoff disaient qu’il était devenu fou car sortaient de sa bouche, des mots arabes alors qu’ils savaient tous qu’il était illettré. Ainsi disaient-ils « limamo ngay lakki yaaram »_limamou est en train de parler l’arabe ».
 
Quelques bourdes
 
Vous parlez de « posture marginale et singulière de la communauté layene » , croyant ainsi apporter une preuve de la fausseté de leurs dires. Saviez-vous yaa imam que la prophétie en tant que telle est une posture marginale, que les prophètes ont toujours été des marginaux. Saviez-vous qu’aucun texte avant Jésus n’avait prédit qu’un prophète naîtrait d’une vierge et sera dépourvu de père.  Saviez vous qu’aucun texte n’avait prévu qu’on pouvait changer l’apparence d’un traitre (judas) pour lui donner celui d’un prophète éminent (jésus), afin qu’il soit tué à sa place ?
 
Quand vous parlez de couplage inédit, vous rendez vous compté que Muhammad(psl) est le prophète inédit par excellence :
Il a été le seul messager universel de l’humanité. Il a été le seul à appeler les Jinns en même temps que les hommes. Il a été le seul à effectuer le voyage nocturne etc. voyez donc que la singularité et la marginalité, contrairement à ce que vous pensez n’est pas une nouveauté pour l’histoire des prophéties  ou pour le prophète de l’islam.
 
Si c’est parce que le Mahdi a pour nom Limamou et non Muhamad que vous ne croyez pas en lui comment expliqueriez-vous votre croyance en Jésus alors que Moise avait annoncé un homme du nom d’Emmanuel. Comment expliqueriez-vous votre croyance en Muhamad alors que Jésus avait annoncé Ahmad ? Le nom Muhamad jusqu’à preuve du contraire n’apparait dans aucun texte avant l’islam et pourtant quand cela vous arrange vous adoptez la marginalité, la singularité, l’inédit. Un musulman qui attend un Mahdi qui s’appellera Muhammad à sa naissance est comme un chrétien qui attend un prophète s’appellera Ahmad à sa naissance ou un juif qui attend un prophète qui s’appellera Emmanuel à sa naissance. Leur attente sera vaine.
 
Quand vous parlez de contradictions , aviez-vous oublié que les textes avaient prédit que le Messie sera l’héritier du trône de David alors que Jésus n’a même pas de père ! Et vous y croyez pourtant. En réalité si vous étiez conséquent avec vous-même vous n’auriez dû croire ni en Jésus ni en Muhamed car ce que vous reprochez au Mahdi leur est aussi imputable.
 
Enfin pour ne pas tirer en longUeur, le sens que vous donnez au terme khatam an nabiyyine et laa nabii ba’dii » est en contradiction flagrante avec la conception de notre mère aicha et plusieurs oulémas phares de l’islam.
 
D’abord le Prophète nous dit : « J’étais le Khâtam-an-Nabiyyîne avant que le prophète Adam ne naquit. » Tafsir Ibn Kathir, sur l’autorité de Musnad Ahmad ibn Hanbal
Ensuite lorsque son fils Ibrahim mourut, il dit : «Si Ibrahim avait vécu il serait devenu un prophète vertueux.» Ibn Majah Vol: 1 Kitab ul Janaiz.
 
 
 

Enfin on rapporte que Aicha, la mère des croyants a dit : «Dites qu’il est le Khâ- tam-an-Nabiyyîne, mais ne dites pas qu’il n’y a pas de prophète après lui.» Voir le  livre  «Takmelah  Madjma’ul Béhar, page  85,  par  I’Imâm  Muhammad  Tahir  Goudjrati  - 9O3  à 986 A.H., Nival Kishore Press, Lucknow, 1283 A.H. et le Dur-el Mansour- Commentaire par I’Imâm Djalâloud-dîne Siyouti 849-911 A.H., Vol : 5 page 2O4, Maimaniyya Press, Caire,
 
Mouhamad Shafi dit que cette déclaration de notre mère Aicha se trouve dans tawi oul ahadiç et ajoute : «La signification apparente du terme laa Nabi Ba’dii est à l’effet qu’aucun prophète, ancien ou nouveau ne pourra venir après  le  Saint Prophète (psl), mais comme une telle signification est contraire à la doctrine islamique universellement reconnue et à la croyance unanime des Compagnons du  Saint Prophète (psl) concernant la deuxième venue du Messie (paix soit sur lui), alors Hazrat Aïcha et Mughira - Dieu les bénisse -  ont  émis le conseil que l’on devrait éviter ces ex- pressions qui pourraient être contraire à la doc- trine universellement acceptée.»
 
Ibn Arabi fait une précision intéressante à ce propos :
 
«L’apostolat qui termina avec le Prophète  d’Al- lah, n’est que le nubuwa tashri’i, non pas le statut ou le rang de l’apostolat. Ainsi il n’y aura aucune loi abrogeant la sienne, et aucun nouveau commandement à y ajouter. Voilà ce qu’il voulait  dire  quand  il déclara  que  le  «risaala»  et le
«nubuwa»  ont  cessé,  et  qu’il  n’y aurait   aucun messager ou prophète après lui, c.-à-d., qu’il n’y aurait après lui aucun prophète qui abrogerait ses commandements.
Il est évident  que si vous ne savez pas faire la différence entre le nubawa tachri’i le nuwa tajdiid et le nubuma rid wa tasdikh et c’est peut-être la raison pour laquelle vous osez poser une question telle que « est-il possible d’envisager qu’après ce parachèvement et cette clôture du phénomène prophétique en de termes si clairs, le retour du sceau des prophètes en chair et en âme et pour dire quoi de neuf ? » , si vous ignorez qu’un prophète n’a pas pour obligation de dire quelque chose de neuf peut être que vous n’êtes pas de mauvaise foi mais juste d’une ignorance notoire.
 
Ibrahima Abou SAMB, étudiant en droit à l’université GASTON BARGER de ST LOUIS

Quand le ridicule ne tue pas…

Depuis 138 ans et sans relâche, des individus d’une probité intellectuelle douteuse,  s’attaquent de manière éhontée aux layennes et particulièrement à la mission prophétique de Seydina Limamou Laye (PSL). En réalité, c’est comme une mode pour ces gens (comme Ahmadou Kanté)  en mal de publicité et de reconnaissance, de s’attaquer à la communauté Ahlou Lahi dont la mission  est de porter haut le flambeau des enseignements du Mahdi, expression d’une haute spiritualité.
 
Ces détracteurs pensent être le nombril du monde, les référents  intellectuels, mais ils se trompent lourdement car leur argumentaire est d’une légèreté primaire.  En effet quand on prétend critiquer la prophétie de Seydina Limamou (PSL), il faut un niveau intellectuel élevé. Et malheureusement, ce n’est pas le cas .Quand ce prétendu Imam qui ne cerne même pas la notion de réincarnation se permet de faire ce discours insensé , il devient ridicule . Nous lui recommandons d’aller se documenter car il se base sur une littérature très facile, terre à terre . L’erreur c’est de penser qu’il  apprend quelque chose aux layennes . Qu’il se détrompe car son  argumentaire, c’est l’ABCD que nous avons maîtrisé depuis le bas âge. « Imam » , Si vous pensez que vous voulez nous réduire au silence , vous vous trompez lourdement. En réalité tout le monde sait  que les layennes torturent les esprits , leurs discours « dérangent » car ils bousculent les convictions séculairement installées dans les consciences et le subconscient de certains qui nagent dans leur confort intellectuel.
 
 C’est la raison pour laquelle, avant et après chaque célébration de l’Appel de Seydina Limamou ( PSL), les prêches négatifs comme le vôtre ,  sont entonnés partout . Paradoxalement, vous  ratez ainsi l’occasion historique de vous  taire car vous  devez  savoir  que le silence ne permet pas de distinguer le sot du savant. Mais comme  vous avez  choisi votre camp ,  vous  prêchez sans envergure . Nous n’allons pas si bas en vous répondant par des arguments religieux. Vous n’en valez pas la peine !
 
En réalité, la plupart de ces gens  qui critiquent les layennes sont des nombrilistes sans vergogne qui pensent que la terre tourne pour eux, que le monde leur appartient. Ils ont des réactions épidermiques qui traduisent un esprit partisan, un complexe d’infériorité  .Mais ils n’ont qu’à visiter l’histoire religieuse du Sénégal (s’ils en ont les capacités intellectuelles !) pour savoir que tous les pourfendeurs de Seydina Limamou sont devenus ridicules car les faits historiques  les ont démentis. L’Appel a 138 ans !
 
Certains parmi  ces pourfendeurs (qu’ils aient pour nom, Sall, Ndao, kanté ou autres ) ,  doivent comprendre  que ce n’est pas avec une longue  barbe qu’on est forcément un érudit, loin de là . Car  « Si la barbe était synonyme de sagesse, le bouc serait Socrate ».
 
Pour terminer nous leur demandons d’aller fouiller les livres et d’accepter de  débattre sérieusement. S’ils en ont le courage ! Ce n’est pas en se réfugiant derrière des prêches insipides , des vidéo, des articles insipides sur le net qu’on pense ébranler l’esprit des croyants.  La cible est ailleurs, regardez prés de vous ! Le débat est intellectuel, il  ne se fait pas avec des insultes qui traduisent  une certaine étroitesse et  bassesse d’esprit.
 
 Désormais, nous répondrons du tac au tac, la passivité a des limites .Mieux,  nous leur réitérons  que   nolens volens, Seydina Limamou (PSL) est le Mahdi car Dieu en a décidé ainsi. Si cela chagrine les esprits  indécrottables, tant pis car dans ce pays, le ridicule ne tue pas …Certains sont prompts à retourner leurs vestes et même les jeter pour des intérêts personnels ou religieux. En tout cas, nous autres fidèles de Seydina Limamou (PSL),  continuerons à prêcher la bonne parole jusqu’à ce  que le monde accepte la mission prophétique et universelle de ce dernier. Rien ne  pourra  ébranler la conscience et la conviction des milliers de fidèles, ni ternir l’image reluisante des  messages de Baye laye (PSL). En tout cas, si vous êtes prêt pour un débat public, nous trouverons l’occasion de vous faire comprendre votre ignorance. Par contre, si vous choisissez la voie du ridicule, continuez !
Baytir Kâ
Président de la commission scientifique de Nurul Mahdi

Au cœur du credo layène qui se veut islamique, une variante de la réincarnation (Ahmad Kanté)

 
Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Avril 2018 à 10:37 | | 0  commentaire(s)|
 
Au cœur du credo layène qui se veut islamique, une variante de la réincarnation (Ahmad Kanté)
 
  
Introduction : aux sources de l’Appel de Yoff    
Les autorités de la communauté des layènes, adeptes d’un religieux sénégalais du nom de Limamou Laye tenu pour être le prophète Muhammad – saws – réincarné et aussi le Mahdi attendu, annoncent la célébration du 138e Appel de leur guide pour le 17 Avril 2018. 

A ce propos, voici ce qui est mentionné dans le site officiel de la communauté layène : « Limamou venait d'atteindre ses quarante ans. Il perdit sa Sainte mère, une éminente servante de Dieu, dont la générosité et la piété étaient bien connues. Deuil cruel qui le frappa le 27 du mois lunaire Rajab. Après trois jours de mutisme et d'isolement, que l'entourage attribua au bouleversement qu'il venait de subir, Limamou sortit ce dimanche matin ler Châbân 1301 (24 Mai 1883), superbement drapé de trois pagnes blancs : l'un autour de la taille, l'autre sur les épaules, le troisième lui servant de turban. Il venait de tenir ce discours à la soeur de son père Adama Thiaw : "ô ma tante, recouvre-moi, de deux couvertures blanches et sache que Dieu t'a donné un fils qu'il n'a jamais donné à personne au monde ", à sa cousine Ndiaye Diaw, il avait dit : "recouvre-moi de deux couvertures neuves et sache que Dieu t'a donné un cousin qu'il n'a jamais donné à personne au monde ". A ses deux épouses, il avait tenu un langage similaire, en ces termes : " ô toi chaste Fatima, et toi la vertueuse Farma, soyez patientes. Dieu vous a donné un mari qu'il n'a jamais donné aux autres femmes. Je vous fais savoir que votre ancien compagnon Limamou est différent de celui-ci, car Dieu a fait ce qu'il a voulu. Par sa volonté, Il m'a placé au-dessus des créatures. Il m'a chargé d'appeler (les hommes et les djinns) pour les guider vers Lui. Enveloppé dans ses pagnes, il déambula sur les collines, dans les ruelles et places publiques, tel un pèlerin arpentant la distance de La Mecque à Arafat, appelant à haute voix ses concitoyens, en une langue Wolof teinté d'un accent Lébou : "Répondez à l'appel de Dieu, venez à moi, je suis le messager de Dieu, je suis le Mahdi qu'on attendait .... ", et il ne cessa plus de glorifier nuit et jour, publiquement et en privé, le Créateur Suprême prononçant constamment ses noms et attributs. Surprise et consternation l'accueillirent partout comme le chantera le poète Libasse Niang : "Je suis l'Envoyé de Dieu, s'écria-t-il à Yoff L'Appel lancé,tous en furent consternés" »(http://www.layene.sn/new/l_francais/limamou.php#haut) 

Toujours dans le même site, il est dit : « (…) Aussi se trouve dans ce site, le lieu de rencontre entre Seydina Limamou avec les djinns qui avaient répondu à son appel (notons que le Mahdi avait fait appel aux hommes et aux djinns : " Adjibou dâhiya lâhi, yâ mahsaral insou wal djinni, inii Rassoulilahi ileykoum" avait-il clairement prononcé. Ce lieu se trouve d'ailleurs sur la colline qui surplombait le village » (http://www.layene.sn/new/l_francais/lieux_cultes.php

Dans cette deuxième citation, on peut être sûr qu’il s’agit d’une traduction et transcription du wolof vers l’arabe puisque dans la première, il est mentionné « Enveloppé dans ses pagnes, il déambula sur les collines, dans les ruelles et places publiques, tel un pèlerin arpentant la distance de La Mecque à Arafat, appelant à haute voix ses concitoyens, en une langue Wolof teinté d'un accent Lébou : "Répondez à l'appel de Dieu, venez à moi, je suis le messager de Dieu, je suis le Mahdi qu'on attendait" » 

Pour ratisser large, voici encore d’autres propos que le site attribue à Limamou laye : « ô mes frères, ô mes sœurs ne vous éloignez pas de moi, je suis pour vous une aubaine que Dieu vous offre, suivez mes conseils, respectez les commandements de Dieu, imitez le comportement et les actes du modèle que je suis. Dieu a mis en moi l’âme de Muhammad. Que la coloration noire de ma peau ne vous induise point en erreur. Ma peau blanche, d’hier, à La Mecque, a noirci aujourd’hui. Cela n’est point un prodige au-dessus de la puissance de Dieu. Il vous arrive vous-mêmes de teindre vos habits blancs en noirs... » 
Aussi, « Mais ce qui le faisait souffrir le plus, c'était de voir ses concitoyens qu'il chérissait du fond de son cœur s'éloigner du message salutaire qu'il leur apportait. À tel point qu'il lui arrivait de chantonner, assis tout seul dans un coin "ô mon peuple, viens à moi, je suis véritablement le messager de Dieu »(http://www.layene.sn/new/l_francais/historique.php
 Cette contribution se propose d’examiner de près les croyances de la communauté layène relativement aux figures du prophète Muhammad (saws), du Mahdi et de Jésus (paix sur lui). 

On se rendra compte que l’Appel de Limamou laye ou ce qu’en a retenu la communauté layène repose essentiellement sur la doctrine de la réincarnation, qui ne manque pas de poser de très sérieux problèmes de compatibilité avec les enseignements fondamentaux de l’islam sur les personnes et statuts et fonctions du prophète Muhammad (saws), de Jésus (paix sur lui) et du Mahdi (agréé soit-il). De plus, l’Appel de Limamou laye selon les traditions de la communauté layène, entre en contradiction flagrante avec d’autres arguments bien établis sur des événements, des figures et des lieux concernés par la « fin des temps » 

Bref aperçu des messianismes juif et chrétien  

Pour le judaïsme majoritaire, c’est-à-dire rabbinique, le phénomène prophétique s’est arrêté avec les derniers prophètes d’Israël tels que Zacharie et Malachie, 3 à 4 siècles environ avant la naissance de Jésus (paix sur lui). Puis, advient une période d’un long « silence de Dieu » durant lequel les fils d’Israël, peuple « élu » vit dans l’attente messianique. 

Ces derniers attendent la venue d’un personnage hors du commun de la lignée (maison) du roi David qui va les délivrer et accomplir d’autres missions que Dieu lui a exclusivement assignées. Selon cette posture théologique, aucun autre prophète n’est attendu, y compris Jésus (paix sur lui), d’autant que la croyance ou l’idée d’une rédemption assurée par le sang versé du « fils de Dieu » dans le sens d’une filiation divine est incompatible avec les enseignements du judaïsme rabbinique. 

Et en toute cohérence avec cette croyance, le prophète Muhammad (saws) ne peut être un prophète étant donné de surcroît qu’il n’est pas un fils d’Israël, c’est-à-dire, un descendant du prophète Jacob (Ya ‘qûb – paix sur lui - dans le Coran) dont l’autre nom est Israël. Voici quelques éléments-clés du messianisme juif relativement à notre sujet :   

Le Messie (Machia’h) qui viendra à la « fin des temps » redonner toute sa souveraineté politique et sa grandeur spirituelle à Israël et reconstruira le Temple (3e reconstruction), est un homme descendant du roi David issu d’un père et d’une mère comme tout le monde. 

Toutefois, certains courants de pensée judaïque comme les promoteurs de l’Institut du Temple considèrent qu’il n’est pas obligatoire que ce soit le Messie qui doive reconstruire le Temple, c’est plutôt la reconstruction qui va accélérer sa venue ; 
Il sera un guerrier à la tête d’Israël pour combattre et vaincre les nations ennemies Gog et Magog ; 

Le Messie fils de David rassemblera tous les fils d’Israël de partout dans le monde en terre « promise », avec comme capitale religieuse Jérusalem ; 
Il fera advenir un temps de paix et d’abondance dans le monde entier et la pleine connaissance de Dieu à travers l’enseignement et l’étude de la Torah ;    

A noter que la figure du faux Messie dit Anté(ti)christ que le christianisme et l’Islam enseignent, n’est pas reconnu par le judaïsme. Au demeurant, les israélites ont connu de grandes angoisses et souffrances dues à l’apparition d’imposteurs autoproclamés messies ou ainsi qualifiés par leurs adeptes. Nous n’en dirons pas plus dans le cadre de ce texte. 

Aussi, selon certaines interprétations, quelques jours avant son apparition, le Messie fils de David sera annoncé par le prophète Elie (paix sur lui) qui était monté au ciel sur un char de feu lors de sa première venue.   

D’un point de vue chrétien, voici quelques principaux enseignements :  
Avec la venue de Jésus, « fils de Dieu » au sens de personne humaine ayant une filiation divine, c’est un nouveau testament (une nouvelle alliance) qui entre en vigueur et c’est l’Eglise qui est désormais le peuple de Dieu ; Jésus qui est le vrai Messie que les fils d’Israël n’ont pas reconnu ou ont refusé d’accepter sera de retour à la « fin des temps » en provenance du ciel ; 

Selon la posture chrétienne, la venue d’un prophète après Jésus ne fait pas sens puisque ce dernier est le rédempteur par le sang de qui Dieu son père rachète les péchés de l’humanité et leur accorde le salut. 

Quelle pourrait-être, après la venue du Rédempteur, la fonction d’un autre prophète, d’autant plus que sa seconde et venue est attendue ?   
Jésus triomphera de l’Anté(ti)christ et fera régner la paix dans son royaume pour des siècles et des siècles dans une terre transformée en une nouvelle création, après avoir jugé les hommes au nom de son père (Dieu) ; 

Cet Anté(ti)christ est une personne humaine même si elle s’est donnée à Satan, qui apparaitra à la « fin des temps » pour tenter les gens à travers maints prodiges. Il va circuler dans le monde entier et faire souffrir ou tuer toute personne notamment les vrais chrétiens qui refuseront de croire en lui comme divinité et de l’adorer. 

Cet Anté(ti) christ s’installera dans le Temple de Jérusalem, ce qui laisse comprendre que celui-ci sera reconstruit, et abusera des israélites qui le prendront pour le Messie fils de David qu’ils attendent. Au final, Jésus descendra du ciel pour sa seconde venue et tuera le faux Messie par l’effet de l’éclat de sa personne et du souffle de sa bouche. 

Enseignements-clés de l’islam sur la « fin des temps »  

Relativement à notre sujet, il s’agira juste d’indiquer des données scripturaires musulmanes incontournables notamment les hadiths sur les figures du Mahdi, de Jésus (paix sur lui), du « masîhud-dajjâl » (faux Messie), des événements liés à leurs agissements et les lieux concernés.  
Jésus (paix sur lui) est né miraculeusement sans père, d’une femme vierge appelée Marie, de filiation israélite ; 

Il est le vrai Messie « al masîh » que nombre de fils d’Israël ont rejeté et même chercher à tuer ou sont restés dans le doute sur son statut lors de sa première venue ; 
Il reviendra du ciel où Dieu l’avait fait monter lors de sa première venue à la « fin des temps » trouvant le Mahdi à la tête des musulmans s’apprêtant à accomplir la prière obligatoire du matin ; 
Jésus (paix sur lui) trouvera ce groupe de musulmans avec à sa tête le Mahdi, assiégé par le faux Messie et ses troupes, et finira par éliminer cet imposteur ; 

Ce faux Messie est une personne humaine démoniaque qui précédera la seconde venue de Jésus (paix sur lui), abusera beaucoup de fils d’Israël et des masses dans le monde entier, prétendra être au début un sauveur, puis, un prophète et puis Dieu ; 

Il accomplira de faux miracles, sèmera le désordre partout sur terre sauf à la Mecque et à Médine, fera subir de dures épreuves à quiconque refusera de croire en lui, de l’adorer, de lui obéir et de le suivre ;  

Tous ceux qui ont reçu l’écriture révélée (les gens du Livre) et qui seront contemporains du retour de Jésus (paix sur lui) le reconnaîtront et croiront en lui comme le vrai Messie ;  

Au temps du règne de Jésus (paix sur lui), le monde sera en paix et l’abondance de mise, il sera un gouvernant (hâkim) qui va administrer une justice exemplaire en conformité avec le Coran et la Sounna du prophète Muhammad (saws) ; 
Jésus (paix sur lui) mènera une vie de famille ordinaire et décèdera puis sera inhumé à Médine. 

La posture marginale et intenable de la communauté layène 

De son côté, l’islam enseigne que le phénomène prophétique a continué par Jésus (paix sur lui) et après lui par Muhammad (saws) que ce dernier a annoncé : « Ô Enfants d’Israël ! Je suis le Messager d’Allah vers vous, venu confirmer ce qui m’a précédé dans la Torah et annoncer un messager qui viendra après moi du nom d’Ahmad (le plus loué). Or, lorsqu’il leur apporta des preuves évidentes, ils dirent : ‘C’est manifestement de la magie !’ » (Coran 61 : 6) 
Muhammad (saws) est un descendant lointain du prophète Ismaël (paix sur lui), premier fils d’Abraham (paix sur lui). L’annonce de l’avènement de Muhammad par Jésus (paix sur lui), est donc l’accomplissement d’un basculement ou d’un transfèrement du phénomène prophétique de la lignée du prophète Jacob (paix sur lui) aussi appelé Israël, fils d’Isaac (paix sur lui), deuxième fils d’Abraham (paix sur lui) vers la lignée d’Ismaël (paix sur lui), premier fils d’Abraham (paix sur lui). 

A noter que le phénomène prophétique circule toujours dans la descendance d’Abraham (paix sur lui), chez les justes parmi eux, suite à la promesse que Dieu lui a faite d’en faire le guide spirituel de l’humanité : « Et lorsque ton Seigneur eut mis à l’épreuve Abraham par certaines prescriptions et qu’il les eut accomplies : ‘Je vais faire de toi un guide pour les gens lui dit-Il’ Et quand sera-t-il de ma descendance, demanda-t-il ? Il dit : ‘Mon pacte n’est pas promis aux injustes’ » (Coran 2 : 124) 

La variante de la réincarnation sur laquelle se fonde la foi layène  

Pour la communauté layène, Limamou Laye, leur guide spirituel est le prophète Muhammad (saws) réincarné au sens déjà vu où Dieu a mis dans sa personne (celle de Limamou), l’âme de ce dernier (le prophète Muhammad – saws). En plus ou concomitamment à cette réincarnation, Limamou Laye est aussi le Mahdi attendu. C’est ainsi que la communauté layène conçoit un couplage inédit « le Prophète-Mahdi » dans une seule et même personne en flagrante contradiction avec la façon dont les personnes et les statuts de Prophète et de Mahdi sont enseignées en islam.  

Selon la foi layène, 13 siècles après son rappel à Dieu, l’âme du prophète Muhammad (saws) s’est réincarnée ou a migré dans un autre corps, celui de Limamou Laye. A ce sujet, il est utile de rappeler les propos précités : « Dieu a mis en moi l’âme de Muhammad. Que la coloration noire de ma peau ne vous induise point en erreur. Ma peau blanche, d’hier, à La Mecque, a noirci aujourd’hui. Cela n’est point un prodige au-dessus de la puissance de Dieu. Il vous arrive vous-mêmes de teindre vos habits blancs en noirs » 

Il ne fait pas de doute alors qu’au cœur de la foi layène se trouve une variante de la doctrine de la réincarnation ou de la transmigration de l’âme d’un corps humain vers un autre. Il faut bien noter la nuance, c’est pourquoi nous parlons de variante, entre la doctrine la plus connue de la réincarnation et celle à laquelle la communauté layène croit et s’attèle à promouvoir. 

En général, la doctrine de la réincarnation enseigne que l’âme quitte le corps du mort pour « migrer » vers un autre qui peut être un autre humain, un animal, un végétal, un minéral…Donc, ce cadre de pensée suppose que pour qu’il y ait réincarnation, il faut au moins deux corps et la mort physique de l’un pour que l’âme en sorte afin d’aller habiter un autre. 

Or, la communauté layène revendique et prône sa propre conception de la réincarnation qu’elle veut islamique. Elle croit et enseigne une réincarnation sur la base de l’existence d’un seul et même corps et de deux âmes, ou tout le moins au départ, de la même personne. En effet, il y a eu le prophète Muhammad (saws), fils d’Abdallah et d’Amina, qui a vécu entre la Mecque et Médine et rappelé à Dieu en 632. Puis, en 1883/1884, un homme de quarante ans, du nom de Limamou, né dans la presqu’île du Cap-Vert en Afrique de l’ouest, fils d’Alassane Thiaw et de Coumba Ndoye déclare, selon la citation susmentionnée, que Dieu a mis l’âme du prophète Muhammad (saws) en lui. 

Une autre nuance introduite par la foi layène est qu’à notre connaissance, elle croit à résurrection des corps et au jugement dernier avec son corolaire de Paradis et d’Enfer. On sait que pour les adeptes de la réincarnation, la migration de l’âme se fait d’un corps à un autre (jusqu’à la délivrance !) mais sans référence aux notions de résurrection, de damnation ou de salut telles qu’enseignées par la foi abrahamique. 

Rien chez les théologiens et dans les références scripturaires de l’islam reconnues, ne permet de donner une estampille islamique à l’Appel de Yoff. En effet, la foi layène nous invite à croire qu’une personne, en l’occurrence leur guide religieux Limamou, est dépositaire de l’âme du prophète Muhammad (saws) du moins, à l’âge de quarante ans, sans qu’on sache quelle âme il avait avant. 

Ou bien, s’il a toujours eu cette âme de Muhammad en lui, alors à quoi renvoie l’expression « Dieu a mis en moi » Car cela suppose l’existence d’une personne du nom de Limamou qui reçoit l’âme d’une autre, dans ce cas, celle du prophète Muhammad (saws). Donc, est-ce qu’il y a eu un temps où Limamou étant une personne devant disposer d’une âme comme tout être humain n’en avait pas ou c’est à l’arrivée de l’âme du prophète Muhammad (saws) « en lui (Limamou) » que la sienne propre a laissé la place ?    

En tout cas, un premier problème apparait en ce que Limamou a été un moment de sa vie une personne différente de celle du prophète Muhammad (saws) puisqu’il dit : « Dieu a mis en moi l’âme de Muhammad » Il serait intéressant de savoir quel terme wolof traduit par âme, Limamou a utilisé. Donc, selon la foi layène, l’âme de Muhammad (saws) se retrouve dans la personne de Limamou dont le corps est finalement celui de Muhammad (saws) d’hier et de la Mecque : « Que la coloration noire de ma peau ne vous induise point en erreur. Ma peau blanche, d’hier, à La Mecque, a noirci aujourd’hui » 

On voit bien que la communauté layène introduit une nouvelle conception de la réincarnation. En effet, la pensée de la réincarnation à laquelle nous sommes habitués enseigne comme nous l’avons déjà dit, ceci : un (premier) corps meurt et son âme migre vers un autre qui est différent puisque celle-ci a quitté un mort. Par contre, dans la foi layène, les choses se passent comme suit : l’âme d’un mort va habiter non pas un autre corps mais le même revenu à la vie. Cela donne qu’après son rappel à Dieu, l’âme du prophète Muhammad (saws) va venir habiter son propre corps dont la couleur est devenue noire. D’ailleurs, à ce propos, on peut même se demander si c’est seulement la couleur du corps du prophète qui a changé. Qu’en est-il des autres caractéristiques physiques et morales du prophète Muhammad (saws) comparées à celles de Limamou et pourquoi pas aussi de ses goûts culinaires etc. ?   

 Une telle croyance suppose une résurrection du corps du prophète Muhammad (saws) et la mutation de sa peau du blanc au noir. La foi layène soutient alors que son guide, Limamou Laye est le prophète Muhammad (saws) ressuscité ! Rien qu’en cela, la communauté layène adopte et promeut une croyance marginale si tant est-il qu’elle a jamais été prônée par des musulmans avant Limamou et intenable à la lumière de ce qui est connu dans les références scripturaires de l’islam comme dans les enseignements de ses diverses écoles de pensée. 

Cette croyance implique l’existence d’au moins deux vies en chair et en âme pour le prophète Muhammad (saws) : une première au 7e siècle à la Mecque et à Médine et une deuxième au 20siècle à Yoff, en Afrique de l’ouest ! Elle implique aussi que le prophète Muhammad (saws) a eu deux pères et deux mères, d’abord Abdallah et Amina et 13 siècles après, Alassane et Coumba, diantre ! 

C’est soutenir l’insoutenable dans la théologie musulmane que de croire que Dieu a fait que l’âme du prophète Muhammad (saws) se retrouve dans une autre personne qui est bien entendu moins éminente que lui, et qui plus est, dont le corps (cette personne dépositaire de l’âme du prophète Muhammad – saws) est en réalité celui du prophète Muhammad (saws) lui-même ! Nous ne connaissons aucune école de pensée se réclamant de l’islam qui soutienne une telle croyance. 

Elle sape les fondements de la conception islamique de l’unicité du corps et de l’âme de chaque individu qui sera ainsi ressuscité au jour du jugement dernier. Si la communauté layène veut nous faire croire que le prophète Muhammad (saws) a eu une deuxième vie en chair et en âme incarné qu’il a été dans la personne de Limamou, on pourrait se dire pourquoi pas une autre vie et ainsi de suite chaque fois que quelqu’un prétendra en être une nouvelle réincarnation. 

Aussi, il serait intéressant de savoir si pour la communauté layène, Limamou est la dernière réincarnation en chair et en âme du prophète Muhammad (saws). Voilà des considérations qui sont très éloignées et incompatibles avec ce qui est connu dans la théologie musulmane. Cette variante de la réincarnation à laquelle croit la communauté layène comporte maintes apories et contredit nettement des enseignements fondamentaux relevant du dogme de l’islam.    

Nombreux et catégoriques sont les arguments qui heurtent de plein fouet la croyance layène relative à la réincarnation du prophète Muhammad (saws) en chair et en âme. En voici certains : 

A notre connaissance, rien dans le Coran ou les hadiths ne fondent une croyance en la réincarnation et notamment sous la modalité que la communauté layène revendique et prône. 

Tous les oulémas nous diront qu’il n’est pas fondé en islam de se donner sa propre croyance sur des choses qui relèvent du monde caché « ‘âlamul ghayb » auquel la raison et nos autres modes de connaissance seuls ne nous permettent pas d’accéder. Dans ce domaine, il est demandé au musulman de seulement croire sur la base des données scripturaires (Coran et hadiths).   

Ce sont des spéculations de ce genre sur ce qui relève de ce monde inaccessible à nos sens et à notre raison qui ont éloigné nombre de courants de pensée se réclamant de l’islam des références scripturaires jusqu’à l’hérésie ou l’adoption d’un islam compatible avec n’importe quelle pensée, idéologie ou religion.   

Le prophète Muhammad (saws) d’hier et de la Mecque nous a récité des versets indiquant que sa mission est parachevée et qu’il est le sceau des prophètes : « Aujourd’hui, j’ai parachevé votre religion, je vous ai comblé de Ma grâce tout entière et J’ai agréé l’islam pour vous comme religion » (Coran 5 : 3) ; « Muhammad n’est le père d’aucun homme parmi vous, mais il est le messager d’Allah et le Sceau des prophètes » (Coran 33 : 40).  Comme le font savoir les oulémas, c’est à condition d’être « nabiy » (prophète au sens de quelqu’un qui reçoit la révélation) que le concerné est « rasûl » (messager en charge de transmettre la révélation), alors si Muhammad (saws) est le sceau des prophètes, il est forcément le dernier messager. 

Est-il possible d’envisager qu’après ce parachèvement et cette clôture du phénomène prophétique en des termes si clairs, le retour du sceau du prophète (saws) en chair et en âme et pour dire et faire quoi de neuf ? 

Et comment le prophète Muhammad (saws) qui a reçu le miracle le plus grand en un laps de temps d’environ 23 ans, montrant son statut de prophète va revenir avec ce même Coran pour dire c’est moi qui suis de retour ! D’autant plus que le prophète Muhammad (saws) d’hier et de la Mecque a dit : « Mon cas et celui des prophètes qui m’ont précédé est pareil au cas d’un homme qui a bâti une maison, l’a embellie et ornée, laissant vacante la place d’une brique. Les gens viennent tourner autour, s’en émerveillent et disent : Dommage, qu’il n’y ait pas la brique qui manque !  – eh bien, je suis cette brique ! Je suis le sceau des prophètes ! » (Boukahri et Mouslim), aussi : 

« 
Les fils d'Israël étaient gouvernés par des prophètes, chaque fois qu'un prophète mourrait un autre lui succédait mais il n'y a pas de prophète après moi, il y aura des califes et ils seront nombreux » (Boukhari et Mouslim) » Puis, il a laissé un testament sans équivoque : « Je vous ai laissé après moi deux choses, vous ne vous égarerez jamais [tant que vous vous y attacherez] : le Livre d’Allah et ma Sunna » (Al hâkim) ; « Je vous ai laissé deux choses d'une énorme importance: la première est le livre d'Allah, il s'y trouve la guidance et la lumière, accrochez-vous au Livre d'Allah et suivez-le » Puis il rajouta : « Et les gens de ma maison, par Allah, je vous rappelle les gens de ma maison, et il le répéta à trois reprises » (Moulim)  
Peut-on penser que le prophète Muhammad (saws) d’hier et de la Mecque puisse donner autant d’informations sur les événements, les figures et les lieux concernés par la « fin des temps » en oubliant de nous dire le plus important de tout à savoir la résurrection de son corps avant le jugement dernier et la réincarnation de son âme dans une autre personne que ce soit Limamou ou un autre ?   
Dès que l’on accepte la croyance en la réincarnation en chair et en âme et notamment du prophète Muhammad (saws), qui pourra nous dire quand cela s’arrêtera et comment reconnaitre le vrai prophète Muhammad (saws) qui serait revenu ? 

Le yéménite du nom de Musaylima qui s’était déclaré prophète a été qualifié d’imposteur « al kazzâb » et combattu à mort par les compagnons durant le Califat d’Abu Bakr, mais la communauté layène pourra nous dire qu’elle parle du prophète Muhammad (saws) revenu en chair et en âme et pas du tout d’une autre personne.    

Tout nous est dit par le prophète Muhammad (saws) sur la « fin des temps », le Mahdi, le « Dajjâl » (faux Messie), le vrai Messie Jésus (paix sur lui) avec force détails, sauf qu’il sera lui-même de retour sous forme réincarnée avec toutes les implications y afférentes pour toute personne qui ne croirait pas que Limamou c’est lui. 
   
Le prophète Muhammad (saws) reviendrai 13 siècles après son rappel à Dieu pour encore inviter les humains et les djinns à croire en lui après tout ce qui établit que sa mission a été intégralement accomplie et qu’il n’y aura après lui que des oulémas réformateurs et autres proches et bien-aimés de Dieu pour donner un enseignement correct de l’islam jusqu’à ce qu’advienne la « fin des temps », le Mahdi et Jésus « paix sur lui » ! Mais attention, entre temps, nous disent les hadiths, beaucoup de « dajjâl » (imposteurs) apparaitront. 
Une seule et même personne pour être le prophète Muhammad (saws) et le Mahdi    
Un autre problème que pose la croyance layène réside dans l’association en la personne de Limamou Laye, du prophète Muhammad (saws) et du statut de Mahdi. A l’exception de la communauté layène, nous n’avons pas connaissance d’une école de pensée se réclamant de l’islam ou d’un ouléma respecté dans le monde musulman des premières générations à nos jours qui ait jamais soutenu une telle croyance. Certes, il existe des penseurs musulmans qui ont fait part de leurs doutes voire de leur rejet des données scripturaires sur le Mahdi, le « Dajjâl » (le faux Messie) et la seconde venue de Jésus (paix sur lui), mais cela n’a rien à voir avec la croyance layène selon laquelle Limamou Laye est la réincarnation en chair et en âme du prophète Muhammad (saws) et aussi le Mahdi attendu. 
Ayant déjà parlé de la réincarnation selon la foi layène, examinons maintenant de près sur quoi se fonde la communauté layène pour croire que Limamou a été le Mahdi attendu ? Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas trouvé un texte où Limamou Laye s’attribue lui-même le statut de Mahdi. Voici ce qu’en dit le site officiel de ladite communauté : « Le nom prédestiné que son père lui donna (Limamou = AI imam = le guide) lui vint du marabout Toucouleur Mouhamadou Bâ dit Limamou d'Ouro-Mahdi (village du Fouta, région Nord du Sénégal) (Il s'appelait plus précisément Ahmadou Hamet Bâ). Il est le père de Ahmadou Cheikhou, héros de la guerre sainte, qui mourut au cours de la bataille de Samba Sadio, le 11 Février 1875). Selon certains témoignages parmi lesquels celui de Cheikh Abdoulaye Sylla, des Lébou, de la Presqu'île du Cap-Vert s'étaient rendus à Ouro-Mahdi, auprès de l'éminent Saint. Celui-ci aurait dit à ces visiteurs parmi lesquels se trouvait le père de Limamou : "le Mahdi attendu descendra parmi vous, son nom est Limamou, donnez ce nom aux garçons qui naîtront dans vos foyers...". Finalement, sur quatorze garçons qui portèrent ce nom seul Limamou Thiaw vécut jusqu'à l'âge adulte » 
On voit bien que c’est la parole de ce marabout qui sert de fondement et de « preuve » au supposé statut de Mahdi de Limamou Laye. Ce qui pose problème dans ces propos attribués à ce marabout, c’est que ce dernier ne semble pas faire la différence entre le qualificatif et le nom en tant que tel du Mahdi attendu. Le nom « al Mahdi » est le participe passif du verbe « hadâ » qui signifie : guider. D’où il vient que Mahdi est souvent assez bien traduit par l’expression « le bien-guidé » En effet, dans les hadiths, il est mentionné que le Mahdi est un descendant du prophète Muhammad (saws) donc une personne à part entière qui aura le qualificatif de Mahdi et dans certaines variantes, d’Imam, de Calife ou d’Emir. Donc, les termes Mahdi, Imam, Calife et Emir sont des qualificatifs ou des titres alors que le nom de la personne qui sera le Mahdi attendu est justement donné dans les hadiths comme par ailleurs certaines de ses caractéristiques physiques et morales. Il portera le même nom que celui du prophète Muhammad (saws) et son père sera aussi un homonyme du père de ce dernier. Ce qui donne pour le Mahdi, le nom de « Muhammad ibn ‘abdillah » !   
 Voici quelques hadiths qui parlent du Mahdi attendu : 
« S’il devait rester un seul jour sur terre, Allah le prolongerait afin de faire venir un homme issu de ma famille. Son nom ressemble au mien, et son père a le même nom que mon père. Il va répandre sur la terre l’équité et la justice comme y furent répandues l’iniquité et l’injustice. » (Abu Dawud) 
« Le Mahdî sera de ma progéniture, l’un des descendants de Fâtima » (Abu Dawud) 
« Le Mahdi est issu de nous : gens de la Maison [du Prophète]. Allah arrangera ses affaires au cours d'une nuit.» (Ahmed et Ibn Majah) 
 «Jésus fils de Marie descendra et leur Emir, le Mahdi, lui dira : viens diriger notre prière et Jésus répondra : non, parmi vous, les uns doivent servir d'imam aux autres, c'est un honneur qu'Allah a réservé à cette communauté» (Hârith ibn Abî Usâma dans son Musnad) 
Selon la version de Mouslim : «Jésus descendra, et leur Emir lui dira : viens diriger notre prière, et il dira : non, parmi vous, les uns doivent servir d'imam aux autres, c'est un honneur qu'Allah a réservé à cette communauté» 
 « Il y a parmi les membres de ma communauté un homme derrière lequel priera Jésus. » (Rapporté par Abou Nouaym dans Akhbar Al-Mahdi) 

De ce qui précède, il découle que seule la communauté layène croit que la personne du prophète Muhammad (saws) et celle du Mahdi font une dans celle de Limamou Laye. Cette croyance établit une confusion entre le nom de la personne et le qualificatif ou le titre de Mahdi qui renvoie à son statut. C’est comme si on disait « l’imam Ali », « le Calife Abu Bakr », « l’Emir un tel » ou « le Mahdi un tel » et qu’on prenait les titres pour des noms de personnes. Donc, la communauté layène croit à la venue du Mahdi mais à sa façon si singulière et marginale, à savoir, que Limamou Laye qui est le prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et âme, sera aussi le dépositaire du statut de Mahdi ! Voilà qui est inédit. Cette confusion vient encore confirmer que le crédo layène est intenable en l’état. 

En outre, on ne voit nulle part dans les propos attribués au marabout cité dans cette affaire qu’un des enfants portant le « nom » de Limamou devrait aussi être le prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et en âme dans sa personne. D’autant plus que c’est de façon imprévisible et brusque que le concerné se rendra compte de son statut comme le dit le hadith : « Dieu le réformera (yuslihu-hû) en une nuit » Les oulémas expliquent que c’est en cette mystérieuse nuit que Dieu va purifier et guider à sa fonction la personne qui sera dépositaire du statut de Mahdi. Il faudrait savoir de quelle voie soufie ou école de pensée se réclamait ce marabout pour se faire une idée de ce qu’il croyait à propos du Mahdi attendu à « la fin des temps »    

Pour mieux comprendre, il est nécessaire de rappeler qu’il n’y a pas d’allusion claire au terme de Mahdi dans le Coran. Cependant, il existe des hadiths suffisamment fiables selon les oulémas de cette matière pour croire qu’un des signes annonciateurs de l’Heure (la fin des temps) réside dans la brusque et imprévisible émergence d’un descendant du prophète Muhammad (paix sur lui). Selon les sources sunnites, il sera de la lignée de Fatima, fille du prophète Muhammad (saws) et première épouse de l’Imam Ali par la branche de leur premier fils Hassan, qu’Allah l’agrée. C’est dans les temps les plus durs de la Oumma confrontée à toute sorte de tribulations et épreuves que les musulmans de l’époque sauront qu’il est le Mahdi et lui feront allégeance. Mais il sera combattu par d’autres dont les identités ne sont pas établies de façon univoque.    

Par définition, le Mahdi est un bien-guidé en ceci qu’il sera très bon connaisseur par la grâce de Dieu, du Coran et de la Sounna du prophète Muhammad (saws). Il enseignera comme réformateur la bonne compréhension de l’islam et sera un calife juste et exemplaire. Il aura aussi à diriger les confrontations avec les ennemis des musulmans et de l’islam de son époque. 

C’est lors d’une prière communautaire après le ré-appel (iqâmah) qui annonce son accomplissement que Jésus (paix sur lui) descendra du ciel pour rejoindre ce groupe. Après avoir demandé au Mahdi qui lui proposait de diriger la prière de le faire lui-même, Jésus (paix sur lui) va délivrer ce groupe de musulmans d’un siège très dur de la part de « al masîhud-dajjâl » (le faux Messie) et finir par tuer celui-ci aux alentours de Jérusalem.   
Les sources chiites imamites apportent deux principales différences : le Mahdi sera issu de la branche du deuxième fils de l’imam Ali, Hussein (qu’Allah l’agrée). 

Ce descendant de Hussein du nom de Muhammad Ibn Al-Hasan Al-Askarî n’est autre que le fils du 11e imam Hassan al-Askari. Né vers 879 du calendrier grégorien, il entra en « occultation mineure » dans une grotte, alors âgé de moins de 10 ans. Dans cet état, il communiquait en secret avec ses partisans. Puis il entra en « occultation majeure » durant laquelle plus personne ne pouvait le contacter. Il apparaitra à la « fin des temps » pour accomplir les missions que Dieu a dévolues au Mahdi.   

Grosso modo, voici ce qui ressort des données scripturaires musulmanes sur ce sujet : i) le Mahdi est un descendant du prophète Muhammad (saws) du côté de sa fille Fatima ; ii) le Mahdi sera l’Imam et le Calife des musulmans de cette époque de la « fin des temps » ; iii) Jésus (paix sur lui) reviendra du ciel, accomplira la prière derrière lui et délivrera le Mahdi et les musulmans avec lui du siège mis en place par le « Dajjâl » et ses troupes ; iv) le Mahdi sera un moment donné du côté de Jérusalem et aussi de l’ancienne Constantinople (actuelle ville d’Istanbul). 

Tout le monde voit que face à ces critères qui déclinés en figures, lieux et événements issus des données scripturaires connues et discutées par les oulémas, la communauté layène peinera à justifier en quoi son Mahdi à elle y trouve sa place. A titre d’illustration, dans la théorie layène du Mahdi, où sont Jérusalem et l’ancienne Constantinople ? Où est la figure du « Dajjâl », etc. ? D’autant plus qu’aussi bien chez les sunnites que les chiites, les prétendants au statut de « Mahdi attendu » n’ont pas manqué comme ce fut les cas de deux des plus célèbres d’entre eux : Ubaydullah Ibn Maymun (m. 934), fondateur de la dynastie chiite des Fatimides et Muhammad Ibn Tumart (m.1130), fondateur de la dynastie des Almohades au Maghreb. 

Dans la littérature et la tradition orale layènes, il est fait état de ceci que Jésus (paix sur lui) sera présent à côté du Mahdi conformément à ce qui est dit dans les hadiths. Toutefois, la communauté layène omet ou oublie de noter ceci : dans les hadiths, rien n’établit que Jésus (paix sur lui) sera contemporain du prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et en âme dans la personne de Limamou ou d’un autre. Tout esprit vigilant note bien une démarche qui consiste à sélectionner parmi les données scripturaires relatives au Mahdi, ce qui pourrait conforter la théorie layène du Mahdi. Il faudra bien séparer la bonne graine de l’ivraie et peut-être que, plaise à Allah, ces lignes modestes y contribueront.   

Mais l’affaire se complique quand la communauté Layène nous dit que Limamou en qui se trouvent réunies les personnes et statuts du prophète Muhammad (saws) et du Mahdi est le père biologique de Jésus (paix sur lui). Il s’agit maintenant d’examiner ce que la communauté layène nous dit de la figure de Jésus (paix sur lui). 

Le Mahdi et le Jésus de la communauté layène introuvables dans les références scripturaires 

Les autres problèmes et pas des moindres que posent les croyances de la communauté layène résident dans leur incohérence avec ce que nous disent les versets et hadiths au sujet des figures, événements et lieux de la « fin des temps » Commençons avec la figure de Jésus (paix sur lui) que nous avons annoncé à la fin de la troisième partie de ce texte. Le site officiel de la communauté mentionne ces propos attribués à Limamou : « je sais que je mourrai quand le terme en sera venu, mais si je meurs avant d'avoir accompli ce que Dieu m'a ordonné, ce garçon achèvera mon œuvre » Voilà donc que Limamou qui est supposé être le prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et en âme et aussi le Mahdi attendu, envisage que son œuvre soit parachevée par son fils qui n’est autre, selon la communauté layène, que Jésus (paix sur lui). Après tout ce qu’on sait du Coran et des hadiths sur le parachèvement de l’islam et de la mission du prophète Muhammad (saws), voilà que ce dernier revient réincarné dans en chair et en âme dans la personne de Limamou, avec le même Coran, pour envisager une continuation par son fils ! 

Disons d’abord que de ce que nous savons des références scripturaires, ni le Mahdi, ni Jésus (paix sur lui) ne viennent parachever l’œuvre du prophète Muhammad (saws). Le Mahdi apparait à un moment critique de la vie de la communauté musulmane pour accomplir une mission de réformateur et de Calife. Il va unifier les musulmans de l’époque de son apparition, être leur chef dans des affrontements terribles avec leurs ennemis et gouverner de façon juste pendant des années selon le Coran et la Sounna. Pour sa part, Jésus (paix sur lui) reviendra pour accomplir des missions spéciales notamment de clarification de son statut de vrai Messie et surtout pour affronter le « Dajjâl » qu’il est le seul à pouvoir éliminer. Puis, il sera un Calife juste et exemplaire à une époque de paix et d’abondance. Dans la logique de la théorie layène, le prophète Muhammad (saws) revient une deuxième fois réincarné en chair et en âme dans la personne de Limamou appeler humains et jinns à Dieu, puis n’étant toujours pas sûr de parachever son œuvre, compte sur son fils biologique Issa Rouhoullah qui serait Jésus (paix sur lui) pour le faire !     

Il se trouve que rien dans l’œuvre de Issa Rouhoullah ne démontre qu’il a accompli cette mission que le Coran et les hadiths assignent à Jésus (paix sur lui) du moins le premier, c’est-à-dire celui qui, né sans père, d’une mère vierge issue de la lignée de Jacob (Israël), a été élevé vivant au ciel en « terre promise » située où on sait. Même s’il y a divergence entre musulmans et chrétiens en ce que pour les premiers Jésus (paix sur lui) a été élevé au ciel sans passer par la mort, alors que pour les seconds, c’est après la mort et la ressuscitation, il y a accord sur ceci qu’il est vivant depuis au ciel. Il faudra avoir plus d’informations sur ce que la communauté layène dit de la fin de la première venue de Jésus (paix sur lui). Si elle considère que Jésus (paix sur lui) est mort sur la croix, alors, il a ressuscité et s’est réincarné en chair et en âme dans le premier fils de Limamou. Si elle croit que Jésus (paix sur lui) a été élevé au ciel sans mourir sur terre, alors comment étant vivant, a-t-il été enfanté par un père qui est Limamou et une mère qui n’est plus Marie mais Coumba Ndoye ?   

Dans le site officiel de la communauté layène, il est écrit : « Il est certain que beaucoup de personnes se déclareront être le Mahdi tant attendu par la Communauté Islamique. Car notre époque est marquée par le relâchement et l'éclipse des Sciences Religieuses. Ce qui fait qu'il nous sera difficile de reconnaître le Vrai Mahdi du faux. Cependant on peut se référer en plus de ses traits physiques décrits par ABI AL SAHID AL KHOUDRI à la présence à ses côtés d'ISSA IBN MARYAMA. Ce qui signifie qu’Issa se sera présent durant son appel et adoptera sa philosophie comme règle de conduite » On convient du bien-fondé des premières lignes. Toutefois, c’est étrange de noter que c’est la présence de ISSA IBN MARYAM autrement Jésus fils de Marie qui est évoquée, alors que dans la théorie layène, Jésus est devenu fils d’une autre femme notamment Coumba Ndoye ! Comprenne qui pourra ! 
Il se trouve que cette renaissance du Jésus des layènes se heurte à l’association mère-fils que le Coran établit définitivement entre Jésus (paix sur lui) et Marie. C’est ainsi qu’on trouve dans le Coran, ce dialogue qui aura lieu le jour du jugement dernier comme le précisent les commentateurs, entre Dieu et Jésus (paix sur lui) : « Et lorsque Dieu dira : "O Jésus fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : "Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors de Dieu ?" Il dira : "Gloire et Pureté à Toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce qui n’est pas de mon droit. Si je l'avais dit, Tu l'aurais su ; Tu sais ce qu'il y a en moi, et je ne sais pas ce qu'il y a en Toi. Tu es, en vérité, Connaisseur de tout ce qui est caché" » (Coran 5 : 116) Il est important ici, par rapport à notre sujet, de voir que ce dialogue de l’au-delà maintient l’association « Jésus fils de Marie » alors que le Jésus dans la théorie layène est devenu entre- temps fils d’une femme qui n’est pas Marie ! 

Par ailleurs, la même démarche de sélection dont seule la communauté layène a le secret revient. En effet, des références scripturaires connues des musulmans sont citées pour conforter une croyance layène tout en mettant sous le boisseau d’autres qui informations qui contredisent celle-ci. Sans oublier les références scripturaires qui ne sont pas prises en compte et qui restent impossibles à intégrer dans la théorie layène sur la figure de Jésus (paix sur lui).    

La seconde venue de Jésus (paix sur lui) selon la croyance layène suppose que le miracle divin de la naissance de celui-ci sans père et d’une mère vierge est annulé. Cela veut dire que la théorie layène fait fi de la signification de la naissance miraculeuse de Jésus (paix sur lui) et reprend l’affaire sous une autre couture. La théorie layène fait renaitre Jésus (paix sur lui) engendré par un père qui n’est autre que le prophète Muhammad (paix sur lui) réincarné en chair et en âme dans la personne de Limamou et une mère qui n’est pas cette Marie de filiation israélite ! Avec ce que croit la communauté layène, c’est la fin de l’indissociable « couple » si cher au 

Coran : « ‘îsabnu maryam » (Jésus fils de Marie).    

Parlons à présent de quelques événements parmi les plus marquants où sont impliqués Jésus (paix sur lui) et le Mahdi selon les références scripturaires connues. Tous les deux seront contemporains de l’émergence du faux Messie « ad-dajjâl ». 

Les hadiths nous disent que c’est Jésus (paix sur lui) qui va délivrer le groupe de musulmans assiégé par le faux Messie et ses troupes, le confronter et finir par l’éliminer surtout de par son souffle extraordinaire. Encore sur ce sujet de la confrontation entre Jésus (paix sur lui) lors de sa seconde venue avec le faux Messie, chrétiens et musulmans disent la même chose. Mais rien de tel dans ce que la communauté layène rapporte sur les œuvres de Limamou ni sur les œuvres de son fils Issa Rouhoullah. On peut toujours rapporter des faits hors du commun de Limamou mais ce qui importe ici, c’est de savoir en quoi ils correspondent ou non à ce que les références scripturaires nous disent du sujet. 

Qui est le faux Messie que le Jésus des layènes a confronté et éliminé ? Sans oublier que selon les hadiths et aussi la compréhension chrétienne, le faux Messie va parcourir toute la terre, abuser les gens par soit de faux miracles soit la contrainte, se déclarer prophète puis Dieu. Que faire des hadiths où il est question du Mahdi comme personne à part, et non pas un titre que le prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et en âme porterait dans une seconde vie où il sera le contemporain de Jésus (paix sur lui) ? On note aussi que le qualificatif de Messie « al masîh » dans le Coran attribué au seul Jésus (paix sur lui) parmi tous les prophètes disparait dans la terminologie layène !  

Aussi, les hadiths parlent du déferlement de Gog et Magog que rien ne pourra empêcher de dévaster peut-être toute la terre et certainement la région où se trouve le lac Tibériade. Ces deux termes de Gog et Magog mentionnés à deux reprises dans le Coran en rapport avec la « fin des temps » désignent des peuples rudes qui vont dévaster tout ce qui sera à leur portée. Ils vont déferler après la disparition du faux Messie et malgré les pouvoirs dont il est le seul dépositaire, Jésus (paix sur lui) ne pourra rien contre eux. C’est par une prière qu’il demandera à Dieu de débarrasser la terre de ces énergumènes. Nulle trace de ces événements où sera impliquées le Jésus (paix sur lui) des hadiths très loin de l’Afrique de l’ouest dans la théorie layène. 

Aussi, que faire du verset suivant dans le cadre de la théorie layène : « Il n’y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n’aura pas foi en lui avant sa mort. Et au Jour de la Résurrection, il sera témoin contre eux » (Coran 4 : 159) 

La plupart des commentateurs du Coran considèrent que ce verset laisse supposer que puisque tous les gens du livre qui étaient les israélites à l’époque de Jésus (paix sur lui) n’ont pas eu foi en lui, loin s’en faut, alors cette prophétie coranique se réalisera à « la fin des temps » Lors de la seconde venue de Jésus (paix sur lui), sa majestueuse descente à partir du ciel comme il y a été élevé, sa confrontation avec le faux Messie et sa victoire sur ce démon-humain, et autres manifestations spéciales feront que tous les chrétiens et juifs de cette époque croiront en lui au comme le vrai Messie et un prophète humain qui n’a rien d’une filiation divine. Et après un temps, il connaitra la mort sur terre. Rien de cela ne trouve écho dans la théorie layène sur Jésus (paix sur lui).    

 Parlons maintenant des lieux de la « fin des temps » Même s’il y a des textes suffisamment authentifiés qui donnent des lieux des fois différents, les événements les plus décisifs où sont mentionnés le Mahdi et Jésus (paix sur lui) se situent dans les zones de la cité de Jérusalem, le lac Tibériade, les territoires compris dans la Syrie, l’Iran, et la Turquie actuels, a Mecque et Médine. 

Quand d’autres lieux sont mentionnés, ceux qui sont impliqués finissent toujours par arriver dans ces zones de tension extrême et aussi de délivrance. A notre connaissance, la communauté layène ne fait pas mention de la participation de Limamou Laye et de son fils Issa Rouhoullah à ces événements de la « fin des temps » dans les lieux susmentionnés. On ne connait pas non plus de références scripturaires dans lesquelles, le prophète Muhammad (saws) parle d’une deuxième venue réincarnée ou non et de sa participation personnelle aux évènements de la « fin des temps »   

Si on va jusqu’au bout des implications de la foi layène, on se rend compte que tous les musulmans et chrétiens, depuis l’Appel de Limamou en 1883/84, attendent en vain le Mahdi et le vrai Messie, Jésus fils de Marie (paix sur lui). L’autre implication spécifique aux musulmans est qu’ils sont tous dans l’égarement et l’hérésie par leur refus de reconnaitre en Limamou le prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et en âme avec le statut de Mahdi, et en son fils biologique, Jésus (paix sur lui). C’est cela, il nous semble, qui explique que certains parmi les plus déterminés de la communauté layène sont de plus en plus offensifs voire agressifs dans les médias à l’approche de la célébration des Appels, pour clamer que leur communauté n’est pas une confrérie au sens de voie soufie différente des autres qu’on trouve au Sénégal et ailleurs, mais la seule légitime puisqu’étant celle du prophète Muhammad (saws) lui-même réincarné en chair et en âme dans la personne de Limamou Laye et de surcroit, son fils qui parachèvera l’œuvre du père n’est autre que Jésus (paix sur lui). D’où leur expression « Limamou Laye – paix et salut sur lui » ! 

Il ne nous appartient pas de répondre à la place des confréries du Sénégal ni à celle de toutes les confessions qui ont leur Mahdi et leur Jésus (paix sur lui), face à l’Appel de Limamou et de ces implications tout sauf banales. Toutefois, il est vrai que si Limamou est véritablement le prophète Muhammad (saws)-Mahdi et son fils, Jésus (paix sur lui), alors toute la Oumma devrait obligatoirement les suivre. Par contre, le cas non échéant, il y a quelque part un devoir incontournable de clarification et plus exactement, de réfutation s’il est possible au Sénégal de critiquer ou de remettre ce que nous dit la communauté layène dans un débat argumenté et libre. 

En attendant, un autre de la même communauté lébou à laquelle appartient la majorité des layènes a invité tout le monde à reconnaitre en lui la combinaison des trois statuts de « Calife de Dieu sur terre-Mahdi-Jésus » ! Il se donne le nom wolof de « SANGABI » qu’on pourrait médiocrement traduire par les termes de « Le maitre » ou « Le seigneur ». Voici un extrait du communiqué que cette communauté a distribué il y a quelques jours à la « mosquée de la divinité » sur la corniche de Dakar : « (…) Toutes les prédications faites par le prophète Mohamed (PSL) que nous attendions à propos de la fin des temps (AKHIROUZAMAN) sont là parmi nous, que nous le sachions ou non. Pour les Musulmans, ils attendent l’Avènement du MAHDI, et que pour les Chrétiens c’est la Résurrection du Christ (Le Messie). Et pourtant ces deux attributions, le Bon DIEU les a réunis sur une seule et même personne, il (DIEU) lui a investi la Lumière de Jésus-Christ et il l’a élevé au grade de khalifatoul Lahi Fil Ardi (Représentant de Dieu Sur terre). Cet homme est un Noir Africain de nationalité Sénégalaise, il habite à Dakar, dans un village appelé Ouakam. Il s’appelle Mohamed Seyni Gueye plus connu sous le nom de « SANGABI », il est le khalife de DIEU sur terre ; le Messie attendu à la fin des temps ; le sauveur de l’humanité… » (Cf. copie distribuée dont nous détenons un exemplaire)   

Il faudra voir en quoi ce nouveau triple statut du sieur Seyni Gueye « SANGAB-Mahdi-Jésus-Khalifatul Ardi » est compréhensible et égal ou supérieur ou inférieur à celui de Limamou et d’Issa Rouhoullah, et le type de liens que devrait exister entre les personnes et les titres des uns et des autres. Il n’est pas inutile de signaler que la personne qui s’est prévalu de ces titres est décédée il y a quelques années et que c’est son successeur qui continue son œuvre. 

Dans le même registre, la communauté « Ahmadiya » originaire de l’Inde devra se déterminer par rapport à la communauté layène ou vice-versa. En effet, la communauté Ahmadiya prétend que leur guide spirituel, Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908), est dépositaire des trois statuts suivants « Prophète-Messie-Mahdi » avec une touche de réincarnation. Nous n’en dirons pas plus sur cette communauté, juste ces quelques lignes très instructives sur sa pensée tirées de son site officiel : « (…) Pour le sermon d’aujourd’hui, je me concentrerai sur certains dires du Messie Promis (a.s.) dans lesquels il évoque le but de sa venue, sa nécessité ainsi que son statut. Après qu’il se fût proclamé [Messie et Mahdi], les soi-disant oulémas ont soulevé les masses musulmanes contre lui et ont remué ciel et terre dans leurs efforts. D’ailleurs ils n’ont pas arrêté de le faire jusqu’à ce jour : or, grâce à l’aide divine, la Jama’at du Messie Promis (a.s.) ne cesse de progresser et des gens de nature noble s’y joignent » (https://www.islam-ahmadiyya.org/sermons-2018-category/737-la-veracite-du-messie-promis.html

Plus loin : « Sachez que la promesse de Dieu est vraie. Honorant Sa promesse, Il a envoyé un avertisseur au monde, mais le monde ne l’a pas agréé ; Dieu cependant l’agréera et établira sa véridicité par de terribles assauts. Je vous dis en toute vérité qu’Allah m’a suscité en tant que Messie Promis, en accord avec Ses promesses. À vous de m’accepter ou de me rejeter. Or, votre rejet sera sans effet. Le décret de Dieu se réalisera, car dans l’ouvrage Barahin-e-Ahmadiyya est consignée cette révélation de sa part : « La parole d’Allah et du Prophète s’est accomplie et la promesse divine s’est réalisée. » (idem) 

Et plus loin encore : « Le Messie Promis (a.s.) explique ensuite que son rejet ne signifie rien d’autre que le rejet d’Allah et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Me rejeter équivaut à répudier Allah et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), car celui qui me traite de menteur accuse en fait Allah d’avoir menti – qu’Il nous en préserve. » (idem) 

Tout le monde sera d’accord, au sein de la communauté se réclamant de la foi abrahamique, comme chez les doués de raisons qui cherchent à comprendre, avec ceci : il faudra bien trouver les moyens de voir clair dans cette cacophonie messianique. 

L’erreur de la communauté abrahamique selon le crédo layène : être dans l’avènement messianique sans le savoir    
Avant d’arrêter sans conclure, il nous semble utile de dire un mot au sujet des miracles. A ce propos, les oulémas nous disent que ce qui importe le plus et qui détermine le reste, c’est de savoir qu’il y a une différence entre des faits prodigieux et des miracles au sens théologique du terme. Le miracle au sens de la théologie musulmane renvoie à des faits extraordinaires que Dieu réalise par le biais d’un individu pour manifester son Omniscience et Omnipotence dans le but d’attester de son statut de prophète ou de pieux. Les oulémas font une différence entre les miracles qui, par la permission de Dieu, sont accomplis par des prophètes et ceux qui relèvent de personnes proches de Dieu par leur degré élevé de piété. 
  
Toutefois, le Coran comme les hadiths font le récit de « faits » extraordinaires accomplis par des humains qui ont pactisé avec le Diable. Un cas emblématique est celui des magiciens du Pharaon qui ont confronté Moïse (paix sur lui) à la place publique. Le Coran rapporte que ces magiciens avaient « travaillé » les yeux des spectateurs de sorte à susciter chez eux l’impression de voir des serpents en mouvement dès qu’ils (les magiciens) ont lancé leurs cordes et bâtons.  
  
Lorsque Moïse (paix sur lui) lança son bâton, celui que le vrai et unique Dieu avait doté de propriétés nouvelles et phénoménales, il avala les vrais faux serpents des magiciens qui avaient, notons-le au passage, juré sur la puissance de Pharaon que la victoire serait au rendez-vous. Les magiciens en conclurent que la force qui avait agi était plus puissante que le Diable qui les appuyait et n’importe quel autre phénomène de l’univers. Au final, ils se prosternèrent tous en signe de révérence devant Dieu et reconnurent à Moïse (paix sur lui) le statut de messager de Dieu. 
  
Du côté des hadiths, les musulmans ont été avertis en ce que nombre de « Dajjâl » (faux messies) apparaitront jusqu’à ce que le plus grand d’entre eux le fasse à « la fin des temps » Ces imposteurs vont tenter les gens à travers des prodiges trompeurs. On trouve les mêmes avertissements dans les sources judaïques et chrétiennes. Tout au long de l’histoire et de l’actualité et un peu partout dans le monde, juifs, chrétiens et musulmans n’ont pas échappé et n’échapperont pas dans le futur à la manifestation de faux messies jusqu’à ce qu’advienne la « fin des temps » Nous n’en diront pas plus étant donné que le sujet de cette discussion se limite aux croyances de la communauté layène.    
  
Le « Dajjâl » atteindra le summum des faux miracles mentionnés dans les hadiths de façon très proche de ce que la Bible notamment l’ancien Testament dit de l’Antéchrist à la « fin des temps » D’ailleurs la puissance des pouvoirs de l’Antéchrist ne pourra être contrée et annihilée que par la pureté de Jésus (paix sur lui) et les pouvoirs dont Dieu a fait de lui le seul dépositaire d’entre tous Ses prophètes et messagers (paix sur eux). Tout cela pour dire qu’il ne suffit pas de voir faire des faits prodigieux ou de les imputer à un individu pour en faire un prophète ou un proche de Dieu. 
  
Lorsque les références scripturaires de l’islam nous disent que la révélation est close, que le sceau des prophètes est venu, que la religion est parachevée, il ne peut plus être question de nouveau prophète réincarné ou non, peu importe qu’il y ait prodiges ou non. Sinon, le « Dajjâl » qui fera apparemment pleuvoir le ciel, se transformer des montagnes en or, provoquer des sécheresses et famines, voler sur un engin bizarre, parcourir toute la terre, ressusciter les deux parents d’un individu en donnant leurs images à deux diables, etc., serait considéré comme un prophète ou un proche de Dieu ! D’ailleurs ce sera le cas pour certains même de ceux qui se pensaient vrais croyants avant. Dieu nous en garde ! C’est donc l’ensemble des critères qui établissent le statut de prophète de même que de Mahdi et de Messie qu’il faut considérer et si un seul fait défaut, c’est le tout qui s’effondre peu importe les « miracles » imputés à tel ou tel individu. 
  
Pour les musulmans, il est clair que la base d’une discussion sérieuse sur un soi-disant prophétisme après le rappel à Dieu du prophète Muhammad (saws), ainsi que sur le « Mahdisme » et le Messianisme ne peut être que le Coran et les hadiths. Et la compréhension de la grande majorité aussi bien des sunnites que chiites est qu’il n’y aura plus de prophète (nabi) et à fortiori de messager (rasûl) après Muhammad (saws). C’est dans les conditions critiques de la « fin des temps » que viendront deux figures spéciales qui vont représenter le triomphe de la foi sur la mécréance, à savoir, le Mahdi descendant du prophète Muhammad (saws) et le Messie Jésus (paix sur lui), fils de Marie comme l’appelle le Coran. 
  
Les conditions et critères donnés par les références scripturaires et les interprétations les plus satisfaisantes qui en sont données par les oulémas établissent que nous sommes encore dans le temps de l’attente du Mahdi et du vrai Messie, Jésus, comme du faux Messie « almasîhud-dajjâl » Les musulmans attendent l’apparition du Mahdi qui est un descendant du prophète Muhammad (saws), le hâchimite et quraychite, issu de la lignée du prophète Ismaël (paix sur lui), fils ainé du prophète et patriarche Abraham (paix sur lui) et aussi le retour de Jésus fils de Marie (paix sur lui), elle-même appartenant à la lignée du prophète Jacob (Israël - paix sur lui), fils du prophète Isaac (paix sur lui), deuxième fils d’Abraham (paix sur lui). 
  
Pour les layènes et quelques autres communautés marginales, la grande majorité de la communauté abrahamique (juifs, chrétiens et musulmans) se trompe car avec Limamou, le temps de l’attente est révolu et nous sommes dans le temps de l’avènement messianique. Mais, si l’âme du prophète Muhammad (saws) s’est retrouvé dans un autre corps, qui nous dit qu’il n’en sera pas de même demain, et cela va s’arrêter quand le cas échéant ? Et si Jésus (paix sur lui) peut être enfanté par un père et une autre mère que Marie alors quand finira l’ère messianique ? Si un individu se dit Mahdi et/ou Messie, que doit-il penser et que devons-nous penser d’un autre qui a la même prétention que lui ? Si ce n’est pas un cercle vicieux…Le Coran et les hadiths éclairent notre lanterne sur ce sujet délicat il faut le reconnaitre, en nous apportant une guidance qui nous affranchit de la séduction maléfique de Satan et de ses tentations inlassables jusqu’à la « fin des temps » C’est sur la base de cette double source de guidance que l’on peut acquérir les moyens de discernement nécessaires pour arbitrer entre toutes ces revendications concurrentes du statut de prophète, Mahdi, Messie, Calife de Dieu…    
  
Dans ce cadre, c’est le Coran et les hadiths qui doivent orienter notre analyse des faits et dires de tout prétendant autoproclamé ou considéré comme dépositaire des statuts susmentionnés par ses adeptes. C’est très important et même décisif car toute prétention à ces statuts devra faire face à cette double source de guidance mentionnée dans le célèbre hadith : « je vous ai laissé deux choses, vous ne vous égarerez point tant que vous y tiendrez solidement : le livre de Dieu et la Sounna de Son envoyé »  Il en découle qu’il ne s’agit pas de se faire une croyance et puis d’aller chercher et forcément trouver de vrais faux arguments dans le Coran et les hadiths par le truchement d’interprétations alambiquées et tirées par les cheveux ou d’un jeu d’omissions et autres « oublis » de références scripturaires incontournables sur le sujet. Il faudra aussi s’affranchir des arguments d’autorité et circulaires qui ne fonctionnent que pour la communauté déjà « convaincue » ainsi que des « avertissements » du genre : « les voies de Dieu sont insondables ou infinies » 
  
C’est justement pour anticiper sur ce genre d’expression dont on peut tirer n’importe quelle croyance que le testament du prophète Muhammad (saws) susmentionné dit ce qu’il dit : c’est-à-dire que c’est en tirant nos arguments de cette double source de guidance que nous nous donnons les moyens d’échapper à l’égarement surtout pour des sujets aussi délicats portant sur le « ‘âlamul ghayb » De plus, si cette double source de guidance ne nous permet pas de savoir quelque chose sur qui est Prophète, Mahdi, vrai Messie, faux Messie, alors comment y croire ? Et à quoi servent nos références scripturaires si on ne peut en tirer une faculté de discernement à même de nous permettre de séparer la bonne graine de l’ivraie ? Là on est loin de cette attitude propagandiste qui nous dit : « ne réfléchissez pas trop car le mystère de Dieu est infini »    
  
Si Limamou est le prophète Muhammad (saws) réincarné en chair et en âme dans sa personne et son fils Issa Rouhoullah, Jésus fils de Marie engendré par lui, et si le premier est aussi le Mahdi et le second le Messie, alors, tout individu qui se réclame de la communauté abrahamique, doit obligatoirement les suivre pour assurer son salut. En ce qui nous concerne, l’Appel de Yoff n’est pas conforme aux enseignements de l’islam dument établis sur les figures, les événements et les lieux de la « fin des temps » mais aussi sur les statuts de prophète, Messie et Mahdi. 
  
C’est pourquoi nous ne lui réservons pas une réponse favorable. Et c’est pour expliquer cette position que nous avons discuté de ce sujet le long de ce texte. Au-delà du crédo layène, ce débat porte sur le sujet ô combien sensible du messianisme dans la communauté abrahamique. Après la Torah, l’Evangile et le Coran, après Moïse, Jésus et Muhammad (paix sur eux) le plus grand débat mais aussi les plus grandes tribulations de l’humanité en cours et à venir auront à voir avec la question du vrai et du faux Messie ainsi que du vrai et du faux Mahdi. Libre à la communauté layène d’en avoir sa propre conception et libre à nous autres de ne pas la partager.    
Ahmadou Makhtar Kanté