La prestation de serment au Parlement panafricain : Un acte fondateur au cœur de la démocratie continentale

La prestation de serment, selon le Règlement Intérieur du Parlement Panafricain (Article 72), marque le début officiel du mandat de tout nouveau parlementaire panafricain. C'est le moment où l'individu, représentant son pays et, par extension, les citoyens africains, s'engage publiquement et formellement envers les principes et les objectifs de l'institution.

Au-delà de cette formalité juridique, la symbolique de cet acte est multiple et puissante :

Premièrement, elle incarne la légitimité et la représentativité. Chaque parlementaire, en prêtant serment, atteste de sa désignation conforme par les institutions nationales de son pays. Ce lien direct avec les parlements nationaux, et donc avec les peuples, est fondamental pour le PAP qui aspire à être la voix des citoyens africains, et non seulement une assemblée d'États. C'est une réaffirmation que le pouvoir émane des peuples et que ces représentants sont leurs mandataires.

Deuxièmement, le serment est un engagement solennel envers l'unité et la solidarité africaines. Les parlementaires jurent de servir les intérêts du continent dans son ensemble, de promouvoir l'intégration et de travailler à la réalisation de l'Agenda 2063.

Dans un continent marqué par la diversité et parfois les divisions, ce rituel est un puissant rappel de l'objectif commun : une Afrique intégrée, prospère et pacifique. Il transcende les allégeances nationales pour forger une vision panafricaine partagée.
Troisièmement, la prestation de serment souligne le principe de la redevabilité et de l'éthique.

En jurant de respecter les protocoles et règlements, les nouveaux membres s'engagent à une conduite irréprochable, à défendre les valeurs démocratiques, les droits humains et la bonne gouvernance.

Cet engagement moral est crucial pour une institution qui vise à renforcer la transparence et la reddition des comptes des organes exécutifs de l'Union Africaine. C'est un pacte avec la probité et l'intégrité, éléments essentiels pour bâtir la confiance des peuples.

Enfin, cet acte est un appel à l'action et à la responsabilité. Il ne s'agit pas seulement de prendre un siège, mais d'embrasser une mission.

Les nouveaux membres sont désormais investis de la lourde tâche de traduire les aspirations des citoyens en législations et en politiques concrètes.

Leur serment est un engagement à œuvrer activement pour l'intégration continentale, la paix et la sécurité, le développement économique et social, et l'autonomisation des femmes et des jeunes.

En ce 22 juillet 2025, alors que de nouveaux visages s'engagent devant le continent, la prestation de serment au Parlement Panafricain résonne comme un renouvellement de l'espoir. C'est le symbole vivant de la volonté de l'Afrique de construire un avenir meilleur, où la voix de chaque citoyen, relayée par ses représentants, contribue à édifier une Union plus forte, plus juste et plus unie.

C'est le moment où les promesses deviennent des engagements, et où les aspirations se transforment en une détermination collective pour façonner le destin du continent.

Vibrian ASSEKO OLLOMO