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Le Président Buhari : «Le Nigeria ne veut pas d’excuses du Royaume-Uni, mais le retour des actifs volés»


Rédigé par leral.net le Jeudi 12 Mai 2016 à 08:00 | | 3 commentaire(s)|

Le Président Buhari : «Le Nigeria ne veut pas d’excuses du Royaume-Uni, mais le retour des actifs volés»
Le Nigeria ne demande pas d'excuses au Premier ministre britannique David Cameron pour avoir qualifié le géant africain "d'extraordinairement corrompu", mais plutôt le retour d'actifs frauduleux cachés au Royaume-Uni par des Nigérians, a déclaré mercredi à Londres son président Muhammadu Buhari.

« Je ne vais pas demander d’excuses à qui que ce soit. Tout ce que je demande c’est le retour des actifs », a déclaré Muhammadu Buhari lors d’une conférence anti-corruption dans la capitale britannique.

« C’est ce que je demande. À quoi me serviraient des excuses? », a-t-il ajouté sous les applaudissements de membres d’organisations de la société civile et des délégués nigérians présents à cette conférence organisée par le secrétariat du Commonwealth.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait plus tôt cette semaine glissé à la reine Elizabeth II lors d’une réception à Buckingham Palace que « des dirigeants de plusieurs pays extraordinairement corrompus » étaient attendus à Londres. « Le Nigeria et l’Afghanistan, peut-être les deux pays les plus corrompus du monde », avait-il ajouté.

Arrivé au pouvoir il y a un an, la président Buhari a promis de mener une lutte acharnée contre la corruption endémique qui gangrène la première puissance économique d’Afrique, et de retrouver les sommes « astronomiques » dérobées par la classe dirigeante depuis des décennies.

Dans son discours mercredi, il a poliment remercié le Royaume-Uni pour avoir aidé le Nigeria à récupérer des actifs volés planqués à l’étranger, citant à ce propos le cas de Diepreye Alamieyeseigha, ancien gouverneur de l’État pétrolier de Bayelsa interpellé à Londres en 2005 pour blanchiment d’argent.

Mais, hormis ce cas emblématique, « notre expérience est que le rapatriement d’actifs frauduleux est fastidieux, onéreux et chronophage », a souligné Muhammadu Buhari, qualifiant lui-même la corruption au Nigeria « d’hydre à plusieurs têtes ».