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Les élections de Représentativité des Centrales syndicales seraient-elles devenues source d’ angoisse existentielle pour certains Mandarins syndicaux

Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Mai 2017 à 18:36 | | 0 commentaire(s)|

Jugez –en ! L’organisation des premières élections de Représentativité entamée depuis 2005, n’a connu son aboutissement qu’en 2011 avec le passage du brulôt entre les mains d’au  moins  7 Ministres en charge du Travail, avec un budget qui a frôlé le milliard.

La raison en était simplement le louvoiement  et le dilatoire de certains acteurs syndicaux,  habités d’instinct  de conservation soutenus par des avantages et privilèges, ou  fortement étreints de  peur d’être mis  à nu et par voie de fait, perdre la crédibilité de  leur monnaie de change.
   
En vérité, les élections générales de Représentativité ont la particularité d’être redoutables à la fois pour les dirigeants mandarins syndicaux  mais aussi pour les Employeurs en marge de la Loi.

Par  l’obligation faite à l’employeur d’inscrire tous ses travailleurs et  le secret du vote par le passage à l’isoloir,  elles présentent un avantage comparatif plus démocratique sur tous les autres instruments de mesure de  la Représentativité (Enquête, Elections de délégués du personnel, patriotisme, droit de propriété, selon le pays  etc…), d’abord  par leur caractère plus englobant mais surtout par la libération du travailleur de toutes influences extérieures, historiques,  relationnelles ou de subordination  qui proviendraient d’un Employeur indélicat, ou même d’un  Responsable syndical distant et autocrate.

Aussi présentent- elles des incertitudes, des angoisses existentielles pour des  dirigeants syndicaux, peu collés à leurs bases, plus visibles  dans les grand-messes que sur les sites de travail, mais aussi pour d’éventuels Employeurs  faussaires vis-à-vis du fisc ou de la législation du Travail.

 Toutes les difficultés rencontrées dans l’organisation de ces élections, découlent fondamentalement de l’attitude, des dispositions prises par ces deux types d’acteurs dans le processus. Le manque de volonté, d’engagement mais surtout de loyauté dans le jeu, rendent la tâche ardue voir sysiphienne.  L’ un,  fait de la rétention d’informations relativement au personnel préjudiciable à la qualité du fichier pendant que l’autre joue sur  la temporalité  du fichier  en misant sur un perpétuel recommencement qui lui assurerait un sursis à sa position et avantages.

Aujourd’hui, qu’il faille aller à de nouvelles élections, les mandats issus de ces élections ayant expiré depuis 2016, le syndrome refait surface, les professionnels des flagorneries, de la surenchère médiatique, de l’activisme politico- syndical, soulèvent les masques, sortent de  leur longue hibernation, brisent les pactes car campagne oblige.

La stratégie est connue et l’on ne saurait donner un autre sens à la récente sortie devant la Presse du Secrétaire Général de l’UNSAS, dont la démarche, le propos, souffrent comme d’habitude d’élégance républicaine, de correction langagière et de rationalité procédurale. "Ester en justice", n’était-il pas plus simple que toute cette logomachie qui heurte le bon sens. N’est-ce pas la preuve d’un ego surdimensionné ou la quête de « buzz » dans un contexte de campagne que de « servir une sommation interpellative » à un Ministre en fonction qui ne fait qu’appliquer les décisions consensuelles d’une commission électorale nationale, conformément à l’esprit et à la lettre d’un Arrêté, élaboré de manière participative et consensuelle, par les trois parties,  syndicats, patronat et Administration.

L’Arrêté N° 15237 du 14 Octobre 2015 qui organise les élections générales de Représentativité des Centrales syndicales, a pris soin de lier toute décision du Ministre du Travail à un avis préalable de la commission nationale électorale et il en a été ainsi tout le long du Processus.

Au demeurant le Secrétaire Général de l’UNSAS insinue sans trop de conviction, que l’Arrêté a été violé en son article 8 qui stipule ceci: "les Electeurs  sont convoqués par Arrêté du Ministre chargé du Travail, au moins 30 jours avant la date du scrutin après avis de la Commission électorale nationale (CEN)."C’est ce que le Ministre a fait  lors de la Réunion de la CEN du 27 AVRIL  2017.

Un texte de Droit est un tout  cohérent et ne se lit pas de manière fragmentée  et par conséquent, il faut lier l’Article 8 à  l’article 6 qui traite de « Qui est Electeurs ? » donc de ceux là qui sont convoqués. La convocation du corps électoral ici comme ailleurs en politique, n’a rien à voir avec le processus d’élaboration du fichier, traité dans un autre article (cf Art.7), fichier  qui a été communiqué ou publié étape après étape à tous les membres de la CEN et qui est aujourd’hui, consensuel et à la disposition de  toutes les parties.

Il convient aussi d’intégrer le nouveau mode d’affichage surtout quand il s’agit d’un fichier électoral ntional qu’il faut dissocier  de l’affichage des listes d’entreprises ou de services, qui relève d’autres Responsables que Mansour SY.    

Enfin faut-il le rappeler, à propos  de la fixation de la date des élections, notre premier Agenda validé ensemble en commission électorale Nationale, l’avait retenue pour le 11 Mai alors que le fichier n’était même pas encore ouvert !
 
Camarade Secrétaire Général,  vous avez raison de mettre deux fers sur le feu en attendant de bien lire l’Arrêté ci-dessus référencé car à mon humble avis, vous n’avez pas été bien entretenu sur le processus et surtout sur ce qui relève de niveaux de Responsabilités,  éclatés comme stipulé dans l’Arrêté,  le cas échéant conformément à votre compréhension des enjeux de la mesure de la Représentativité, le mauvais fer serait retiré à temps ..   
 
Restons donc dans l’esprit du Pacte de stabilité et d’Emergence économique, construisons ensemble notre futur, le futur de notre pays en nous alignant sur la volonté du chef de l’Etat qui a compris de sitôt, le rôle fondamental des organisations de Travailleurs dans le processus de Développement économique, qui a institué  le Dialogue social comme socle d’intervention du gouvernement.

Au demeurant, la mesure de la Représentativité en constitue le baromètre de qualité et d’efficience. Prenons -la en toute sportivité, en toute confiance en se disant que c’est par  le même processus, avec les  mêmes  supports, la même expertise de l’Etat que les élections de Représentativité dans le secteur de l’Education, plus difficiles encore, ont été organisées sans anicroche, ni contestations des protagonistes.

En tout état de cause j
amais démarche n’a été aussi inclusive et consensuelle, jamais un fichier n’a été aussi substantiel, plus de 250 000 inscrits contre 160 000 inscrits en 2011, jamais une décision n’a été prise en dehors de la commission nationale  et le credo du Ministère reste, le consensus qui ne saurait signifier unanimité, la transparence et l’équidistance.


WALY Ndiaye, Conseiller technique N*2  Ministère du Travail.
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