leral.net | S'informer en temps réel

Lettre ouverte à Idrissa Seck, candidat à la présidentielle de 2019


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Janvier 2019 à 01:23 | | 0 commentaire(s)|

Monsieur Idrissa Seck, je ne suis ni un sympathisant ni un militant de REWMI, mais il y a une voix intérieure qui m’a fait injonction de vous adresser ce message. Je trahirais ma conscience morale ainsi que mon devoir citoyen si je manquais à cette obligation de vous exprimer ma modeste pensée sur la gravité de l’heure.

Je fais partie de ceux qui pensent que les grands hommes sont le produit de la rencontre heureuse de circonstances particulières et de la sagacité d’un engagement pour des idéaux qui transcendent leur égo. On ne vous pardonnerait pas de ne pas remplir cette mission qui est en train de s’incarner en vous sans que vous l’ayez peut-être cherché. Ce n’est pas une chance, c’est un SACERDOCE : d’autres fils de la nation sont en train d’être broyés par une machine politico-judiciaire, et la nation a le droit de compter sur vous pour assurer sa rédemption !

J’aurais été euphémiste si je vous disais que le peuple est angoissé et que le pays a grandement besoin d’un homme qui lui serve à la fois de confident et de guide. Aucune révolution ne s’est faite au monde sans le charisme et l’abnégation d’un homme d’envergure. Vous avez l’expérience et l’intelligence : alors prouvez-nous que vous avez la vertu nécessaire pour diriger ce pays !

Plusieurs tempêtes ont soufflé sur vous, mais par la grâce de Dieu et par votre endurance, vous êtes toujours là : c’est déjà un signe, un gage d’expérience et de stabilité mentale. Aucune élection ne s’est faite depuis 2000 sans une contribution significative de votre parti.C’est déjà bien, mais nous voulons plus et mieux.

2019 ne se fera pas sans vous, 2019 vous a donné rendez-vous, vous n’avez pas le droit de le rater ! C’est 2019 qui vous donne rendez-vous pour rencontrer un peuple meurtri et complètement déboussolé, mais parfaitement sage lorsqu’il s’agit de congédier un serviteur qui n’est pas ou n’est plus apte. Vous êtes présentement le doyen de l’opposition et heureusement que vous semblez l’avoir compris par les actes de noblesse que vous posez depuis quelques mois.

On a besoin d’être couvé, on a besoin d’être rassuré, on a besoin d’être protégé, on a besoin d’être dopé, on a besoin d’être aimé en tant que peuple désireux de former une patrie solidaire et riche. Vous n’êtes peut-être pas le meilleur, vous avez vos défauts, mais la nation a besoin de vous, elle a envie de compter sur vous, elle a besoin d’être persuadée.

Quand on incarne la nécessité d’une époque dans l’histoire d’un peuple, on n’appartient plus à sa famille ni à sa formation politique : on appartient à un peuple. C’est à vous de rassembler autour de cette nécessité : réhabiter la république, redonner espoir à la jeunesse, refonder notre justice, redonner une base nationale à notre économie, restituer à la politique sa noblesse.

Nous avons besoin d’hommes politiques capables de prendre de la hauteur, pas de président-souris qui creuse des trous partout, dans la Constitution, dans les lois et dans la justice. Nous avons besoin d’un Président dont le premier discours commencera par « le jour où nous quitterons ce pouvoir… ». Il est temps d’avoir de l’ambition pour les générations futures, il est temps d’avoir des hommes d’honneur, c’est-à-dire qui sont plus soucieux de leur crédibilité après l’exercice du pouvoir que les délices que celui-ci peut leur procurer.

Vous le ferez et ce, non pas parce que vous le pouvez, mais parce que vous le devez : VOUS NOUS LE DEVEZ. Vous irez voir tout le monde, vous discuterez avec tout le monde, vous transcenderez les différends politiques qui vous opposent aux uns et aux autres. Vous devez vous réconcilier avec tout le monde pour être définitivement apte à incarner cette mission qui est vôtre. Nous avons besoin d’un homme politique ouvert à la critique et suffisamment intelligent pour transformer les critiques en lumière pour éclairer sa voie.

Votre compatriote et pays,

Alassane K. KITANE

Ndèye Fatou Kébé