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Mali : Après le départ des français, les États-Unis courtisent les autorités militaires

Rédigé par leral.net le Dimanche 27 Juillet 2025 à 21:41 | | 0 commentaire(s)|

Mali Atlanticactu / Bamako / Karim Koulibaly Dans le plus secret, les États-Unis avancent leurs pions au Mali pour combler le départ des troupes françaises et ce, sans complexe face à la Russie et loin du ton moralisateur de la France. Le sous-secrétaire d’État adjoint américain pour l’Afrique de l’Ouest, William B. Stevens, a bouclé […]
Mali
Atlanticactu / Bamako / Karim Koulibaly
Dans le plus secret, les États-Unis avancent leurs pions au Mali pour combler le départ des troupes françaises et ce, sans complexe face à la Russie et loin du ton moralisateur de la France.
Le sous-secrétaire d’État adjoint américain pour l’Afrique de l’Ouest, William B. Stevens, a bouclé le 22 juillet une tournée dans l’Alliance des États du Sahel (AES) par une visite au Mali. L’occasion pour l’émissaire de Donald Trump de marquer la volonté des États-Unis de s’impliquer davantage dans la région, tant sur les plans sécuritaires qu’économiques – sans se soucier de la présence russe, ni des  relations conflictuelles entre Paris et Bamako  depuis la décision du Mali de chasser l’armée française.
Ancienne colonie française, le Mali n’a jamais autant tourné le dos à l’Hexagone. Depuis le coup d’État de 2020 et l’arrivée au pouvoir de la junte militaire, les relations diplomatiques entre Paris et Bamako se sont effondrées. L’ambassadeur français a été expulsé, les accords militaires rompus et les troupes françaises définitivement retirées du pays. Dans ce contexte, les États-Unis semblent décidés à occuper l’espace laissé vacant, et ce, sans état d’âme.
« Paris indésirable à Bamako, Niamey et Ouaga, Washington saisit une aubaine d’être présent au Sahel »
« La lutte contre le terrorisme, c’est la lutte de tout le monde », a déclaré à Bamako William B. Stevens, selon Rfi. « Ce serait une aubaine pour les États-Unis de travailler avec le Mali », a-t-il ajouté. Une déclaration lourde de sens, au moment où les Occidentaux, dont la France, peinent à maintenir une influence dans une région de plus en plus courtisée par Moscou.
Si le diplomate américain n’a pas évoqué publiquement une présence militaire des États-Unis au Mali, une source diplomatique à Bamako citée par RFI confie que le soutien devrait au moins se traduire par un appui en matière de renseignement, notamment pour « empêcher les groupes terroristes d’avoir accès à des financements ou de conserver des avoirs dans des banques ».
La position américaine tranche avec celle de la France, qui conditionne tout retour à une « clarification stratégique » du pouvoir malien. Les États-Unis, eux, semblent adopter une posture beaucoup plus pragmatique, voire opportuniste.
« Nous nous réjouissons de la posture et de l’analyse constructive et pragmatique de la nouvelle administration américaine », a d’ailleurs salué Abdoulaye Diop le ministre malien des Affaires étrangères , évoquant un « dialogue constructif » entre les deux pays.
Pour Washington et Bamako, l opportunité économique passe avant tout
Mais au-delà du sécuritaire, les États-Unis veulent aussi prendre pied dans l’économie malienne. William B. Stevens a annoncé la création imminente d’une Chambre américaine de commerce pour faciliter l’investissement privé américain au Mali. « Un partenariat gagnant-gagnant », selon le ministre malien des Affaires étrangères.
Ce virage américain au Mali intervient alors que la Russie a renforcé son ancrage, notamment via le déploiement de mercenaires du groupe Wagner, aujourd’hui intégré à l’armée malienne selon les autorités.

 

Un contexte qui n’effraie guère Washington. Même si la question russe n’a pas été abordée publiquement par l’émissaire américain, son silence en dit long : les États-Unis sont prêts à coexister avec Moscou, tant qu’ils peuvent défendre leurs intérêts.


Source : https://atlanticactu.com/mali-apres-le-depart-des-...