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Mame Abdou Aziz Sy Dabaax, onze ans après !

Mame Abdou était à la hauteur de sa mission. Sa bonté, sa droiture, son courage et son savoir l’ont révélé au monde ! A force de le voir, la force de son humilité a fini par écraser ma vanité d’adolescent qui prenait le futile pour l’utile.


Rédigé par leral.net le Samedi 13 Septembre 2008 à 16:13 commentaire(s)|

Mame Abdou Aziz Sy Dabaax, onze ans après !
Je n’ai de cesse admiré la crainte pieuse de Dieu qui lui a pénétré profondément le cœur sans laisser à Satan la plus petite fêlure par laquelle il pouvait s’incruster pour commettre ses ravages habituels. Sa sérénité m’a toujours apaisé l’esprit face aux innombrables aléas de l’existence. Sa voix résonne encore dans mes oreilles et me rappelle ses vérités qui mettaient le Sénégal d’accord. Cette voix qui dépouillait des cœurs la haine, l’avarice et les défectuosités similaires ne s’élevait que pour préserver des mauvais penchants, inciter à rester sur le droit chemin et empêcher d’en dévier. L’organisation de la vie du rassembleur était fondée sur les bases du bien.

Face aux assouvis que l’argent et le pouvoir convertissaient en demi-dieux, ponctionnant sans scrupules les hautes valeurs morales auxquelles il tenait tant, la résignation et l’impuissance étaient, pour Mame Abdou, moralement inacceptables. La place de la prière dans sa vie était centrale, il n’en déployait pas moins une impressionnante énergie spirituelle et communicative pour combattre le mal, quelle que soit la stature de son propagateur. L’incorruptible Dabaax dont chaque acte posé avait valeur de sermon religieux était le refuge des démunis que les nantis réduisaient cyniquement en épluchures. Dabaax le courtois, le doux au langage véridique, le symbole du rapprochement des cœurs traitait les symptômes des brouilles sociales et les dénouait lorsqu’elles survenaient sans préavis, transformait les ennemis en frères et sortait toujours de l’abîme le visiteur dont la vie était sabrée par l’indigence ; il rendait à la foi toute sa raison d’être.

Aujourd’hui, le Sénégal est encore dépressif. Les menaces de mort succèdent aux menaces de mort, les agressions succèdent aux agressions, satisfaire son ventre est devenu un sport de combat, le mensonge est tristement rentable, on se tire dans les pattes rien que pour des intérêts de boutique, l’argent est aussi rare que l’eau du Sahara et les explications ravissent la vedette aux solutions. L’année 2008 ressemble à un long jour sans soleil, les esprits s’affolent du fait des inondations à répétition et de la grave crise de l’alimentation amplifiées par le comportement délibérément arrogant et intimidant de pieds-plats à qui on fait des honneurs extrêmes qu’ils voient croître tous les jours lors même qu’ils transforment notre pays en un gouffre où seuls les vices triomphent.

L’intolérance a la peau dure. Adieu «le Sénégal, pays de dialogue» ! Sommes-nous toujours un même peuple poursuivant un même but ? La foi trouve-t-elle toujours preneurs chez le plus grand nombre ?
En ce 14 septembre 2008 qui marque le onzième anniversaire du rappel à Dieu de Mame Abdou Aziz Sy Dabaax, son message nous interpelle encore et nous commande de bannir l’injustice, l’ignorance, le mensonge, la violence et les coups tordus pour réhabiliter la crainte de Dieu, la vérité, la tolérance, le sens du partage et l’amour du prochain.

Souleymane DIEYE - Premier adjoint au maire de Thiadiaye

Auteur: Souleymane DIEYE LeQuotidien

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