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Mbour / Non déclaration à l’état-civil : Plus de 6 000 élèves concernés

Que de drames pour ces enfants qui peuvent rater leur cursus scolaire. Ou tout simplement, leur avenir. Ils sont des milliers à n’avoir pas été enregistrés à la naissance. Donc, sans pièce d’état-civil. L’association "A bras grands ouverts" (Abgo) a accompagné l’Ief1 de Mbour, par une audience foraine.


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Mai 2023 à 11:02 | | 0 commentaire(s)|

L’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief 1) de Mbour a organisé une audience foraine, pour permettre aux élèves qui n’ont pas été déclarés à la naissance, d’avoir des pièces d’état-civil. Dans cette lutte contre ce phénomène d’une inquiétante ampleur, l’association A bras grands ouverts (Abgo) a apporté son soutien.

Conformément aux directives du Conseil interministériel sur l’état-civil, un comité de mise en œuvre de ces directives a été mis sur pied à l’Ief de Mbour. Son travail a porté ses fruits, même si le mal est toujours là.

«L’année dernière, nous avions eu 12 000 enfants, sans état-civil. Nous avons réussi à réduire ce chiffre à 7000. C’est pourquoi avec 1 000 autres enfants, nous en sommes à 6 000, qui n’ont pas d’état-civil», déclare Amadou Diouf, le planificateur de l’Ief1 de Mbour. La non déclaration d’enfants à leur naissance, constitue un véritable fléau national. «Dans mon école, sur les 600 élèves qu’elle compte, plus du tiers n’a pas d’état-civil. C’est vraiment énorme. L’éducation est un droit pour l’enfant. Il ne faut pas qu’il soit sacrifié», déplore Mamadou Wone, le Directeur de l’école élémentaire de Ndayane.

L’association Abgo a fait de la lutte contre la non déclaration à la naissance, son combat. «Pour cette audience foraine, nous avons apporté notre soutien financier aux parents, soit 1300 FCfa par enfant, pour un nombre de 1330 enfants. Le nombre d’enfants non déclarés est énorme. Néanmoins, au Sénégal, nous avons réussi à aider 12 000 enfants à avoir des pièces d’éta- civil. L’association mène aussi une campagne de sensibilisation avec des émissions radiophoniques, des fresques murales», souligne Daniel Fradin, le président de l’association.

Certains parents qui se sont rendus à l’audience foraine, ne manquent pas eux non plus, de mettre le doigt sur la plaie. Oumar Bâ qui accompagne ses petits-enfants qui n’ont pas été déclarés à l’état-civil, s’en prend à leur père, un mareyeur.

«Je suis venu avec ma petite-fille et mon petit-fils, qui n’ont pas d’état-civil. C’est la faute de leur père, mon fils, qui est dans l’informel et ne se trouve pas du temps à s’occuper de ses enfants. Cela me fait mal parce que moi, j’ai déclaré tous mes enfants», fulmine ce fonctionnaire à la retraite.

Jeune femme divorcée, M. Sy impute le problème à leur père. «Leur papa ne les a pas déclarés à la naissance. C’est pourquoi je les ai amenés ici, pour qu’ils aient des pièces. Je les ai récupérés parce qu’ils vivaient le calvaire. Ils étaient torturés par leur tante. Je me demande comment on peut être si méchant envers ses propres enfants», se désole-t-elle.






Bes Bi